Friday, January 29, 2021

ET SI APPLE DEVENAIT L'ACTEUR DU SPORT LE PLUS PUISSANT DU MONDE ?

"Il faut éloigner les enfants des écrans !"

"On passe trop de temps devant écrans !"

"On va tous devenir obèse devant nos ordis !"

Qui n'a pas entendu ces phrases depuis 10 ans ?

Qui n'a pas entendu encore un peu plus cela pendant le confinement ?

Des phrases qui disent une seule et même chose : les écrans seraient synonymes de sédentarité.

Sauf que ...

Sauf que c'est tout le contraire qui se passe actuellement et qui a été accentué par le confinement.

Les écrans ne sont pas les ennemis de l'exercice physique, ils en sont au contraire un formidable booster !!

Le coaching vidéo a totalement explosé - voir  "et si les garages tuaient les salles de sport ?"

Jamais autant d'applications d'exercices n'ont été téléchargées que depuis 6 mois - voir "quand le virtuel vient au secours du cyclisme".

Avec la Covid, le sport a vu s'accélérer trois mutations qui étaient en cours depuis plusieurs années :

- l'écroulement des sports collectifs.

- l'explosion des activités libres d'outdoor.

- l'explosion du sport via le numérique et les écrans.

Sur les deux premières mutations, il faut lire le très révélateur "Team Sports Are on the Decline. And That's OK" qui montre que les sports collectifs sont en déclin non pas du fait de la Covid, mais du fait de leurs valeurs et de leurs pratiques qui ne sont en plus en phase avec les nouvelles attentes, alors que l'outdoor et le numérique, synonymes de liberté et d'autonomie, sont, eux, plébiscités.

Sur l'explosion du numérique, trois chiffres : Apple a gagné 140 millions de nouveaux d'abonnés à ses services en un an (!!!) pour atteindre à ce jour 620 millions d'abonnés et un chiffre d'affaire de 15,7 milliards de dollars !

Dans les années à venir, Apple Fitness va faire bouger des millions de personne partout dans le monde et va recueillir une masse d'informations qu'aucune fédération sportive ni aucune institution médicale ne recueilleront jamais.

Avec les datas collectées quotidiennement, Apple Fitness est potentiellement le plus puissant acteur du sport dans le monde.

Le numérique est en train de faire exploser les codes sportifs du XX° siècle. 

Ce n'est pas la mort du sport, c'est juste une mutation de ses cadres et de ses pratiques.

Le sport subit la même mutation que celle que vit aujourd'hui le travail.

On passe d'une logique d'arbre à une logique de rhizomes -

C'est notamment pour analyser toutes ces mutations que nous organisons les premières Rencontres de la Prospective Sportive, le jeudi 24 juin prochain à l'Insep.

Wednesday, January 27, 2021

ET SI LE CLIMAT ÉTAIT LE VÉRITABLE ENJEU DES PROCHAINS JEUX OLYMPIQUES ?

Si les Jeux Olympique de Tokyo ont lieu en 2021, l'une des grande leçon qu'il faudra en retirer c'est la façon dont les japonais auront gérer ou non l'organisation des épreuves dans un possible contexte de canicule comme l'archipel peut en connaitre l'été.

Voir sur la question, la position du CIO, et celle des organisateurs japonais, .

Le principal intérêt des Jeux Olympiques de Paris en 2024 ne sera pas sportif, mais urbanistique.

Le grand enjeu de ces JO va être en effet de monter que la France est capable de construire un morceau de ville - en l'occurence le Village des athlètes - en ayant intégré tous les défis climatiques à venir et rendre ainsi ce quartier vivable même en 2040 sous une très forte chaleur - .

Le climat va aussi être la grande question des Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028, la ville étant soumise à de plus de plus de vague de chaleur y compris l'hiver - voir, .

Voir : "Et si pour les JO de 2028, Los Angeles cachait déjà son soleil ?" et de façon plus large "Et si l'ombre devenait un luxe ?

Dans ce contexte, on pouvait imaginer que pour l'organisation des JO d'été de 2032, le réchauffement climatique serait un rebutoir !!!

Et bien, pas du tout !!!

