Plus je travaille et me déplace dans les villes asiatiques, moins j'ai l'impression de savoir ce qu'elles sont.
Sur la route entre le vieux Kolkota et l'aéroport, je retrouve les mêmes immeubles et les mêmes centres commerciaux que dans les périphéries européennes ou américaines. A Hanoï et Jakarta les mêmes rocades autoroutières qu'à Montréal ou à Barcelone. Bref partout le même modèle, la même architecture, les mêmes espaces, même s'il existe encore par-ci par-là des ilots de résistances. Certains avaient tenté de synthétiser cette uniformisation sous l'acronyme Ny-Lon-Kong, ou Ny-Shan-To, ou de "Junk space".
La question de cette occidentalisation du monde n'est pas nouvelle (là), mais certains artistes ont le talent pour montrer ce phénomène de façon très percutante. C'est le cas du photographe allemand Peter Bialobrzeski, notamment dans son dernier livre "The Raw and the Cooked", dont les photos de ce post sont tirées. Des clichés pris à Kolkota, Manille, Dacca, Shanghai, Singapore, mais dont j'ai volontairement pas associé le nom afin d'accentuer encore un peu plus la confusion. Au vu de ces images, on pourrait se dire que le modèle occidental ne peut que gagner. Sauf que c'est peut-être pas aussi simple - voir Dacca, our urban future ?
On revient sur cette question le vendredi 9 mars prochain, lors de notre Atelier Transit-City organisé autour de la question "La Chine peut-elle inventer de nouveaux modèles urbains et de mobilité ?"