Parfois, il y a des petits opuscules d’une quarantaine de pages qui vous forcent à tout remettre à plat dans la façon que vous avez d’analyser ou de regarder un phénomène.
Ces petits opuscules ne sont pas nombreux.
Mais quand ils vous tombent dessus, vous comprenez que s’ouvrent à vous de nouvelles lignes d’horizon et de nouveaux chantiers de réflexions.
Parmi ces petits opuscules, il y en a un qui m'est tombé dessus ce week-end.
Son titre ? “Ce qui ne peut être volé”, co-signé de la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury et du designer Antoine Fénoglio.
Cet opuscule parle de la vie, et donc de nos fragilités, de nos vulnérabilités.
Car parler de la vie, c’est parler de tout ce qui l’agresse et de tout ce qui nous fragilise.
Mais c'est aussi parler de tout ce qui nous protège et nous permet de nous construire, comme le silence, l’horizon, le temps long, le deuil, la santé ….
Bref, parler de tout ce qui ne devrait pas pouvoir nous être volé.
C'est à dire de tout ce qui peut nous aider à nous construire une vie bonne en redéfinissant de nouveaux liens aux objets et à nos environnements proches et lointains.
Cet opuscule ne parle pas de sport.
Mais les chemins tracés par les deux auteurs, peuvent nous aider à penser le sport.
Car le sport, c’est le corps.
Car le sport, ce sont des objets.
Car le sport, ce sont des territoires.
Des éléments (le corps, les objets, les territoires) qui dans le sport sont regardés, pensés et conçus sous l’angle de la performance.
Mais si on inversait nos façons de regarder ?
Et si on pensait le sport non plus sous l’angle de la performance, mais sous l’angle de la vulnérabilité ?
Ca serait quoi dorénavant penser le sport à partir
- de la vulnérabilité du corps ?
- de la vulnérabilité de l’humain face aux exigences de la société ?
- de la vulnérabilité des territoires dans lesquels les humains exercent leurs sports ?
C’est à dire
- ne plus penser le sport pour performer, mais pour se protéger.
- ne plus penser le sport pour performer, mais pour protéger nos environnements.
C'est à dire, dorénavant penser le sport autour de ce qui est vulnérable et donc de ce qui doit être protégé.
Et s’il y avait là, les bases d’un nouveau grand récit sportif pour le XXI° siècle ?
Et s'il y avait là, les bases pour un nouveau grand récit politique et écologique du sport au XXI° siècle ?
Ces quelques lignes sont juste le début d'une réflexion.
On la poursuit.
Et on en reparlera forcément, là.