Thursday, April 26, 2018

ET SI ON IMPOSAIT UNE SIGNALÉTIQUE ROUTIÈRE MOBILITÉ ACTIVE ?

Ce post est le prolongement de "Et demain qui va alimenter nos imaginaires routiers ?"

Les trois images ci-dessus sont extraites d'une opération menée en 2016 par McDo destiné à vanter la richesse du réseau McDrive face à Burger King.

L'opération était sur le plan marketing maline, sauf qu'elle s'est très vite retournée contre McDoBurger King se montrant encore plus malin - .

Mais, surtout, car cette opération a engendré des détournements et une contre communication mettant en creux le côté trop gras des produits proposés par ces deux enseignes de fast food.

Ces détournements ont donné, entre autres, les images ci-dessous.


Et c'est là que ça commence à devenir intéressant.

En effet, au delà de la petite guéguerre entre fast-food, cette signalétique détournée nous montre ce que pourrait être une signalétique intelligente, c'est à dire une signalétique non pas pensée pour une machine (la voiture) mais pour un humain, c'est à dire un corps en mouvement.

Si la politique de transport était réellement pensée autour de la santé et de la mobilité active (ce qui n'est malheureusement pas le cas, voir ) , on pourrait très bien imaginer que les chaines de restauration soient obligées d'afficher une signalétique comme celle ci-dessous.


Et si demain, on avait des pubs McDo comme celle ci-dessous, qui n'est évidement qu'un photo-montage ?

Cela supposerait évidemment une vraie vision de la mobilité et de la santé.

Cela supposerait des lois plus contraignantes pour l'industrie agro-alimentaires.

Cela supposerait donc une vraie volonté politique imaginative et innovante (ce qui n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui en France).  

Concrètement cela pourrait se décliner à la fois en terme de signalétique routière et urbaine associée à une signalétique produits.


Bref, on aurait enfin une démarche mobilité et santé intelligente car complémentaire, un peu à l'image de ce qu'a fait Mizumo récemment aux Etats-Unis - voir "Quand Mizumo fait le boulot de la sécu".

Cela pourrait venir compléter et accélérer la mutation de certains lieux automobiles - voir "Et si Reebok transformait les stations service en complexes sportifs ?"

On aurait là, une signalétique non plus du transport, mais du trans-sport ® comme imaginée, .

On en reparle beaucoup plus longuement, le 8 juin prochain à l'occasion de l'Atelier Transit City organisé autour de la question "Et si les révolutions du sport entrainaient une vraie mutation urbaine ?"

Wednesday, April 25, 2018

ET DEMAIN, QUI VA ALIMENTER NOS IMAGINAIRES ROUTIERS ?


Qui aujourd'hui produit un discours cohérent sur la route en dehors des constructeurs automobiles ?

Qui aujourd'hui produit un discours cohérent sur la réalité du voyage en voiture aujourd'hui ?

Et si c'était McDo ?

C'est un peu les questions que je me suis posé en découvrant les dernières publicités (ci-dessus) pour le McDrive (ci-dessus) à mettre dans le prolongement de précédentes campagnes déjà très fortes sur l'univers routiers. 

Et si on élargit le questionnement sur la puissance de McDonald's pour penser la route demain, ça peut donner : 

- Qui, demain, va produire un discours sur la voiture quand celle-ci sera autonome et sera devenue une vraie pièce à vivre sur roulettes ?

- Et, ca serait quoi une voiture autonome McDo ?

- Une salle à manger ?

- Une "machine à obésité" qui renverrait sur "À société toujours plus mobile, corps toujours plus sédentaires ?"

On poursuit la réflexion dans le prochain post.

Tuesday, April 24, 2018

ET SI ON PASSAIT DE MICHEL VAILLANT À BEN HUR ?

C'est quoi faire de la prospective ? C'est essayer de penser le futur.

C'est quoi faire de la prospective chez Transit-City ? C'est évidemment aussi essayer de penser le futur en interrogeant notamment les modèles dominants ou émergents présentés comme des évidences.

La voiture électrique fait partie de ces évidences devenue ... évidente. Même ceux qui étaient contre et qui n'y croyaient absolument pas, comme beaucoup chez notre client Renault, s'y sont convertis.