Au contraire, même !!

Preuve en est, la candidature de la ville finlandaise de Salla en Laponie qui vient de lancer une campagne de candidature pour les JO de 2032 avec un petit film totalement délirant et décalé pour affirmer que "si elle est aujourd'hui la ville la plus froide du monde", elle sera grâce au réchauffement climatique tout à fait apte à accueillir dignement les jeux d'été - voir le site Salla 32 et le film, .

Tout les arguments traditionnels sur le réchauffement climatique sont pris à contre-pied avec cette candidature.


C'est ainsi que dans le film, on peut entendre les habitants déclarer "Dans 12 ans, la glace aura disparu et ce sera un lac parfait" ou "Je n’ai jamais ressenti de chaleur auparavant, mais je suis sûr que cela va arriver".


Evidement, vous l'aurez compris, la candidature de Salla 2032 n'est qu'une fausse candidature pour dénoncer les ravages des déréglements climatiques


«Nous avons aimé cette idée parce que nous sommes préoccupés par le changement climatique et aussi parce que nous vivons ici dans le cercle polaire arctique et que nous voyons les changements qui se produisent», a déclaré le maire de la ville, Erkki Parkkinen. «Nous voulons que les hivers soient comme avant, de vrais hivers."


La candidature Salla 2032 est donc, comme toutes les autres candidatures olympiques, une candidature politique.

Mais pas politique au seul profit d'une ville, politique au profit de toute la planète.

C'est très fort car cela renvoie les autres candidats à leur petit égoïsme plus ou moins nationaliste. 

Et la mascotte abrutie par la chaleur enfonce le clou en étant à elle seule, un véritable pied de nez à tout le marketing des villes candidates.

Quelles seront les retombées exactes de cette campagne ? 

Difficile pour l'instant de le dire, même si cela devrait quand même interroger le CIO  sur le devenir des jeux d'été et sur l'idéal olympique de demain- voir, "Et si nous nous préparions à la disparition des Jeux Olympiques ?"

Ce qui est certain, c'est que cette campagne remet aussi un coup de projecteur bienvenu sur les défis que va devoir relever le monde du sport face aux dérèglements climatiques  - .

Sur les nouveaux rapports sport/climat, voir : 

- "C'est quoi le sport dans un monde plus chaud ?"

- "Et si la chaleur bouleversait nos imaginaires mobiles et sportifs ?"

- "Quand la fraicheur nocturne devient un idéal sportif"

- "Et si Doha 2019 annonçait nos futurs sportifs ?"

- "Quand le sport australien a de l'avance"

On en reparlera forcément lors des premières  Rencontres de la Prospective Sportive, le jeudi 24 juin prochain à l'Insep.

Tuesday, January 26, 2021

ET SI C'ÉTAIT CELA LA NOUVELLE CARTOGRAPHIE URBAINE ?


Le confinement a changé nos imaginaires urbains - .

Le confinement a changé nos imaginaires mobiles - .

Le confinement a changé nos rapports à l'habitat - et .

Le confinement a changé nos rapports aux lieux du travail - .

Le confinement a donné lieu à l'émergence d'une nouvelle architecture d'urgence souple et mobile - et .

Aujourd'hui émerge un nouvel urbanisme et une nouvelle architecture de la vaccination - ce que nous appelons les nouveaux hyper lieux-mobiles ® de la vaccination - voir, "The Architecture of Mass Vaccine Distribution".

De nouvelles réalités urbaines qui renvoient à notre vieille question : "Et si les pandémies nous obligeaient à penser notre futur urbain autrement ?"

Mais de façon plus pérenne, le confinement a aussi radicalement changé nos rapports à la ville.

Nous faisons même l'hypothèse que la Covid va nous faire basculer dans une nouvelle révolution urbaine - voir "Et si le covidisme ® devenait un urbanisme ?"

Restait à cartographier ce que nous appelons le nouvel urbanisme du covidisme ®

C'est qu'a fait d'une certaine façon le Bloomberg City Lab avec "Your Year In Maps" reflet de nos nouvelles cartographies mentales entre livraisons Amazon, réunions Zoom et tests PCR.

