Wednesday, January 27, 2021

ET SI LE CLIMAT ÉTAIT LE VÉRITABLE ENJEU DES PROCHAINS JEUX OLYMPIQUES ?

Si les Jeux Olympique de Tokyo ont lieu en 2021, l'une des grande leçon qu'il faudra en retirer c'est la façon dont les japonais auront gérer ou non l'organisation des épreuves dans un possible contexte de canicule comme l'archipel peut en connaitre l'été.

Voir sur la question, la position du CIO, et celle des organisateurs japonais, .

Le principal intérêt des Jeux Olympiques de Paris en 2024 ne sera pas sportif, mais urbanistique.

Le grand enjeu de ces JO va être en effet de monter que la France est capable de construire un morceau de ville - en l'occurence le Village des athlètes - en ayant intégré tous les défis climatiques à venir et rendre ainsi ce quartier vivable même en 2040 sous une très forte chaleur - .

Le climat va aussi être la grande question des Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028, la ville étant soumise à de plus de plus de vague de chaleur y compris l'hiver - voir, .

Voir : "Et si pour les JO de 2028, Los Angeles cachait déjà son soleil ?" et de façon plus large "Et si l'ombre devenait un luxe ?

Dans ce contexte, on pouvait imaginer que pour l'organisation des JO d'été de 2032, le réchauffement climatique serait un rebutoir !!!

Et bien, pas du tout !!!

Au contraire, même !!

Preuve en est, la candidature de la ville finlandaise de Salla en Laponie qui vient de lancer une campagne de candidature pour les JO de 2032 avec un petit film totalement délirant et décalé pour affirmer que "si elle est aujourd'hui la ville la plus froide du monde", elle sera grâce au réchauffement climatique tout à fait apte à accueillir dignement les jeux d'été - voir le site Salla 32 et le film, .

Tout les arguments traditionnels sur le réchauffement climatique sont pris à contre-pied avec cette candidature.


C'est ainsi que dans le film, on peut entendre les habitants déclarer "Dans 12 ans, la glace aura disparu et ce sera un lac parfait" ou "Je n’ai jamais ressenti de chaleur auparavant, mais je suis sûr que cela va arriver".


Evidement, vous l'aurez compris, la candidature de Salla 2032 n'est qu'une fausse candidature pour dénoncer les ravages des déréglements climatiques


«Nous avons aimé cette idée parce que nous sommes préoccupés par le changement climatique et aussi parce que nous vivons ici dans le cercle polaire arctique et que nous voyons les changements qui se produisent», a déclaré le maire de la ville, Erkki Parkkinen. «Nous voulons que les hivers soient comme avant, de vrais hivers."


La candidature Salla 2032 est donc, comme toutes les autres candidatures olympiques, une candidature politique.

Mais pas politique au seul profit d'une ville, politique au profit de toute la planète.

C'est très fort car cela renvoie les autres candidats à leur petit égoïsme plus ou moins nationaliste. 

Et la mascotte abrutie par la chaleur enfonce le clou en étant à elle seule, un véritable pied de nez à tout le marketing des villes candidates.

Quelles seront les retombées exactes de cette campagne ? 

Difficile pour l'instant de le dire, même si cela devrait quand même interroger le CIO  sur le devenir des jeux d'été et sur l'idéal olympique de demain- voir, "Et si nous nous préparions à la disparition des Jeux Olympiques ?"

Ce qui est certain, c'est que cette campagne remet aussi un coup de projecteur bienvenu sur les défis que va devoir relever le monde du sport face aux dérèglements climatiques  - .

Sur les nouveaux rapports sport/climat, voir : 

- "C'est quoi le sport dans un monde plus chaud ?"

- "Et si la chaleur bouleversait nos imaginaires mobiles et sportifs ?"

- "Quand la fraicheur nocturne devient un idéal sportif"

- "Et si Doha 2019 annonçait nos futurs sportifs ?"

- "Quand le sport australien a de l'avance"

On en reparlera forcément lors des premières  Rencontres de la Prospective Sportive, le jeudi 24 juin prochain à l'Insep.