Donc la voiture électrique est devenue une solution technique crédible (et on va pas s'en plaindre), reste à en convaincre une bonne part de la population dubitative sur ses capacités d'autonomie et de puissance.

C'est pour répondre ce défi, qu'a été lancé en 2014 le circuit de E-Formula, copie de la Formule 1 mais avec des engins dotés de moteurs électriques et dont les courses se déroulent en coeur de ville - Le prochain aura lieu à Paris, le 28 avril - .

C'est l'affiche de ce Paris E-Prix qui illustre le début de ce post.

Cette affiche est une caricature visant à essayer de faire croire que faire rouler des voitures à plus de 250 km/h en ville n'est pas une énorme connerie au simple prétexte qu'elles sont électriques. C'est pour cela qu'on y a mis une bouche de métro et des plaques de rues parisiennes (voir ci-dessous)

C'est évidemment pitoyable.

C'est pitoyable car c'est moche, grotesque mais c'est surtout scandaleux, ce E-Prix n'étant qu'une apologie de la vitesse automobile en ville et donc une apologie de la violence routière.

C'est pitoyable car ce E-Prix relève d'un imaginaire totalement usé et dépassé, celui de la F 1 dont, d'une certaine façon, les fameuses BD de "Michel Vaillant" furent les porteuses y a une vingtaine d'années avec notamment l'album "300 à l'heure dans Paris" paru en 1983.

En 2016, Michel Vaillant revenait dans Paris avec l'album "Renaissance", nouvelle apologie de la course en ville, la seule différence étant que les "vroaw" et les "rooaar" ont été remplacé par des "wrii" et "driuuu", moteur électrique oblige.

On comprend que les constructeurs automobiles aient trouvé cet album formidable - voir, .

On s'étonne plus que la mairie de Paris soit disant en lutte contre l'envahissement automobile, défende une telle apologie de la violence routière, voir, . De façon incroyable, seuls les écologistes semblent avoir compris le scandale et l'aberration de cette course (). Mais, bon....

Une fois considéré que ce E-Prix est juste une vaste escroquerie intellectuelle tentant de faire croire que la violence automobile serait moindre avec un moteur électrique, on peut se demander comment Paris pourrait réellement servir de cadre à de nouveaux types de défis sportifs capables de renouveler les imaginaires de la mobilité urbaine.

La question pourrait être : quelle serait la compétition qui pourrait inciter à repenser la mobilité parisienne à l'horizon de 2025 ? Un peu à l'image de ce que pourrait faire le Tour de France cycliste - .

Pour essayer de répondre à cette question, et dans la lignée des réflexions conduites dans le cadre de notre Horse mobility lab, nous nous sommes inspirés d'une autre affiche parisienne, celle du "Prix de l'Arc de Triomphe" ci-dessous.

Nous sommes partis du principe qu'il y avait dans cette image des chevaux galopant un imaginaire sportif à réinventer autour du cheval au coeur de Paris, un peu à l'image de ce que pourrait faire le Tour de France cycliste - .

L'un des modèles pourrait être le fameux Palio de Sienne.

Un autre modèle, plus violent, pourrait être la réintroduction des courses de chars à la romaine. La mairie de Paris y retrouverait ses petits avec des bolides non polluants et neutre sur le plan cartonne.

Le modèle pourrait alors être la figure de "Ben Hur".

En passant ainsi de Michel Vaillant à Ben Hur, on s'ouvre les portes d'une réflexion neuve.

On se nourrit des imaginaires de notre pop culture pour imaginer des futurs plus disruptifs - voir "Fiction Cities".

On se force à imaginer la mobilité urbaine, écologiste et sportive autrement.


On s'oblige aussi à se replonger dans l'histoire - en l'occurence celle de l'antiquité romaine, mais pas que - pour essayer de penser un peu différemment.

Bref, on essaie de faire de la prospective de façon un peu décalée pour renouveler nos références

Sur la figure de l'hippodrome pour penser demain, voir "Run fast, live low", l'hippodrome comme modèle urbain ?"

Et pour ceux qui n'aiment pas Ben Hur mais adorent "Alix", voir le slide ci-dessous.