Des nouvelles cartographies qui renvoient très directement à "Et si les GAFA étaient les urbanistes du XXI° siècle ?"

Saturday, January 23, 2021

ET SI LE SPORT ET LE TRAVAIL VIVAIENT LA MÊME RÉVOLUTION ?

Pour alimenter nos réflexions autour de la question "Qui va construire le sport du XXI° siècle ?"

- Les temps et les lieux du travail avec lesquels nous avons longtemps vécus, furent définis à la fin du XIX° siècle lors de la deuxième révolution industrielle.

- Le travail était synonyme d'un lieu dédié (usine, bureaux ...) et d'un temps synchronisé pour tous, celui de la production.

- Ce n'est plus vrai : on travail n'importe où, n'importe quand.

- Les temps et les lieux du sport avec lesquels nous avons longtemps vécus, furent définis à la fin du XIX° siècle avec la création des Jeux Olympiques.

- Le sport était synonyme d'un lieu dédié (stade, gymnase ...) et d'un temps synchronisé pour tous, celui de la compétition.

- Ce n'est plus vrai : on fait du sport n'importe où, n'importe quand.

- Le travail et le sport sont le résultat d'une même histoire, celle issue de la deuxième révolution industrielle et de ses valeurs mécanistes et synchronisées et qui s'effondrent aujourd'hui.

- Le portable et la connexion permanente ont fait exploser cette histoire des temps et des lieux du travail - voir, .

- La basket et le soucis du corps ont fait exploser cette histoire des temps et des lieux du sport - voir, .

- Le bureau ne va pas disparaitre, mais il va être de moins de moins le lieu du travail.

- Le stade ne va pas disparaître, mais il va être de moins de moins le lieu du sport.

- Le travail et le sport ont la même histoire.

- Peut-on penser qu'ils auront le même avenir ?

- Un avenir qui devrait se concrétiser dans un premier temps par une explosion des cadres politiques, institutionnels et juridiques construits tout au long du XX° siècle ... puis par l'émergence d'un nouveau système fondé sur un logique de rhizome.

- Aujourd'hui, les nouvelles formes du travail remettent en cause le salariat, et certains comme la sociologue du travail Dominique Méda évoque même son "détricotage de toutes parts" sous l'influence de la généralisation du télétravail.

- Aujourd'hui, les nouvelles formes du sport remettent en cause le rôle des fédérations et leur système de licences sous l'influence de la généralisation du sport non encadré - .

- Peut-on faire un parallèle entre fin du salariat et fin de la licence sportive ?

- C'est quoi demain, l'organisation du travail ?

- C'est quoi demain, l'organisation du sport ?

- Difficile d'imaginer que l'on n'abordera pas ces questions lors des premières  Rencontres de la Prospective Sportive, le jeudi 24 juin prochain à l'Insep

Friday, January 22, 2021

QUAND LE SPORT SORT DU XX° SIÈCLE ...

- Dans le cadre de notre chantier "Qui va construire le sport du XXI° siècle ?"

Dans nos deux précédents posts - et -, nous tentions de mettre l'accent sur deux réalités que semblait vouloir ignorer le petit monde des fédérations et du sport professionnel.

- la première réalité est qu'aujourd'hui le sport se fait partout, tout le temps, n'importe quand et que le système institutionnel du sport est à l'opposé de ces nouvelles pratiques - voir "Et si Strava faisait exploser les codes du sport du XX° siècle ?"

- la deuxième réalité est que le sport n'est absolument pas menacé par la Covid, seuls le sont certains secteurs professionnels - voir "Et si on arrêtait de dire que le Covid était une catastrophe pour le sport ?"

Ce sont là des évidences.

Des évidences qui pour certains avaient une faiblesse, celle de ne pas être chiffrées.

Et bien, aujourd'hui ces chiffres, on les a !!

Ils émanent d'une étude de l'IRDS (Institut régional de développement qui sport de l'Ile de France) et confirment ce que n'importe qui pouvait constater depuis une dizaine d'années : les gens font du sport n'importe où, n'importe quand et majoritairement de façon non encadrée - étude téléchargeable, .

