I - Cela change la façon de construire notre identité.
- Avant, c'était le lieu - c'est à dire le fixe - qui définissait notre identité.
C'est au nom de ce principe que l'anthropologue Marc Augé a qualifié en 1992 les lieux de transit de "non-lieux" car il les considérait comme des lieux incapables de construire une identité.
Comme l'écrit Hartmut Rosa dans "Accélération", "plus le rapport à soi est défini et stabilisé dans l'espace des flux, et plus l'identité perd littéralement sa "localisation" géographique : il s'ouvre un fossé entre la mobilité de la modernité classique et le retour du nomadisme (Z. Bauman) ou la polygamie des lieux (U. Beck) de la modernité avancé."
Pour Rosa, nous entrons dans une époque "d'identité situative" qui "est, pour la personnalité, le corrélât de l'espace des flux et du temps détemporalisé."
II - Cela change aussi la façon de penser l'identité d'un lieu.
- Avant, l'identité d'un lieu se définissait par sa fonction.
Un bureau servait à travailler, un logement à habiter, un restaurant à manger, un stade à faire du sport.
- Aujourd'hui, c'est l'individu qui par l'activité qu'il y déploie, donne une identité à un lieu.
Quand vous travailler dans un Starbuck's, vous êtes fictivement dans un café par l'espace, mais réellement dans un espace de travail - voir là et là.
Si on reste au fixe pour analyser l'évolution de notre monde, on ne comprends plus rien .
III - Cela change aussi la façon de penser définir d'un lieu : vers des hyper-lieux ® ?
- Avant, un lieu se pensait comme forcément fixe et mono-fonctionnel.
- Demain, un lieu devra se penser comme mobile et multi-fonctionnel.
Voir : "Et si on passait des non lieux aux hyper-lieux mobiles ® ?"
On en reparle plus longuement lors du prochain Atelier Transit City organisé le 25 septembre prochain autour de la question "Et si nous étions juste en train de changer de civilisation ?"