Architecture, Mobilité, Nomadisme, Urbanisme, Nouveaux Imaginaires urbains, Nouvelles Fictions, Prospective, Nouveaux imaginaires du corps, Nouveaux imaginaires du sport
Sunday, March 29, 2009
PALEO-TECHNO FUTUR (suite)
Suite à mon précédent post, je vous propose cette image qui semble tout droit sortie de The Incredibles. Elle illustrait, il y a quelques jours, un article du NYTimes titré "Reinventing America’s Cities: The Time Is Now".
Saturday, March 28, 2009
PALEO-TECHNO FUTUR
Ces deux couvertures de Popular Science ont exactement 74 ans d'écarts !! L'une date, en effet, de juillet 1934 et l'autre de juillet 2008, mais elles disent toute les deux la même chose ; la technique va nous sauver en nous permettant de nous déplacer mieux.
Bon évidement le contexte sociétal à changer, mais la croyance est toujours la même ; pourquoi s'interroger sur nos modes de vies et remettre en cause notre développement économique, les ingénieurs étant supposés avoir toutes les réponses dans leurs cartons ?
Popular Science s'est toujours inscrit dans cette veine technicienne, et poursuit aujourd'hui son prosélytisme technophile en matière d'urbanisme.
Le journal vient en effet de s'associer avec World Architecture Community pour lancer un site, The Green Mega City, destiné à présenter à quoi ressemblera la ville écolo de demain.
On y retrouve toutes les solutions imaginées depuis une centaine d'années (voir, sur ce sujet, le réjouissant blog Paleo-Future), notamment en matière de transport. Tout y est ; la petite voiture, le bus intelligent, le téléphérique, le métro à grande vitesse, le trottoir qui produit de l'énergie quand les gens marchent dessus, auxquels il faut ajouter les désormais incontournables fermes verticales, les éco-towers, les centrales électriques maritimes etc, etc ...
On serait donc tenter de penser "rien de nouveau" sauf que le site propose Walker petit jeu sur la mobilité du futur et dans lequel c'est le pieton qui est mis en valeur. Mais bon tout cela est très gentillet, ne va pas très loin et n'est en rien la base d'une réflexion sur ce que pourrait être une ville pensée à travers le prisme du walkable urbanisme.
On est avec the Green Mega City typiquement dans le genre de démarche qui se veut écolo mais qui, en fin de compte, aboutît à tout le contraire, puisque le discours sous-jacent est : "Surtout ne changez rien dans vos modes de vie, ne remettez rien cause, la technique va tout régler !" Ce qui est évidement totalement faux, mais qui marche encore (voir là). Ce genre de démarche me rappelle la stratégie d'Aréva. Moi, je préfère la démarche des années 70, moins techno et plus crédible car applicable au monde entier et pas seulement aux pays riches et développés. Voir là.
Malheureusement il faut s'attendre à ce que ce genre de discours pseudo techno-écolo se développe dans les années qui viennent. Les constructeurs automobiles ont déjà sur ce terrain là pris beaucoup d'avance, avec leur communication actuelle axée sur le créneau "N'attaquez pas la voiture et ne remettez pas en cause son modèle, elle va devenir propre et électrique" (voir là). Le seul hic, est que si dans 20 ans, 15% du parc mondial est propre ce sera presque miraculeux, et que dans le même temps, le parc mondial aura lui explosé (plus de 2,9 milliards de véhicules en circulation en 2050 selon le FMI ) et ce particulièrement dans les pays pauvres avec des autos souvent pas propres du tout. (voir les perspectives là)
Bon évidement le contexte sociétal à changer, mais la croyance est toujours la même ; pourquoi s'interroger sur nos modes de vies et remettre en cause notre développement économique, les ingénieurs étant supposés avoir toutes les réponses dans leurs cartons ?
Popular Science s'est toujours inscrit dans cette veine technicienne, et poursuit aujourd'hui son prosélytisme technophile en matière d'urbanisme.
Le journal vient en effet de s'associer avec World Architecture Community pour lancer un site, The Green Mega City, destiné à présenter à quoi ressemblera la ville écolo de demain.
On y retrouve toutes les solutions imaginées depuis une centaine d'années (voir, sur ce sujet, le réjouissant blog Paleo-Future), notamment en matière de transport. Tout y est ; la petite voiture, le bus intelligent, le téléphérique, le métro à grande vitesse, le trottoir qui produit de l'énergie quand les gens marchent dessus, auxquels il faut ajouter les désormais incontournables fermes verticales, les éco-towers, les centrales électriques maritimes etc, etc ...