Comme le dit dans son introduction et avec un doux euphémisme l'IRDS, "cette étude questionne bien des acteurs et des professionnels du sport". 

C'est le moins que l'on puisse dire !!

Syons plus directe : cette étude remet en cause de façon radicale toutes les approches, toutes les institutions et toutes les valeurs créées au début du XX° pour encadrer et développer le sport.

Ces chiffres confirment la sortie du monde sportif créé au XX° siècle et l'apparition d'un nouveau monde fait de nouvelles pratiques et de nouvelles valeurs 

Le sport au XXI° siècle, c'est ...
- le sport où je veux, 
- le sport que je veux,
- le sport quand je veux,
- le sport comme je veux,
- le sport contre qui je veux,
- le sport avec les défis que je veux. 
- le sport hyper-personnalisé grâce au numérique. 

Et ce alors que les élus et les institutionnels continuent, eux, à penser stade, encadrement, compétition, horaire d'ouverture, licence ... et continuent à imaginer que les Jeux Olympiques sont un idéal et une référence, alors que ... voir, .

On y reviendra lors des premières Rencontres de la Prospective Sportive, le jeudi 24 juin prochain à l'Insep

Tuesday, January 19, 2021

ET SI ON ARRÉTAIT DE DIRE QUE LA COVID ÉTAIT UNE CATASTROPHE POUR LE SPORT ?

Avec la Covid, partout ça chouine.

Partout, ça pleure.

Partout, ça se plaint.

Et partout où ça chouine, pleure et se plaint, on retrouve un petit monde de professionnels du sport qui chouine, qui pleure et qui se plaint.

A les écouter, le sport serait en grand danger.

A les écouter, le sport serait sur le point de mourrir.

Et bien, non !!!

Le sport n'est absolument pas en danger !!!

Ce qui est en danger, ce sont juste certains secteurs professionnels du sport.

Mais il est toujours possible de courir, de nager, de pédaler, de grimper, de skier, de faire de la voile, de jouer au ballon, de surfer, de marcher en forêt, de faire de la muscu, du yoga ....

Il est toujours possible de se confronter aux autres - voir, .

Le sport ce n'est pas seulement ce que raconte un journal comme l'Equipe

Le sport ce sont des milliers de pratiques, d'univers, de références, d'imaginaires dont les grands médias ne parlent jamais, mais qui existent bel et bien.

La Covid n'a rien tué du tout. Elle a juste obligé certains secteurs et certaines pratiques sportives à s'adapter, à faire autrement.

Nos maisons sont définitivement devenus des gymnases - .

Les athlètes de très haut niveau ont, eux, appris à s'entraîner autrement - et à ce sujet il faut regarder la belle série de spots "La Meta Invisible".

Et plein d'autres sportifs beaucoup plus modestes, ont continué à vivre heureux en pratiquant leur sport quotidiennement, dans leur coin, juste pour eux, juste pour être bien et en ayant rien à foutre des compétitions et de la performance.

Sur ce cette approche hédoniste, il faut voir le très serein spot "The Plunge".

Et si donc, au lieu de se plaindre, le petit monde des professionnels du sport profitait de la Covid pour se poser de bonnes questions ?

Et si le monde du sport considérait plutôt la Covid comme une occasion exceptionnelle de s'interroger sur ses pratiques, ses valeurs, ses organisations, ses imaginaires ?

Et si au lieu de geindre, le petit monde des professionnels du sport se demandait ce que la Covid a changé, mais aussi - et surtout - ce qu'elle va changer dans les imaginaires et les pratiques ?

Et si ce petit monde cessait d'imaginer que la Covid était une crise passagère, mais qu'elle était au contraire une crise révélatrice de mutations qui étaient en germe depuis plusieurs années et qui se sont exprimées de façon encore de façon plus vive ces derniers mois ?

Et si ce petit monde acceptait de se poser enfin les bonnes questions ?

Et si ce petit monde acceptait de faire enfin une prospective qui ne les caresse pas dans le sens du poil, mais qui les fasse travailler aussi sur des scénarios noirs ? - .

Le sport n'est pas mort.

Le sport n'est même pas en danger.

Le sport est juste en pleine mutation, et certains refusent de le voir et d'essayer de comprendre pourquoi.