On reviendra sur ce thème des nouveaux imaginaires sportifs urbains, le 8 juin prochain à l'occasion de l'Atelier Transit City organisé autour de la question "Et si les révolutions du sport entrainaient une vraie mutation urbaine ?"

Monday, April 23, 2018

ET SI LES VILLES PROPOSAIENT DES CHEVAUX EN LIBRE SERVICE ?


Pour prolonger nos récents posts sur l'idée de réintroduire le cheval en ville -  et -, je voulais vous proposer ces deux photos d'une opération menée par Equidia autour de l'hypothèse qu'après Vélib et Autolib, Paris pour se doter d'un service de chevaux en libre service ().

Une idée aujourd'hui assez utopique, mais qui a le mérite d'interroger nos modèles de mobilités urbaines actuelles autour de nouvelles questions inédites.

Parmi les questions possible : ça pourrait ressembler à quoi une station de Chevalib ?

Au delà des nouveaux partages de voiries que ce service pourraient impliquer (voir "et si on réinventait les allées cavalières ?"), Chevalib voudrait, en effet, aussi dire la création d'un nouveau genre de stations de services équestres sous la forme a minima d'abreuvoirs (ci-dessous à Paris et à Londres au début du XX° siècles)

Mais Chevalib, ça serait aussi potentiellement de nouvelles escales au service du bien-être animal, notamment sous de points d'eau permettant aux chevaux de se baigner le long des fleuves à l'image de ce qui existait sous certains ponts parisiens (photo et gravure ci-dessous


On aurait donc avec un Chevalib une occasion exceptionnelle de réinterroger nos espaces urbains et les différents équipements notamment aquatiques (fontaine, abreuvoir...) qui pourraient y être associées.

Il ne manque aujourd'hui qu'une seule chose : celle des villes de vouloir vraiment innover en cassant les modes de pensée dominants.

Thursday, April 19, 2018

"RUN FAST, LIVE SLOW", L'HIPPODROME COMME MODÈLE URBAIN ?

Dans le cadre de notre Horse Mobility lab, et après la figure des allées cavalières pour essayer de penser les mobilités urbaines de façon un peu décalée - voir,  -, je voudrais prendre la figure l'hippodrome pour poursuivre la réflexion.

Il y a de nombreuses façons de penser et de réfléchir à l'hippodrome.

De façon la plus évidente, on peut le prendre comme un simple champ de course pour les chevaux, c'est à dire comme un monde clos coupé des réalités urbaines contemporaines.

A l'inverse, on peut le prendre comme une figure capable de bouleverser notre vision de la ville - voir, "les toits comme hippodrome ultime ?"

Entre ces deux extrêmes, il y a aussi la possibilité de penser l'hippodrome comme un lieu urbain capable de régénérer notre façon de penser.



L'un des meilleurs exemples est le Horsetopia imaginé par AO Architecture dans le cadre d'une compétition pour un horse park à Yengcheon en Corée du Sud associant champ de course et activités équestres pour tous - voir, .



Ce qui m'intéresse dans ce projet d'Horsetopiace n'est ni le champ de course, ni les activités équestres autour, mais la signature très forte de "Run fast, live slow".

Il y a avec "Run fast, live slow", une promesse qui dépassant largement Horsetopia et qui est quasiment une promesse politique.

Il y a dans "Run fast, live slow", tous les éléments des imaginaires urbains désirables : sportivité, mobilité active, mobilité douce, nature, jardin, agriculture ...


Une nouvelle approche du sport en ville ?

Un nouveau genre de bâtiment associant vitesse, jardin, nature et urbanisme ?

Avec "Run fast, live slow", on perçoit immédiatement les initiatives innovantes dont le cheval pourrait être le porteur si on voulait bien s'y intéresser un peu plus.

La question posée par Horsetopia est donc de savoir comment cette approche "Run fast, live slow" pourrait s'appliquer concrètement en ville et permettre une approche mobilité radicalement nouvelle ?

On ne va pas répondre aujourd'hui dans ce post, mais on y reviendra le 8 juin prochain à l'occasion de l'Atelier Transit City organisé autour de la question "Et si les révolutions du sport entrainaient une vraie mutation urbaine ?"

Wednesday, April 18, 2018

ET SI ON RÉINVENTAIT LES ALLÉES CAVALIÈRES POUR REPENSER LA RUE ?

