Je sais pas pour vous, mais moi ça ne passe plus.
Cette idée que la nature est "un terrain de jeu", me devient plus en plus insupportable.
Et les images actuelles de l'UTMB avec ses trailers à la queue leu leu sur des sentiers de montagnes, me semblent de plus en plus grotesque.
Certes, les organisateurs de l'UTMB font des efforts pour compenser les dégâts engendrés par leur évènement - voir, là.
Mais quand même ...
Mais quand même, à l'heure du réchauffement climatique et de la sur-fréquentation des lieux sauvages, peut-on continuer à dire que la nature est un terrain de jeu ?
Peut-on continuer à s'abriter derrière des "gestes éco-responsables", pour faire venir des milliers de personnes pour courir avec des batons dans des zones déjà fragilisées ?
Peut-on continuer à dire "l'environnement est une priorité", pour justifier l'organisation d'une compétition dont les 3/4 des participants ne cherchent pas vraiment à comprendre ce que sont les éco-systèmes montagnards ?
Bref, est-ce qu'il ne serait pas temps pour l'UTMB d'essayer de se poser les bonnes questions sur le message que cette course véhicule aujourd'hui ?
Et si l'UTMB et le monde du trail en général, devait faire l'effort de s'inventer un nouveau récit au vu de la catastrophe écologique en cours ?
Et si l'UTMB devait enfin proposer une autre approche de la performance que celle du temps pour réaliser un parcours ?
Ces questions de pure bon sens, ne viennent pas de nulle part.
D'abord, cela fait plusieurs années que ces questions nous travaillent :
Elles sont liées évidement à l'état de notre planète et à l'urgence de repenser les rapports sports/nature - voir "Et si l'outdoor devait s'inventer de nouveaux récits ?"
Enfin, elles s'inscrivent dans le cadre des chantiers menés actuellement par notre Prospective Sport Lab ® autour des deux questions "C'est quoi penser la performance ?" et "C'est quoi penser le sauvage ?"
Des questions qui - en tout cas, on l'espérer - deviennent très rapidement celles de tous les organisateurs d'ultra-trails et autres événements de pleine nature.
On en reparlera le 24 novembre au musée de l'Homme - voir, là.