C'est notamment pour réfléchir à ces mutations, que nous avons monté les premières Rencontres de la Prospective Sportive, le jeudi 24 juin prochain à l'Insep.

Monday, January 18, 2021

ET SI STRAVA FAISAIT EXPLOSER LES CODES DU SPORT DU XX° SIÈCLE ?

Depuis une trentaine d'années, la course à pied est devenue un phénomène de masse.

Depuis une trentaine d'année, la course à pied a trouvé une croissance exceptionnelle grâce à deux types d'épreuves de masse :

- les marathons urbain

- les trails et ultra-trails.

Ces deux types d'épreuves ont structuré nos pratiques et nos imaginaires de coureur.

Et puis patatras ...

La Covid a fait son apparition et toutes les grands rassemblement ont été annulé.

Ceci n'a évidement pas empêché les gens de continuer à courir, au contraire même.

La course à pied a été une vraie soupape de décompression pour des millions de personnes.

La seule chose qui a disparu, c'est la possibilité de se confronter aux autres "en vrai".

Chacun courait de son côté et la confrontation directe était impossible

Sauf que ...

Sauf que avec le numérique et des applications comme Strava (plus, ) qui permet de comparer ses parcours et ses temps de parcours avec d'autres coureurs (mais c'est aussi vrai pour les cyclistes, les nageurs ou les skieurs ...), la confrontation sportive a pris un autre visage.

Plus besoin d'être ensemble pour être en course.

Plus besoin d'être ensemble pour se jauger par rapport aux autres et foutre une taule à son pote.

Aujourd'hui, c'est possiblement chacun de son côté.

Le nouveau juge de paix s'appelle l'écran de l'application.

Et depuis quelques mois, c'est même développé tout un calendrier de course virtuel - voir "Your virtual race calendar".

Aujourd'hui avec Strava, on peut choisir ses défis, ses parcours et se comparer à des gens qui sont à des milliers de kilomètres de vous - voir par exemple l'actuel défi "Virtual Racing".

Strava, c'est donc quoi ?

Strava, c'est offrir aujourd'hui à tous les coureurs, tous les cyclistes, tous les nageurs et tous les skieurs:
- le sport où je veux, 
- le sport que je veux,
- le sport quand je veux,
- le sport comme je veux,
- le sport contre qui je veux,
- le sport avec les défis que je veux. 
- le sport associé au numérique et à l'hyper-personnalisation 

Bref, c'est le sport en phase avec les nouveaux imaginaires du monde actuel (ce que je veux, quand je veux, comme je veux, où je veux) .

C'est le sport qui progresse face aux cadres sportifs traditionnels.

Strava, c'est d'une certaine façon l'anti-Comité International Olympique.

Le CIO c'est un temps (le JO), un lieu (une ville hôte), des enceintes précises (les stades) et réservé à une élite (les athlète de haut niveau). 

Strava c'est tout le temps, partout, n'importe où et ouvert à tous.

Le CIO a construit les imaginaires sportifs de la première moitié du XX° siècle.

Strava est, lui, en train de construire les imaginaires sportifs de la première moitié du XXI° siècle.

Strava c'est un outil de la nouvelle culture sportive fondée sur le rhizome - voir, .

On en reparlera forcément, lors des premières "Rencontres de la prospective sportive" qui auront lieu le 24 juin prochain - .

Friday, January 15, 2021

Wednesday, January 13, 2021

POURQUOI LE SPORT RESTE-IL TOUJOURS UN NAIN POLITIQUE ?

Tous les jours.

Tous les jours, nous recevons un rapport sur les nouvelles missions du sport.

Hier, c'était un rapport de plus sur le sport santé, où comment l'exercice physique est censé devoir lutter contre la sédentarité et l'obésité.

Il y a quelques jours, c'était un autre rapport sur le rôle fondamental du sport comme outils de cohésion sociale dans les quartiers difficiles.

Depuis plusieurs semaines c'est très régulièrement le rôle fondamental du vélo dans la lutte contre la pollution urbaine.

