Sunday, March 22, 2020

LA FORÊT SURVIE ?


Mais dans nos imaginaires, c'est quoi une forêt aujourd'hui en temps de menaces ?


"California" d'Edam Lepucki, ou comment fuir la catastrophe en allant s'isoler en forêt.
"Sur la carte, leur destination était un bout de vert, comme s'ils vivaient sur un terrain de golf. Pas d'autoroutes à proximité, ni de routes, vraiment : celles-ci avaient été laissées abandonnées des années auparavant. Frida avait donné à cet endroit un nom secret, "l'au-delà", et pendant leur voyage, quand ils ont été forcés de se cacher dans des aires de repos abandonnées, ou quand ils avaient rempli la voiture avec le dernier de leur essence, cet endroit avait fait signe.  
Bien sûr, ce n'était rien de tel. La forêt ne les attendait pas. Au contraire, elle avait essayé de les jeter, encore et encore. Mais ils étaient restés, peut-être même y avaient-ils prospéré." - .


"Into the forest" de Jean Hegland, ou comment essayer de survivre en forêt quand la catastrophe rode autour.
"Petit à petit, la forêt que je parcours devient mienne, non parce que je la possède, mais parce que je finis par la connaître. Je la vois différemment maintenant. Je commence à saisir sa diversité – dans la forme des feuilles, l’organisation des pétales, le million de nuances de vert. Je commence à comprendre sa logique et à percevoir son mystère. Où que j'aille, j'essaie de noter ce qu'il y a autour de moi - un massif de menthe, une touffe de fenouil, un buisson de manzanita ou un champ d'amarante à ramasser maintenant ou plus tard quand je reviendrai, quand le besoin se fera sentir ou que ce sera la saison." 
"Si on a vraiment besoin de quelque chose, on le trouvera dans la forêt." - . 
Entre isolement choisi et isolement subi, c'est quoi penser la forêt en temps de catastrophe ?

Une menace ?
"Nous sommes cernés par la violence, par la colère et le danger, aussi surement que nous sommes entourées par la forêt. La forêt a tué notre père, et de cette forêt viendra l'homme - ou les hommes - qui nous tueront" - .
Une chance ?
"Comme Père ne manquait pas de me le rappeler chaque fois que je rêvais d'aller en ville, ici au moins nous avions un garde-manger bien rempli, un jardin et un potager, de l'eau douce, une forêt pleine de bois de chauffage et une maison. 
Ici au moins nous étions protégés des obsessions, de la cupidité et des microbes des autres..
On y reviendra, .