Friday, August 20, 2010

DÉRÈGLEMENTS ET ADAPTATIONS

Canicule et incendies en Russie.

Moussons violentes et inondations en Asie
.

Si aujourd'hui aucune preuve n'est scientifiquement apportée que ces événements soient directement liés au réchauffement climatique, on ne peut que constater que ces catastrophes arrivent au moment même où les relevées du Goddard Institut for Space Studies (Nasa) montrent que les six premiers mois de l'année 2010 ont, été les plus chauds depuis ... 130 ans. Et tout indique que ce phénomène de réchauffement ne va faire que se poursuivre dans la décennie à venir.

La gestion des catastrophes naturelles va donc devenir un enjeu de plus en plus important au cours des années qui viennent. On en a déjà beaucoup parlé ici - voir mais aussi .

Ces nouvelles contraintes climatiques vont nous obliger à penser les villes de demain de façon différentes (voir, par exemple, " Et si dans un monde plus chaud et plus sec, la ville arabe devenait un modèle ? " ) et nous obliger à imaginer leur futur d'une manière radicalement différentes avec, notamment, des équipements urbains totalement nouveaux.

C'est dans cette veine d'idée que l'agence hollandaise MVRDV associé à l'University of Technology de Delft et à la fondation The Why Factory viennent de publier un très stimulant ouvrage titré " Green Dream – How Future Cities Can Outsmart Nature ", consacré, entre autres, aux nouveaux rapport ville/nature, notamment sous l'ange des nouveaux défis climatiques.


"The Why Factory and NAi Publishers present the research project Green Dream, a comprehensive analysis of the current state of the debate and practice of sustainability and all related topics.

The Green Dream is a comprehensive publication about the sense and nonsense of a subject which concerns us all and is often abused or misunderstood whilst being put into general practice. In 22 critical observations the book analyses in a broad way the issue and point towards solutions for a new approach.
"

Parmi les propositions, et pour revenir à notre sujet de départ sur les déréglements climatiques, on retiendra deux idées fortes.

D'abord celle concernant Barcelone avec des food racks, espèces de fermes verticales installées sur les toits, qui seraient destinés à assurer une partie de l'auto-suffisance alimentaire à la ville.. (voir, sur ce sujet, Et si dans un monde qui a faim, les villes devenaient des fermes ? ) Les récent incendies autour de Moscou et la destruction d'une tiers des récoltes de céréales qui vont obliger les Russes a importer du blé cet hivers, montre que ce genre de réflexion est certainement loin d'être inutile.


"The global food industry is the subject of our research. What impact do our eating habits have and what is our role as urban planners in this context?



The food industry is one of needless transportation and waste. We transport food from every corner of the world and while we produce more than we can consume, we're still hungry. In our global footprint the food industry is one of the largest industries, dwarfing other industries such as energy production and the building industry. The biggest offender within the food industry is without a doubt the meat sector. Ethical issues aside, the devastating environmental effects of the livestock industry and the sheer amount of land used make us question our western eating habits and look for an alternative.

Project challenges the global food industry and explore the possibilities and impossibilities of a localized food chain. Land use and transportation is minimized in the self-sustaining cities of the totalitarian vegan order.
"

Concernant les terribles moussons de cet été qui ont noyé par leur violence de nombreuses villes en Inde, au Pakistan, au Bangladesh et en Chine, on ne peut que renvoyer vers le projet de monsoon collectors imaginés pour Douala.


En Australie, et plus particulièrement à Sydney, c'est la montée prévue des océans (voir infra) qui incite à penser le futur de la ville de façon un peu différente avec la construction de nouvelles infrastructures permettant d'habiter la mer (voir à ce sujet Vers de nouvelles relations entre la mer et les villes ?).

Les projets présentés dans le cadre de Sea Change 2030 +, concours d'idées lancé par The Australian Institute of Landscape Architects [AILA], oscillent entre île en creux avec le projet Embassy of the drowned nations (juste ci-dessous), et îles flottantes avec String o' stingers.


"This stunning visual concept brings the boldness back into a vision of Sydney in 2030+. It presents an international response to Sydney as Australia’s only truly global city sitting on the western edge of Oceania and on the southern shores of the Asia-Pacific nations. In the background of the visualisation sits the two previous built environment icons of outstanding global significance and instant recognition. The Sydney Harbour Bridge designed and built in the Great Depression of the 1930s and the Sydney Opera House designed and built in the optimistic years of the post-world war two baby boomers in the 1950s and 1960s. Both of these previous Sydney harbour icons attracted great controversy and defied the conventional engineering and architectural wisdom of the time.

This bold venture, the Embassy of Drowned Nations, extends a hand of connection and friendship as the Harbour Bridge and Opera House did in the last century. By providing a meeting place and forum for adapting to climate change it opens the debate on conceptual engagement with other drivers of global environmental change, particularly around population and resource use. The bold vision of the Embassy of Drowned Nations is much more than a lament for a lost past; it’s an iconic engagement in a brighter future through building a world-class place for welcoming and regenerating the spirit of human adaptation to global change.
"


Sur un sujet très proche de String o' stingers, mais concernant New-York, voir .

A ceux qui douteraient de l'intérêt de ce genre d'exercice prospectif, je ne peux que conseiller de lire les lignes ci-dessous.
" La hausse du niveau marin global, mesuré par satellite depuis 1992 avec une précision diabolique, se poursuit inexorablement.

En cause ? La dilatation des eaux de surface du fait de leur réchauffement et la fonte des glaciers continentaux (montagnes et calottes polaires).

La banquise arctique va, pour la quatrième année consécutive, passer sous la barre des 4 millions de km2 d’ici quelques jours. Alors qu’elle n’était jamais descendue sous cette limite entre 1978 et 2006, la période où nous disposons d’observations quotidiennes par satellites.

Or, insiste Bernard Legras, chercheur au Laboratoire de météorologie dynamique, «nous ne sommes qu’au tout début du changement climatique provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. Il va s’amplifier de manière considérable».
( in 2010, le monde oppressé par le temps - Libération)


Ci dessus le projet Subtropical Sydney proposé dans le cadre de Sea Change 2030 +