Une expo qui, comme son nom nom le laisse entendre, analyse "l’innovation architecturale à laquelle a donné naissance la crise énergétique de 1973, alors que la valeur du baril de pétrole augmentait de façon exponentielle,entraînant des bouleversements économiques, politiques et sociaux dans de nombreux pays." C'était l'époque où, aux Etats-Unis, l'on faisait la queue devant les stations services et où Jimmy Carter faisait installer les premiers panneaux solaires sur le toit de la Maison Blanche. (voir photos ci-dessous)
L'ambition du CCA est particulièrement intelligente : "La recherche et les innovations d’il y a 30 ans acquièrent une pertinence toute particulière dans le contexte des préoccupations actuelles autour de l’épuisement des ressources. Bien qu’il ait un écho certain à l’époque, le travail novateur des architectes, ingénieurs et activistes finira dans l’oubli une fois que les marchés financiers et les systèmes de distribution auront repris et que l’attention politique se tournera ailleurs. Aujourd’hui, par contre, la détérioration de l’environnement et la raréfaction des combustibles fossiles font naître un nouveau sentiment d’urgence."
Comme le rappelle Mirko Zardini, directeur du CCA et commissaire de l’exposition, « Il est primordial de prendre connaissance des recherches radicales et souvent peu connues des années 1970, car les architectes sont aujourd’hui aux prises avec des enjeux fort semblables. En nous permettant de mieux comprendre le travail des précurseurs de bien des approches actuelles du développement durable, l’exposition cherche non seulement à sensibiliser le public, mais aussi à stimuler la recherche contemporaine dans le domaine."
Voir là le très bon site de l'exposition.
Et c'est un petit bonheur connoté très revival seventies que de retrouver ces premières réalisations écolos qui nous découvrions via des journaux comme Le Sauvage, premier journal écologiste publié en France, et où se rejoignaient les analyses de René Rémond, André Gorz et les dessins de Reiser sur ce que l'on appelait pas encore "la ville durable".
30 ans plus tard l'utopie est toujours là, mais elle apparaît plus réalisable et surtout plus incontournable. On a juste perdu trois décennies.
New-York 1976 / Paris 1977