Tuesday, December 18, 2018

COMMENT PENSER NOS NOUVEAUX IMAGINAIRES CLIMATIQUES ?

Le réchauffement climatique n'est plus une question.

Le réchauffement climatique est une réalité.

Le réchauffement climatique est un problème à résoudre.

Mais le réchauffement climatique est aussi un enjeu de cultures, d'imaginaires et de références.

Depuis des milliers d'années des gens vivent très bien dans des pays très chauds, très froids, très humides.

Pour nous européens, habitués au climat tempéré, le froid, le chaud, l'humidité sont toujours perçus comme des anomalies, comme des agressions.

Ou alors reliés à des lieux de vacances, d'évasion et de loisirs (lointain = soleil, froid = ski)

Sauf que demain le froid, le chaud, l'humidité seront, sous des formes et des temporalités diverses, de plus en plus présents de façons extrêmes. 

Il va être désormais, impossible de faire de la prospective, et plus particulièrement de la prospective urbaine, sans intégrer ces nouvelles réalités climatiques.

C'est d'ailleurs dans cet esprit que Transit-City avait organisé dès 2010, un Atelier autour de la question "Et si dans un monde plus chaud et plus sec, la ville arabe devenait un modèle ?"

Dans les années qui viennent nous allons donc nous construire de nouveaux imaginaires climatiques.

Reste à savoir où et comment réfléchir ces nouveaux imaginaires climatiques sans tomber dans le catastrophisme ?

L'une des pistes possibles pourrait être le musée du quai Branly.

Voilà, en effet, un musée qui ne cesse à travers ses nombreuses expositions thématiques, de nous parler d'autres cultures se déployant dans d'autres climats et donc avec d'autres imaginaires et d'autres réponses que ceux construits en Europe

L'actuelle exposition "Peintures des lointains" est, à cet égard, très significatif. 

On peut regarder les oeuvres exposées comme le certain reflet de l'époque coloniale et n'y voir donc que du passé.

Ou au contraire, on peut y voir des peuples vivants de façon intelligente avec des climats et des températures qui nous paraissent extrêmes aujourd'hui, mais qui ont de grande chance d'être les nôtres à plus ou moins longues échéances. 

L'exposition "La Pluie" présentée en 2012, avait déjà montré superbement comment une bonne partie de la population mondiale s'était adaptée depuis des siècles et de façon low-tech aux phénomènes de mousson et de pluies ultra violentes qui vont arriver en Europe et en Amérique du Nord 

N'oublions pas qu'un ouragan post-tropicale est passé au large de l'Irlande à l'automne 2017 - détails, .

Voir aussi, "Texas ? Bangladesh ?et "Une histoire de pluie ou d'urbanisme ?".

Nous allons donc devoir réviser rapidement nos références climatiques.

Et parallèlement ces nouvelles réalités climatique vont engendrer de nouvelles attentes climatiques.

Aujourd'hui, c'est la chaleur qui fait encore majoritairement rêver.

Demain, ça sera le froid et la fraicheur - voir "Quand le froid nous manquera".

Sur ce sujet, comme sur bien d'autres qui touchent directement notre quotidien, le musée du quai Branly a beaucoup de choses à nous dire pour penser le monde de demain.

Il a beaucoup de chose à nous dire, car il associe respect de la nature et démarche forcément low-tech et sans moteur, qui ne peuvent que nous guider dans la vaste mutation que nous allons devoir engager pour préserver notre planète.

Voir sur ce sujet