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Thursday, January 15, 2009
PARIS FLOOD CITY
«En moyenne, une inondation majeure a lieu trois fois par siècle, rappelle le colonel Charguellon.
Loin d'être un phénomène exceptionnel, c'est même une certitude dont seule la date est inconnue…» ."
La carte et le commentaires ci-dessous sont issues d'un papier du Figaro consacré à la façon dont Paris se prépare à la crue du siècle.
Cet article me fait plaisir car il met noir sur blanc ce que je ne cesse de dénoncer dans mes interventions sur les catastrophes naturelles urbaines, à savoir que les mesures prévues sont aujourd'hui tenues totalement secrètes. "Classifiés «confidentiels», les scénarios échafaudés par la zone de défense ne relèvent pas de la science-fiction mais plutôt d'une froide anticipation calibrée au millimètre en vue de secourir des milliers de personnes en détresse"
Question : pourquoi rien n'est dit, ni expliqué avant ? Mystère.
Une partie de la haute administration française est toujours aussi obsédée par le secret et reste persuadée que la population ne peut rien comprendre.
Et donc c'est quand cette inondation va arriver, que les Parisiens seront informés des mesures prises et à prendre !!! Admirable stratégie visant à tout révéler au dernier moment, ce qui en général ne peut que déclencher de la panique et de l'inquiétude !!! On retrouve là, la même attitude que dans le domaine du nucléaire, entre secret, déni de la réalité ou impréparation face à la catastrophe.
Evidement dans de nombreux autres pays, on constate une attitude totalement inverse, notamment dans des villes fortement menacées comme Londres ou Hamburg. Et pourtant les conséquences d'une crue centennale sur Paris seront énormes, ce qui supposerait, donc, une information maximale des populations.
Alors concrètement quelles mesures sont prévues ? C'est tout l'intérêt de cet article que de le révéler.
"À 3,5 mètres (alerte jaune) au-dessus du niveau moyen du fleuve selon l'échelle du pont d'Austerlitz, les quais bas sont déjà submergés et les mendiants qui s'y trouvaient par dizaines ont été priés de trouver refuge ailleurs. En liaison avec la Mairie de Paris, les voies sur berge sont fermées, à commencer par le tronçon entre Bercy et Austerlitz.
À 5,50 mètres, la zone de défense sonne le tocsin et le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, commande les opérations depuis ses bureaux de l'île de la Cité tandis qu'une cellule de crise est activée dans un bunker souterrain.
À 6 mètres (alerte rouge), la SNCF noie de façon préventive le RER C entre quai de Javel et gare d'Austerlitz pour éviter son écrasement sous la pression des eaux de la Seine. La RATP, de son côté, lance son plan de fermeture des 477 entrées d'eau répertoriées sur son réseau. En cas d'inondation, le préjudice pour la Régie a été calculé à 5 milliards d'euros pour un retour complet à la normale après plus de quatre années de longs et pénibles efforts ! Il a aussi été prévu de mobiliser 800 agents pour colmater les brèches pendant quatre jours, à l'aide d'une montagne de parpaings et des centaines de bétonneuses déjà entreposées à Sucy-en-Brie (Val-de-Marne).
À 8,60 mètres, le pic de 1910 est atteint : quelque 360 000 Parisiens sont privés de chauffage en raison de l'arrêt des usines de production de vapeur situées sur les bords de Seine et 10 000 militaires, engagés dans le plan «Neptune», sont déployés avec leurs hélicoptères, ponts flottants et canots pneumatiques pour éviter les pillages des zones évacuées." (...)
(...) "Au plus fort de la tourmente, plus de 50 000 personnes pourraient être évacuées dans Paris et 70 000 lits de camp seraient mis à leur disposition dans des gymnases de la ville tandis que huit ministères, dont celui de l'Intérieur, déménageraient partiellement. Neuf trains feraient la navette quotidienne depuis les Vosges, les Alpes et le Massif central afin d'approvisionner la population en eau potable, à raison de deux litres par jour et par personne. Une semaine serait nécessaire pour que la décrue s'opère, laissant derrière elle une odeur pestilentielle et tenace. Plusieurs mois passeraient avant un retour à la normale." (...)
Et si certains d'entre vous veulent des images pour avoir une meilleure idée de ce à quoi Paris pourrait ressembler avec 8 mètres d'eau dans ses rues, ils peuvent toujours regarder le docu-fiction "La grande inondation". (Le DVD là)