On serait donc tenter de penser "rien de nouveau" sauf que le site propose Walker petit jeu sur la mobilité du futur et dans lequel c'est le pieton qui est mis en valeur. Mais bon tout cela est très gentillet, ne va pas très loin et n'est en rien la base d'une réflexion sur ce que pourrait être une ville pensée à travers le prisme du walkable urbanisme.
On est avec the Green Mega City typiquement dans le genre de démarche qui se veut écolo mais qui, en fin de compte, aboutît à tout le contraire, puisque le discours sous-jacent est : "Surtout ne changez rien dans vos modes de vie, ne remettez rien cause, la technique va tout régler !" Ce qui est évidement totalement faux, mais qui marche encore (voir là). Ce genre de démarche me rappelle la stratégie d'Aréva. Moi, je préfère la démarche des années 70, moins techno et plus crédible car applicable au monde entier et pas seulement aux pays riches et développés. Voir là.
Malheureusement il faut s'attendre à ce que ce genre de discours pseudo techno-écolo se développe dans les années qui viennent. Les constructeurs automobiles ont déjà sur ce terrain là pris beaucoup d'avance, avec leur communication actuelle axée sur le créneau "N'attaquez pas la voiture et ne remettez pas en cause son modèle, elle va devenir propre et électrique" (voir là). Le seul hic, est que si dans 20 ans, 15% du parc mondial est propre ce sera presque miraculeux, et que dans le même temps, le parc mondial aura lui explosé (plus de 2,9 milliards de véhicules en circulation en 2050 selon le FMI ) et ce particulièrement dans les pays pauvres avec des autos souvent pas propres du tout. (voir les perspectives là)
Sunday, March 22, 2009
NEW TRANSIT CITY : LOS ANGELES
Le 20 novembre dernier lors des élections présidentielles ont été organisés sur tout le territoire américain un certain nombre de référendums locaux. C'est dans ce cadre que les Californiens vôtèrent une augmentation des taxes afin de financer la construction d'une ligne de train à grande vitesse entre Sacramento et San Diego.
Le même jour, les habitants de Los Angeles adoptèrent la Measure R destinée à réorganiser les mobilités de la ville autour d'un ambitieux plan de développement des transports publics associé à une politique de réduction de l'automobile.
C'est dans la lignée de ce plan, que le programme SCI-Arc's et la revue The Architect’s Newspaper organisèrent un grand concours d'idées intitulé A New Infrastructure: InnovativeTransit Solutions for Los Angeles.
Les résultats de concours furent donnés hier, et les photos ci-dessus illustrent quelques un des projets nominés sur lesquels vous trouverez plus d'infos là.
Soyons honnêtes, même si ces propositions constituent une formidable révolution pour une ville comme L.A, tout cela reste assez classique. Reste, aussi, qu'on voit avec ce genre de concours, la formidable mutation que connaissent aujourd'hui les Etats-Unis en matière d'urbanisme et de mobilité urbaine.
Parmi les réponses, j'en ai retenu deux qui m'ont paru intéressantes car assez light et facilement développables sans investir des centaines de millions dans les infrastructures.
The answer is not mass(ive) transit, articulé autour de petites voitures éléctriques en libre service.
Speed Metro qui associe bus et vélos pliables en libre service, mais transportables dans les transports en commun.
PS / On aurait juste aimé trouver de telles pistes de travail aussi détaillées dans le cadre de la consultation sur le Grand Paris. Voir le post précédent.
Saturday, March 21, 2009
C'EST CELA DEMAIN ?
L'image d'en haut, est une des nombreuses visions réalisées dans les années 50 aux Etats-Unis sur la ville du futur.
L'image juste en dessous, est une vision de Portzamparc pour le Grand Paris de demain.
Ou comment un vieil architecte un peu dépassé a été chercher dans ses vieux Sciences et Vie des idées pour penser le futur.
Les architectes ont toujours autant de mal à penser la mobilité urbaine.
L'image juste en dessous, est une vision de Portzamparc pour le Grand Paris de demain.
Ou comment un vieil architecte un peu dépassé a été chercher dans ses vieux Sciences et Vie des idées pour penser le futur.
Les architectes ont toujours autant de mal à penser la mobilité urbaine.
Friday, March 20, 2009
POINT OF VIEW
The New Yorker en mars 1976, The Economist en mars 2009.
Deux couvertures qui résument mieux que bien des discours, 30 ans d'histoire et le basculement du centre de gravité du monde.
Voir aussi là et là.
Et de façon plus approfondie : The Post-American World et A Challenge for the U.S : Sun Rising on the East.
Et pour ceux qui aiment les cartes, voir l'excellent "Atlas des Atlas, le monde vu d'ailleurs".
Wednesday, March 18, 2009
THE NEW ROAD WARRIORS ?
