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Wednesday, April 29, 2009
LA FIN DE L'OBÉSITÉ AUTOMOBILE ?
Cela fait plusieurs années que tous les constructeurs européens produisent des modèles toujours plus lourds et plus longs. Ils affirment ne pas avoir le choix cela leur étant imposé par les nouvelles normes de sécurité qui obligent, entre autres, les voiture à être dotées d'un capot plus long afin de mieux répartir l'impact lors d'un choc avec un piéton. C'est ainsi qu'à chaque renouvellement de modèle, les voitures prenent quelques centimètres. (Pour 2006 et 2007, voici quelques exemples : + 17 cm pour la Renault Clio, + 19 cm pour la Smart Fortwo, + 20 cm pour la Peugeot 207 et carrément + 32 cm pour la Citroën Picasso)
Parallèlement les voitures grossissent : + 300 kg en moyenne depuis 20 ans. Un alourdissement qui fait que les gains obtenus par les motoristes en matière de consommation (6,9 litres aux 100 km en 2008 contre 8,2 litres en 1990) étaient absorbés par ce sur-poids. Les constructeurs affirment ne plus pouvoir produire modèles plus petits ni plus légers. Je ne vais pas vous raconter mes réunions chez PSA ou Renault depuis plusieurs années, mais évoquer l'idée que la voiture pourrait se développer autour de modèles plus légers et moins puissants (voir, entre autres, là), vous condamnez à être regardé avec une certaine commisération.
Oui, sauf que ... sauf que, le vent a tourné et que, aujourd'hui, les automobilistes veulent et achètent des voitures de plus en plus petites.
« En un an, la voiture moyenne française a perdu 2 cm, 40 kg, 58 cm3 ainsi que 5 chevaux » révélait il y a quelques jours L'Argus de l'automobile. Et le journal de souligner «Lorsque les historiens de l'automobile retraceront son parcours, 2008 risque fort d'apparaître comme une année charnière dans l'évolution de l'espèce à quatre roues»
Et ce n'est qu'un début, car une autre étude réalisée ces jours-ci par Cegma Topo, révélait que plus de la moitié des Français étaient prêts à acheter la Nano du constructeur indien Tata.
Et la Nano c'est quoi ? Et bien tout simplement l'équivalent par la forme, la taille et l'esprit, des fameuses micro-cars ou midgets japonaises que l'on voit partout dans les villes japonaises. (photo ci-dessous).
Le premier à se lancer sur ce marché fut, en 1957, Daihatsu, une filiale de Toyota. A l’époque l’objectif était de répondre aux contraintes spatiales des villes nippones. Les midgets sont, en effet, très compactes avec une longueur inférieure à 3,45 m. Pouvant prendre des formes très différentes, du micro-bus à la voiture deux places, elles sont généralement équipées d’un petit moteur turbocompressé à essence peu polluant de 660 cm3.
Au Japon, elles bénéficient d'avantages fiscaux permettant, dans les grandes agglomérations, de ne pas avoir à justifier d'être propriétaire d'une place de parking pour pouvoir acheter une automobile. Aujourd’hui près d’un foyer nippon sur deux en possède une, et il s'en vend 1,5 million d'exemplaires tous les ans (sur un marché global de 4,5 millions de voitures neuves vendues).
Et si l'on part du principe que depuis quarante ans les Japonais sont les grands défricheurs et innovateurs de la mobilité, on peut juste faire un pari ; les midgets vont se démocratiser en Europe et aux Etats-Unis dans les années qui viennent. C'est juste le début d'une vraie petite révolution. Et on ne peut que s'en réjouir, car se dessine peut-être là - enfin - une nouvelle approche d'une mobilité automobile plus urbaine, plus légère et moins agressive.
Pour aller plus loin, voir là.