Suite à mes récents posts sur l'idée de réintroduire le cheval en ville - voir et la - et notamment à Paris (), un certain nombre de personnes m'ont expliqué que le revêtement actuel de nos rues était une véritable souffrance pour les chevaux.

Face à ces remarques, j'avais deux possibilités.

Soit me dire que mon idée de réintroduire le cheval en ville était une mauvaise idée et, donc, d'arrêter de réfléchir là-dessus

Soit de me dire que si c'était le revêtement des rues qui empêchait le retour du cheval, alors pourquoi ne pas repenser la voirie et son revêtement ?

J'ai évidement pris la deuxième option afin de poursuivre ma réflexion, en me demandant tout simplement pourquoi ne pourrait-on pas réinventer de nouvelles allées cavalières au coeur des villes ?

Une allée cavalière à la fin du XIX° siècle ça donnait l'image ci-dessous.

Mais une allée cavalière au début du XX° siècle ça pouvait aussi donner ci-dessous ce genre d'allées cyclable et cavalière.

Au début du XXI° siècle, et dans la lignée de l'image ci-dessus, l'allée mi-cavalière/mi-cycliste pourrait aboutir à des aménagements comme ceux ci-dessous.


Si je m'intéresse à l'allée cavalière ce n'est pas pour le cheval (je n'ai strictement aucune passion équestre), mais par la capacité que celui-ci aurait à réinterroger l'espace et l'organisation de la voirie urbaine actuelle s'il était réintroduit en ville.


Mettre des chevaux dans la rue, c'est :
- ralentir le trafic,
- lutter contre la pollution,
- mettre de la nature dans la rue,
- lutter contre l'invasion de la voiture,
- lutter contre l'invasion des scooters,
- redonner de la place à la mobilité non mécanique,
- redonner de la place une certaine sportivité.

Bref, mettre des chevaux dans la rue c'est engager une démarche innovante dans laquelle on aurait tout à gagner pour penser et, surtout, pour agir différemment en faveur des mobilités douces et actives.

Monday, April 16, 2018

ET SI LES VILLES CONFIAIENT LEUR POLITIQUE TRANS-PORT ® À NIKE ?

Jakarta est une des pires ville qui soit au monde en matière de circulation () d'embouteillages () et de pollution ().

Y faire du sport est donc une véritable gageur - rien n'est fait pour les piétons et, évidemment, encore moins pour les coureurs ou les cyclistes.

Face à cet état de fait, et afin de développer ses parts de marché dans un pays peu sensible à la course à pieds, Nike avait engagé en 2013 une campagne de communication destinée à faire comprendre qu’il fallait dorénavant faire de la place à ceux qui voulaient faire du sport.

Cette campagne Run JKT est visible .

Outre le marquage de la voirie, une multitude de defis sportifs furent lancés dans les rues et certains immeubles de haut étage, mais aussi dans certains parkings transformés en salle de gym.


Pourquoi de parler de cette opération cinq ans plus tard ? 

D’abord, pour prolonger nos récents posts - , et - sur la mutation nécessaire de penser la mobilité sous le prisme de la motricité et du sport.

Ensuit et surtout, pour saluer la capacité d’une marque a changer de façon efficace et ludique, le regard sur la mobilité et à poser de façon simple de vraies question sur la pollution et le partage de l’espace public.

Bref, à faire vite et bien, ce que de nombreux acteurs publics sont souvent incapables de faire façon rapide et surtout désirable (voir comment la mairie de Paris est en train de merder ses opérations contre la voiture à cause d’une communication maladroite, basée sur de mauvais outils et surtout incapable de rendre désirable les mobilités actives et sportives)

D'ou ma question : pourquoi ne pas confier à Nike la politique trans-sport ® des villes ?

Et par suite logique : pourquoi ne pas confier à Nike la politique trans-sport ® de Paris?

Surtout que c'est déjà Nike qui nourrit déjà depuis plusieurs décennies les imaginaires mobiles actuelle de Paris - voir ci-dessous et .

On en y reviendra le 8 juin prochain à l'occasion de l'Atelier Transit City organisé autour de la question "Et si les révolutions du sport entrainaient une vraie mutation urbaine ?"