Quand les nouveaux cyclistes cherchent leur place à New-York cela donne cela, qui rappelle furieusement futur traffic congestion.
Mais la confrontation vélo/voiture et vélo/piéton est loin d'être un phénomène purement new-yorkais, on le retrouve aussi à Tokyo où les cyclistes cherchent toujours un peu leur place place malgré la banalisation du vélo dans l'archipel. Le Japon est, en effet, le premier pays au monde par le nombre de vélos vendus par habitant. (11,5 millions vendus tous les ans !! ) Il est un moyen de déplacement très ordinaire pour des trajets courts notamment en complément du train (19% des Tokyoïtes vont à la gare prendre leur train à vélo). Malgré cela, on ne compte pratiquement aucune piste cyclable dans la ville, ou alors sur les trottoirs.
Voir sur ce sujet, notre Cahier Light Mobility
Mais la confrontation vélo/voiture et vélo/piéton est loin d'être un phénomène purement new-yorkais, on le retrouve aussi à Tokyo où les cyclistes cherchent toujours un peu leur place place malgré la banalisation du vélo dans l'archipel. Le Japon est, en effet, le premier pays au monde par le nombre de vélos vendus par habitant. (11,5 millions vendus tous les ans !! ) Il est un moyen de déplacement très ordinaire pour des trajets courts notamment en complément du train (19% des Tokyoïtes vont à la gare prendre leur train à vélo). Malgré cela, on ne compte pratiquement aucune piste cyclable dans la ville, ou alors sur les trottoirs.
Voir sur ce sujet, notre Cahier Light Mobility
Tuesday, March 17, 2009
LA FIN D'UNE CERTAINE CHINE
Les deux images ci-dessus sont tirées de l'excellent 24 City réalisé par Jia Zhang Ke, auteur du superbe Still Life. Mais là pas de villes noyées par le barrage des Trois Gorges, simplement celle d'une mutation urbaine, celle de Chengdu, la capitale du Sichuan, vue à la fois, et parallèlement, par les ouvriers d'une ancienne usine d'avions de guerre en cours de démantèlement, et par des femmes de la nouvelle bourgeoisie chinoise. C'est la fin d'une certaine Chine, et l'apparition d'une nouvelle ville qui ressemble furieusement, par son esthétisme, aux nouveaux quartiers des villes indiennes ou dubaïotes.
C'est, probablement, l'un des film chinois les plus sensible et les plus humains que j'ai jamais vu sur les mutations urbaine de ce pays. Si vous avez deux heures devant vous, et que vous voulez essayer de mieux comprendre le monde, allez-y.
C'est, probablement, l'un des film chinois les plus sensible et les plus humains que j'ai jamais vu sur les mutations urbaine de ce pays. Si vous avez deux heures devant vous, et que vous voulez essayer de mieux comprendre le monde, allez-y.
Saturday, March 14, 2009
DES FORÊTS ET DES FERMES COMME AVENIRS URBAINS ?
Les photos ci-dessus ont été réalisées par Kevin Bauman, un jeune photographe américain qui mène depuis plusieurs années un travail très intéressant sur les friches des villes industrielles américaines.
On peut appréhender son travail soit comme le témoignage d'une certaine Amérique en déclin - celle dite des shrinking cities - soit, au contraire, comme une préfiguration de ce à quoi pourrait ressembler les suburbs américaines lorsque le prix de l'essence aura explosé et condamné définitivement cette forme d'urbanisme. Voir sur ce sujet là et là entre autres.
La question qui se pose dès lors est assez simple ; si aujourd'hui les immenses banlieues des mégapoles sont en déclin, par quoi les remplacer ? comment imaginer leurs évolutions pour les 50 ans à venir ?
Ce fut une des questions posées lors du concours Urban Voids Groungs for change organisé en 2006 par l'institut Van Alen sur le devenir des périphéries de Philadelphie.
Les images ci-dessous ont été réalisées par l'agence Front Studio et sont une des réponses à ce concours d'idées. Le nom du projet est Farmadelphia.
Ou quand les banlieues déclinantes offrent de stimulantes perspectives de renouvellement vert et écologique loin de la sinistrose habituelle dès que l'on parle des zones en déprise. Et si c'était aussi cela le renouvellement urbain ?
Plus là.
Voir aussi quand Les plants de maïs restaurent la diversité des usages à Los Angeles, et les sites Not a cornfield et Farm Lab.
On peut appréhender son travail soit comme le témoignage d'une certaine Amérique en déclin - celle dite des shrinking cities - soit, au contraire, comme une préfiguration de ce à quoi pourrait ressembler les suburbs américaines lorsque le prix de l'essence aura explosé et condamné définitivement cette forme d'urbanisme. Voir sur ce sujet là et là entre autres.