Depuis plusieurs mois en France, c'est le rôle des Jeux Olympiques de 2024 qui est mis en avant dans l'aménagement de la Seine Sant Denis et la définition d'un nouvel urbanisme plus écologique.

Sur le fond, nous n'avons évidement rien à redire à ces attentes.

Transit-City participe et impulse très directement certaines de ces démarche avec ses clients privés ou publics. 

Le problème n'est pas toutes les nouvelles missions que l'on donne aujourd'hui au sport, mais l'organisation institutionnelle du sport.

Si le sport doit tout faire, pourquoi ne pas confier au ministère des Sports de nouvelles missions régaliennes et de nouvelles missions de super vision des politiques publiques ?

Si le sport doit devenir sport-santé, alors pourquoi le ministère des Sports ne chapeaute il pas le ministère de la Santé ?

Si le sport doit devenir sport-intégration, alors pourquoi le ministère des Sports ne chapeaute il pas le ministère de la Cohésion des territoires ?

Si le sport doit devenir sport-écologie, alors pourquoi le ministère des Sports ne chapeaute il pas le ministère de la Transition écologique ?

Pourquoi dans les villes, le service des sports ne chapeaute-il pas les services de l'urbanisme et de la voirie ?

Comment au XXI° siècle, qui va être le siècle du corps et de la santé, peut-on accepter que le sport ne soit réduit toujours qu'à une petite couche de vernis, qu'à un petit supplément d'âme ?

Il y a quarante ans, l'écologie était un gros mot. 

Aujourd'hui, l'écologie est au coeur de tous les discours politiques et le ministère de l'Équipement (le ministère historique des bétonneux) est devenu le ministère de la Transition écologique (a priori donc le ministère des anti-bétonneux). 

Depuis, 100 ans le sport est une valeur forte dans tous les discours politiques.

Alors pourquoi, le sport reste-il un nain politique ?

Pourquoi n'existe-il pas un grand ministère de la Transition sportive ?

Il est probable que nous en reparlions le 24 juin prochain, .

Monday, January 11, 2021

ET SI LES NOUVEAUX PÊCHEURS PRÉPARAIENT L'OUTWILD CITY ?

 - Dans le cadre de notre chantier "Qui va construire le sport du XXI° siècle ?"

Et si la pêche était en train de devenir un sport branché sous l'influence des skateurs et des graffeurs ?

C'est en tout cas ce que laisse transparaitre le très bon papier du NYT, "Catch a Fish in Partis. Post on Social Media. Release" qui montre comment toute une jeune génération est en train de réinventer la pêche en ville.

Le goût pour le poisson n'y joue qu'un rôle très accessoire. 

L'essentiel est ailleurs.

Il y a d'abord la transgression, en péchant à tout moment de l'année mais aussi beaucoup la nuit, ce qui est interdit à Paris.

Il y a ensuite la compétition, chaque prise étant largement partagée sur les réseaux sociaux, mais les poissons immédiatement relâchés une fois la photo prise. "La pêche est un sport et les poissons sont nos partenaires de jeu, c’est pourquoi nous les lâchons. Vous ne demanderiez jamais à un joueur de tennis de manger la balle." explique un jeune pécheur.

Il y a enfin l'écologie, la pratique de la pêche incitant à intensifier le combat pour une Seine moins polluée et potentiellement de nouveau vivrière dans la décennie à venir si les poissons redeviennent comestibles.

Penser le sport, c'est "penser l'interpénétration des cultures et des imaginaires" écrivions dans un récent post, .

La très improbable renaissance de la pêche par une frange de jeunes à mille lieux de la culture des pêcheurs d'antan, en est une nouvelle et excellente illustration.

Le sport c'est le jeu, le détournement, l'occupation inédite de la ville, le mélange des cultures et des références.

Mais cette renaissance renvoie aussi très directement à nos réflexions 
- sur les nouvelles vocations sportives de la Seine ()
- sur la nécessité de penser l'urbain de demain sous l'angle de l'Outdoor City ® () et de l'Outwild City ® ().
- et sur la nécessite de réensauvager les sports urbains ()

On reparler de ces nouveaux liens sports / ville nature le 24 juin prochain lors des premières Rencontres de la Prospective Sportive.

