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Wednesday, December 02, 2009
ÉMEUTES - ÉLÉMENTS DE RÉFLEXIONS 01
Même si notre Atelier du 18 décembre prochain sur le thème Et si nous entrions dans une nouvelle époque d'émeutes urbaines ? ne concernera pas que la France, je voulais juste vous soumettre deux petits extraits d'un article paru hier dans Le Monde sous le titre "Zones urbaines sensibles : près d'un mineur sur deux connaît la pauvreté".
"Dans les zones urbaines sensibles (ZUS), qui correspondent aux quartiers les plus difficiles des métropoles françaises, soit 4,5 millions d'habitants, près d'un mineur sur deux vit aujourd'hui en dessous du seuil de pauvreté. (...)
(...) Le rapport annuel de l'Observatoire national des ZUS (Onzus), rendu public lundi 30 novembre, témoigne de la gravité de la situation dans les quartiers sensibles et éclaire les poussées de violence répétées, depuis les émeutes de 2005, d'une partie de la jeunesse des cités difficiles.
Il montre que, sur les cinq dernières années, avant même que la crise économique actuelle ne commence à faire effet, les gouvernements successifs n'ont pas réussi à corriger significativement les inégalités accumulées. Qu'il s'agisse de chômage, de pauvreté ou d'éducation, les ZUS demeurent des territoires relégués, en première ligne des tensions sociales.
Les données les plus préoccupantes concernent la pauvreté. Selon l'Onzus, 33,1 % des habitants des ZUS vivent en dessous du seuil de pauvreté (908 euros mensuels pour vivre) contre 12 % pour le reste du territoire. Cette proportion atteint le chiffre record de 44,3 % pour les moins de 18 ans habitant en ZUS, les premiers touchés par les inégalités de revenus."
Et dans la même page du Monde, on pouvait lire un interview de Claude Dilain, maire PS de Clichy-sous-Bois, sous le titre "La logique du ghetto arrange tout le monde"
Extraits : "Comme tous les maires de banlieue, je suis inquiet. Nous faisons face à un phénomène nouveau: la colère ne touche plus uniquement les jeunes, ceux qui étaient en première ligne pendant les émeutes de 2005, mais elle s'étend désormais aux adultes, en particulier aux trentenaires qui ont fait des études, se sont mariés, ont des enfants, mais sont retombés au chômage avec la crise.
En 2005, il y avait un débat un peu théorique pour savoir si on se trouvait face à une émeute ou une révolte sociale. Aujourd'hui, dans certains cas, je sens qu'on est passés au stade de la révolte sociale et c'est dangereux." (...)
(...)"En réalité, la logique du ghetto arrange tout le monde. La société fabrique des situations extrêmes, mais ce qui compte, aux yeux des classes moyennes et supérieures, c'est que cela reste invisible et qu'on n'en parle pas trop. Les pauvres, surtout s'ils sont noirs et arabes, on les met à Clichy-sous-Bois en pensant, sans trop le dire ou se l'avouer à soi-même, qu'on préfère les avoir là-bas, à distance, plutôt que dans la classe de sa fille ou de son fils."