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Monday, April 27, 2009
MASQUE - TOKYO - MEXICO - PARANO
Vendredi sur le vol Paris-Tokyo, mon voisin de l'autre côté de l'allée, passe la nuit le nez collé sur son écran d'ordinateur. Il a le bas du visage recouvert d'un masque. Il est enrhumé, et comme tous les Japonais dans ce cas là, il tente d'éviter de filer ses microbes à ses voisins. Son masque est signe de courtoisie et de respect.
Ce n'est pas lui qui se protège, c'est lui qui protège les autres.
Dimanche matin, en prenant mon petit déjeuner, je découvre cette Une du The Japan Times avec cette photo de mexicains qui portent des masques sanitaires pour se protéger du virus de la grippe porcine. Cette image est censée montrer le danger et l'inquiétude (voir là et là quelques unes des premières conséquences de cette menace sur la vie de la capitale mexicaine ).
Sauf qu'ici à Tokyo, les gens qui portent des masques c'est une banalité, et en aucun cas un signe de menace exceptionnelle. Je ne sais pas comment les Japonais prennent cela, mais constate simplement le choc des cultures.
Pour les Japonais le masque est tellement une chose banale que certains designers et industriels imaginent d'en fabriquer qui prendraient les traits exactes du visage (voir image ci-dessous), ou au contraire des traits d'animaux, et notamment en forme de gueule de singe. Ces projets furent présentés la semaine dernière dans le cadre de La Triennale di Milano. Dans ces conditions le masque n'est plus forcément signe d'anonymat, mais au contraire de différenciation.
Lundi matin la version anglaise de l'Asahi Shimbum affiche en première page la photo ci-dessous d'un écran de contrôle installé à l'aéroport du Kansaï et chargé de permettre un contrôle thermographique des passagers débarquant sur l'archipel. Cela veut dire concrètement qu'une caméra analyse à votre insu la température de votre corps, et que si celle-ci est trop élevée, les équipes médicales de permanence peuvent vous mettre en quarantaine.
C'est trois images m'inspirent deux questions :
- c'est quoi demain une ville dans laquelle tous les habitants porteraient un masque ?
- c'est quoi demain une ville où tout un réseau de caméras un peu spéciales pourrait contrôler la santé des habitants ?
Cela sent le mauvais délire techno-parano-catastrophe, mais en même temps je ne peux pas m'empêcher de penser que ce n'est pas forcément que de la mauvaise science-fiction. Voir sur ce sujets 10 scénarios pour demain, This diseased utopia : 10-points on swine flu and the city.