La question qui se pose dès lors est assez simple ; si aujourd'hui les immenses banlieues des mégapoles sont en déclin, par quoi les remplacer ? comment imaginer leurs évolutions pour les 50 ans à venir ?
Ce fut une des questions posées lors du concours Urban Voids Groungs for change organisé en 2006 par l'institut Van Alen sur le devenir des périphéries de Philadelphie.
Les images ci-dessous ont été réalisées par l'agence Front Studio et sont une des réponses à ce concours d'idées. Le nom du projet est Farmadelphia.
Ou quand les banlieues déclinantes offrent de stimulantes perspectives de renouvellement vert et écologique loin de la sinistrose habituelle dès que l'on parle des zones en déprise. Et si c'était aussi cela le renouvellement urbain ?
Plus là.
Voir aussi quand Les plants de maïs restaurent la diversité des usages à Los Angeles, et les sites Not a cornfield et Farm Lab.
Monday, March 09, 2009
2050 : QUAND TOKYO RÉTRÉCIRA
Lorsque dans les années 60 certains architectes et urbanistes japonais réfléchissaient sur la croissance de Tokyo, beaucoup l'imaginaient se faisant sur l'eau. C'était notamment le cas des Métabolistes avec leurs projets de Floating City, Helix City, Marine City.
Dans le même état d'esprit, Kenzo Tange avait imaginé dans son Plan for Tokyo - Toward Structural Reorganization proposal, de vastes structures flottantes déployées dans la baie. (voir photo ci-dessus)
Si aucune des propositions des Métabolistes ne fut retenue, la réalité a confirmé leurs visions, la croissance de la capitale japonaise s'étant essentiellement déployée sur des polders, comme le montre très bien la photo au-dessus.
(Voir sur ce sujet notre récent Atelier Vers de nouvelles relations entre la mer et les villes ? et notre Cahier Polder City.)
Aujourd'hui quand les Japonais réfléchissent à Tokyo à l'horizon de 2050, ils ne pensent plus croissance, mais plutôt décroissance urbaine.
Une situation évidement liée au vieillissement de la population et au très faible taux de natalité que connaît l'archipel depuis 30 ans. Tous les indicateurs montrent que le Japon se dirige, en effet, vers une baisse très significative de sa population dans les décennies à venir. Si les prévisions se confirment, la population japonaise qui a atteint un pic de 127,84 millions en 2004 pourrait passer sous la barre des 90 millions d’habitants en 2055.
Evidement si ces prévisions devaient se confirmer (et rien n'indique le contraire !), cela aura de multiple conséquences sur le plan économique, mais aussi urbain. C'est tout le visage de nombreuses s villes qui s'en trouvera bouleverser.
(Voir, entre autres, notre Atelier Et cela ressemblera à quoi, une ville de vieux ? et notre Cahier Senior Cities - Japon, vers des villes de cyber seniors ?)
Dans les années qui viennent, Tokyo a donc de grande chance de faire partie des shrinking cities, c'est à dire de ces villes qui rétrécissent.
Et c'est clairement dans cette optique là que, s'inspirant des travaux de Fumihiko Maki, l'architecte et professeur, Hidetoshi Ohno a fait travailler ses étudiants de l'Université de Tokyo récemment.
Son travail, appelé Tokyo Fibercity 2050, est une réflexion basée sur l'idée que Tokyo devrait en cas de forte de baisse de sa population se réorganiser autour des grandes fibres urbaines que sont les voies de transports et de communication. (voir le schéma ci-dessous)
L'un des enjeux de sa réflexion est d'imaginer les formes urbaines qui pourraient sortir de cette nouvelle organisation urbaine plus verte et plus écologique. (voir illustration ci-dessous)
Au final, quatre stratégies on été proposées.
Vous en trouverez ci-dessous quelques illustrations avec une brêve présentation.
Strategy #01 : The Green Finger
"The Green Finger is an urban planning strategy that converts the areas located more than a wallking distance from railway station into a green belt.
This type of fi ber is formed through the combination of a rail line and a green strip."
Strategy #02 : The Green Web
"The Green Web is an urban design strategy intended to convert a soon-to-be redundant portion of the MetropolitanHighway system into a linear park.
This will ensure emergency access to the city centre during a crisis as well as provide value as a green amenity for the city's inhabitants."
Strategy #03 : The Green Partition
"The Green Partition is an urban design strategy that will ameliorate the impact of natural disasters and create local amenities through the compartmentalization of overcrowded residential areas in central Tokyo."
Strategy #04 : Urban Wrinkle
"The Urban Wrinkle is an urban design strategy that seeks to improve and renovate linear places within a city in order to draw out their potential."
Pour aller plus loin, voir là et là.