Monday, September 07, 2015

ET SI LES GAFA ÉTAIENT LES URBANISTES DU XXI° SIÈCLE ?

Si on part du principe que le numérique est en train de bouleverser totalement notre façon de penser notre monde et sa cartographie - .

Si on part du principe qu’aujourd’hui ce n’est plus le fixe, mais le mobile qui devient le coeur de la pensée - .

Alors on peut être tenté de se poser la question de savoir si les gens dont le métier est de construire du fixe et des murs - à savoir, les architectes - ont encore des choses intéressantes à nous dire sur la ville qui bouge et sur la mobilité ?

Rappelons-nous le formidable travail fait dans les années 60/70, par des gens aussi exceptionnels que :
- les anglais d'Archigram,
- le mouvement des Métabolistes japonais,
- l'architecte autrichien Hans Hollein
- le critique Reyner Banham avec son fameux "The Great Gizmo".

Alors qu'on redécouvre aujourd'hui toute la pertinence des analyses de philosophes comme Deleuze et Guattari - voir et -, peut-être faudrait-il se replonger dans les travaux de ces architectes des années 60 pour y déceler des grilles de lectures capables de comprendre et penser le monde qui s'invente ?

C'est ce qu’examine Jack Self dans un article publié par l'Architectural Review de ce mois-ci à l'occasion de l'exposition "Everything is Architecture : Bau Magazine from the 60s and 70s" organisée par l'Institute of Contemporary Arts de Londres.


Dans son article titré "Is Everything Architecture ?", Self revient longuement sur la créativité des années 60 et la richesse théorique apparue à cette époque notamment sous l'influence de quelqu'un comme Hans Hollein.


Mais il élargit la question et s'interroge avec beaucoup de pertinence sur ce qui pourraient, de nos jours, être les bases d’une nouvelle approche architecturale et urbaine fondée sur la mobilité et les flux
"Nonetheless, what can we understand about the present from Hollein’s statement that everything is architecture? 
If architecture is indeed spatial practice, not simply built structures, then anything with a consequence for our physical environment (and not only objects) could be architecture.  
Airbnb is architecture, Amazon is architecture.  
Facebook, Twitter, Instagram (as well as the Prism programme of surveillance by the NSA) are all architecture too.  
Digital commerce platforms as a whole, including all those above, depend on sophisticated algorithmic programs to operate. The simple display of available nearby drivers within Uber, and their distance from your location, rests on complex real-time calculations in a constant feedback loop.  
The implications of Uber are spatial (changing transport flows in a city), social (each worker is their own entrepreneurial boss) and economic (the worker is paid little, but the customer has access to cheap transport)."
C’est à méditer, et pas simplement sur le plan architectural.

On y revient dès demain.