Et si nous inversions totalement notre regard sur la ville ?
Et si repenser le toit permettait de repenser totalement l'organisation des immeubles ?
Et si on dépassait enfin la "5° façade" pour inventer quelque chose de radicalement nouveau ?
Et si les toits avaient vocation à remplir de nouvelles fonctions urbaines ?
Et si Google Earth permettait de confirmer quelque chose que nous savons tous, mais que nous oublions trop souvent : les bâtiments occupent 70% des surfaces d'une ville, et leur toiture ne servent en général à rien d'autres qu'à les protéger. Une fonction, certe fondamentale, mais ridicule au regard de tous les autres services qui pourraient s'y développer, notamment en matière de production d'énergies propres et renouvelables (éolien, solaire ...).
A l'heure du réchauffement planétaire et de la nécessité de repenser totalement la ville et son organisation spatiale et énergétique, peut-on continuer à penser le futur urbain sans intégrer ces immenses surfaces que le Corbusier appelait "la cinquième façade" ?
Aujourd'hui, certains acteurs urbains, et notamment des promoteurs, inventent des modèles économiques inédits afin de valoriser les toits et y développer de nouveaux services sous forme de concessions.
Pour certains d'entre eux, cette façon de faire est un premier pas vers une approche totalement neuve d'aborder l'architecture et l'économie de l'immeubles.
Dans ce cas, se dirige-t-on à une vraie mutation qui, dans les années à venir, nous conduirait à repenser la ville à partir des toits ?
C'est pour tenter de répondre à ces quelques questions - et quelques autres - que nous avions invité :
Liliana MOTTA, artiste-botaniste, professeur à l'Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles, qui est intervenue sur les nouvelles formes de végétalisation des toits.
Serge RENAUDIE, architecte-paysagiste, fondateur de l'Atelier d'architecture urbaine.
Hervé JOBBÉ-DUVAL, président de la Centrale de Création Urbaine, qui nous a expliqué les nouveaux montages économiques destinés à "valoriser les toits" en y installant, via un système de concession, des sources d'énergies renouvelables (éolien, solaire ...).