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Sunday, February 22, 2009
CO2 : TOTAL = LA SUISSE
Chaque année le groupe pétrolier Total émet 54,8 millions de tonnes de CO2 du fait, notamment, de son activité de raffinage.
C'est exactement le même taux que celui de la Suisse !
PS : Plus grave que prévu.
"Le niveau des émission de CO 2 dans l'atmosphère est plus élevé que ne le prévoyait les scénarios les plus pessimistes des experts du climat, a mis en garde l'un d'eux, samedi 15 février de la réunion annuelle de l'Association américaine pour l'avancement des sciences à Chicago." (...) "Les émissions de CO ont augmenté de + 3,5% par an depuis 2000, contre à,9 % dans les années 90." (dépêche AP - 16/02/09)
PS 2 : Et maintenant, on fait quoi ?
Et pour aller plus loin sur ce sujet, jetez vous sur "C'est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde" de Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean. Une lecture salutaire, en ces temps où l'on essaie de nous faire croire que la grande priorité est de sauver des constructeurs automobiles qui depuis vingt ans n'ont pas bougé et rien compris, et qui aujourd'hui demandent des milliards pour réparer leur aveuglement.
Présentation de l'éditeur "Au rythme de l’océan, dont le niveau s’élève insensiblement de quelques millimètres par an, énergie et changement climatique s’insinuent doucement dans les discours. En petits cercles pour l’heure, industriels, économistes, politiques, débattent de plus en plus des risques encourus, et des mesures à prendre pour les éviter ou les atténuer. Ici et là émergent des propositions nouvelles : abandonner les outils économiques obsolètes, en finir avec l’obsession du court terme en matière financière et politique, réaménager radicalement le territoire, les transports et le travail. Mais la fin annoncée du pétrole bon marché sera surtout celle d’une façon – dépassée – de voir l’avenir des hommes. Pour les prochaines décennies, tout reste à inventer, et tout va se jouer dans les années qui viennent. Un plaidoyer alarmiste, mais ô combien réaliste et enthousiaste, pour que nous prenions enfin le problème à bras-le-corps !"
PS 3 : Rappel des faits
Et juste pour se remettre les idées en place, vous trouverez ci-dessous un extrait de l'excellent interview accordé par Jean-Marc Jancovici, climatologue et économiste au Nouvel Observateur en 2006. Tout reste d'actualité ... mais depuis, rien n'a été fait.
N. O. - Selon vous, nous sommes « drogués » au pétrole et nous devons d'urgence nous désintoxiquer.
Jean-Marc Jancovici. - Cette cure de désintoxication est notre seule planche de salut. Une diminution drastique de notre consommation d'énergies fossiles, pétrole mais aussi charbon et gaz, est vitale pour la survie de la planète. Les combustibles fossiles représentent aujourd'hui 80% de l'énergie mondiale. Si la consommation de ces énergies continue à croître dans le monde de 2% par an, comme elle le fait en moyenne depuis 1970, les émissions de CO2 seront telles que la température planétaire aura grimpé de 5 degrés au moins en 2100, et de 10 à 20 degrés en 2200 !
N. O. - Vous avancez aussi un autre argument qui n'a rien à voir avec la sauvegarde de l'environnement.
J.-M. Jancovici. - En effet. Imaginons que la question climatique n'existe pas. L'humanité devra de toute façon consommer moins d'énergies fossiles avant la fin du xxie siècle. Contrairement à ce que nous croyons souvent, le stock disponible n'est pas extensible à l'infini et il faut à la planète des millions d'années pour faire du pétrole ou du charbon. Ce sont les opérateurs pétroliers eux-mêmes - souvent plus conscients du problème que les politiques ou les médias - qui le disent. Selon Shell, la production pétrolière commencera à décliner vers 2025. Total parle lui de 2020.
N. O. - C'est donc l'affaire d'une génération ?
J.-M. Jancovici. - La seule question est maintenant de savoir si nous allons subir cette « fin du pétrole » ou l'anticiper. La même question se pose pour le climat. Au cours du siècle dernier, la température planétaire moyenne a gagné un demi-degré et le gaz carbonique a augmenté de 30% dans l'atmosphère. Qu'on le veuille ou non, l'évolution climatique des vingt prochaines années est déjà scellée. Car la durée de vie du CO2 que nous injectons dans
l'atmosphère est très longue. Et même si l'on cessait brusquement demain matin nos émissions, il faudra attendre plusieurs milliers d'années avant que l'atmosphère redevienne ce qu'elle était avant le début de la révolution industrielle. La perturbation que nous avons mise en route est irréversible à l'échelle de la vie humaine. Le changement climatique n'est pas une « pollution » que l'on pourra traiter quand la nuisance deviendra insupportable.
Nous sommes donc face à un choix majeur : décider si nos enfants vivront avec un climat différent du nôtre, mais gérable, ou si nous allons leur léguer une planète considérablement moins hospitalière. L'alternative est toujours la même : subir ou anticiper.
Interview in extenso, là.