Friday, January 08, 2021

ET SI LA PERFORMANCE, C'ÉTAIT DE PROTÉGER SON ADVERSAIRE ?

- Dans le cadre de notre chantier "Qui va construire le sport du XXI° siècle ?"

Pour prolonger la réflexion esquisser dans notre précédent post "Et si la performance était d'éviter la blessure ?", il faut regarder ce spot de la GMF, assureur de la Fédération Française de Rugby, sur une nouvelle chasuble destinée à montrer où il faut plaquer pour ne pas se blesser et - surtout - pour ne pas blesser son adversaire.

Comme si la douleur, la blessure, l'idée de "châtier son adversaire" ne tenait plus même dans un sport de combat.

Ou quand s'annonce sous la pression des compagnies d'assurance, la mutation d'un rugby de percussion à un rugby d'évitement

Question : et si c'était les compagnies d'assurance qui construisaient le sport de demain ?

Question annexe : c'est quoi le rugby dans 15 ans ?

Thursday, January 07, 2021

ET SI LA PERFORMANCE, C'ÉTAIT D'ÉVITER LA BLESSURE ?

- Dans le cadre de notre chantier "Qui va construire le sport du XXI° siècle ?"

La blessure est consubstantielle au sport.

Faire du sport, c'est risquer de se blesser.

Certains sports, comme le rugby, sont même devenus des sports de blessés.

Et l'Insep est un hôpital rempli d'athlètes en soin quotidien.

Ce sont là des évidences.

Des évidences dont les marques de sport ne parlent jamais dans leur publicité, tout comme les constructeurs automobile ne parlent jamais d'accident routier.

Jusqu'à tout récemment, le message était clair : le sport c'est le bien-être et la performance, c'est pas la blessure.

Sauf que ...

Sauf que évidement, les choses ne sont pas aussi simples et vont l'être de moins en moins dans les années qui viennent.

De plus en plus de personnes font du sport.

Et ils en font de plus en plus vieux.

Aujourd'hui, un jogger de 60 ans n'a plus rien d'exceptionnel - voir,  et .

Le confort et l'idée de ne pas se blesser donc devenus des obsessions.

Ce est pas nouveau. Certaines marques l'ont très bien compris et ont axé toute leur croissance sur créneau, comme Hoka dont le design des chaussures était moqué du fait de leurs énormes semelles, mais qui aujourd'hui cartonne. "La semelle reste d'ailleurs le principal point de distinction stylistique par rapport aux concurrents historiques que sont Asics ou Nike dans le domaine de la course, avec la forme incurvée de ses chaussures ainsi que l'usage de couleurs criardes" peut-on lire sur la page Wikipedia consacrée à la marque. "Lors de son lancement, ces points clefs vont à l'encontre du marché préférant alors les chaussures minimalistes.Et aujourd'hui, le discours des acheteurs de Hoka est simple "C'est moche, mais on est bien dedans". 

Nike a lui aussi beaucoup communiqué sur les semelles et les amortis de ces différents modèles, mais plus sur les thèmes de la légèreté, de la performance et du ludique - .

Mais jusque là, la marque n'avait jamais communiqué sur les risques de blessure.

Jusque-là ...

Car les choses changent.

Nike parle aujourd'hui ouvertement de blessure avec son nouveau programme "Run Fearless" - voir, .

Le ton du discours a totalement changé.

Fini les images chatoyantes, oniriques et ironique sur l'amorti (), place à une iconographie technico-médicale.

Les visages de vainqueur laissent à place à des visages de gens soulagés.

Dit autrement : Nike communique plus sur le soulagement que sur la performance.

Comme si entre le "faites du sport pour rester en forme" et le "éviter la blessure", le sport s'apprêtait à devoir se définir de nouvelles références et de nouvelles promesses.

Un avenir qui passerait par le souci de ne pas abimer son corps - voir le reportage du NYT sur la fin de la gym - "Forget About Gym. Thèse people Pay Thousand for Personalized Workouts".

Il y a la matière à réflexion.

On continue la réflexion dans de prochains posts, et on en reparlera probablement lors des premières Rencontres de la prospective sportivele jeudi 24 juin prochain - .