Architecture, Mobilité, Nomadisme, Urbanisme, Nouveaux Imaginaires urbains, Nouvelles Fictions, Prospective, Nouveaux imaginaires du corps, Nouveaux imaginaires du sport
Monday, June 29, 2009
DARK, VERY DARK
Plus là, mais surtout là et là.
Et pour une bonne nouvelle, voir La banque mondiale modifie sa stratégie urbaine.
Saturday, June 27, 2009
ET SI LA BARCLAYS RACHETAIT LE METRO DE NEW-YORK ?
Et si la démarche des autorités de Dubaï pour financer leur métro inspirait le Metropolitan Transportation Authority de New-York ? On peut sérieusement le penser en lisant cet article du NYT.
Monday, June 22, 2009
PARAISOPOLIS
C'est très violent, complètement allumé, brillamment réalisé, très talentueux et cela s'appelle Paraisopolis, du nom de l'une des plus grandes favelas de Sao Paulo. C'est la vision d'une certaine réalité urbaine brésilienne, celle de la prise de contrôle par les narcos de pans entiers de l'économie locale. Le phénomène c'est encore accentué ces dernières années quand la lutte anti-drogue menée en Colombie a conduit de nombreux trafiquants sud-américains à chercher d'autres bases de développements sur le continent. Beaucoup se replièrent alors dans les favelas de Sao Paulo et Rio.
Ci-dessous, le vrai Paraisopolis, témoin de la croissance urbaine débridée qu'a connu le Brésil ces dernières décennies. Aujourd'hui 80% de la population est urbaine, mais 28% de la population totale du pays vit dans une favela.
En 2020, 50 millions de brésiliens vivront dans une favela.
Et si c'était cela la vraie figure de l'urbanisation de demain ? Des villes toujours riches, mais aussi toujours plus inégales.
Voir aussi, là, là et là.
Sunday, June 21, 2009
ZEPPELIN : BACK IN THE SKY OF CALIFORNIA
La photo ci-dessus date de 1993. Il s'agit du Zeppelin USS Macon survolant la baie de San Francisco
La photo ci-dessous date de quelques mois seulement. Il s'agit du Zeppelin que la compagnie Airship Ventures exploite de façon touristique depuis plus d'un an au dessus de San Francisco.
Cela fait plusieurs années, que le dirigeable fait son grand retour dans les imaginaires du voyage et des nouvelles mobilités écologique (voir là). Reste maintenant à l'inscrire dans la réalité en le faisant sortir de son statut de support publicitaire ou de moyen de surveillance policière. Le tourisme va en être un des moyens privilégié. Au début de façon anecdotique, mais ensuite sur du plus long court, et peut-être prendre le relais des avions à moyen terme sur certains types de vols. (voir là).
Ci-dessous, vous trouvez deux fictions qui dessinent chacune à leur façon ce que pourrait être une certaine réalité des voyages de demain.
Demain ?
"Quand j’étais petite, mes parents m’avaient emmenée en Afrique dans un immense aérostat long-courrier.
Nous avions survolé lentement la France, la tour Eiffel, Lyon, nous avions fait escale à Nice, puis traversé la Méditerranée aux flots miroitants, faisant des signes aux pêcheurs et aux passagers de paquebots qui nous rendaient notre salut.
Nous nous étions posé au Caire après avoir contourné les pyramides avec une grâce infinie : le commandant de bord manoeuvrait expertement le monstre avec l’aide habile de douze hélices entièrement orientables."
extrait de “L’affaire Jane Eyre” de Jasper Fforde.
Après-demain ?
"29 avril 2026 - De près, le DSS 2026 – conçu par les techniciens d'Airbus Industries nouvelles en collaboration avec Zeiss Inc. – aurait plutôt ressemblé à une baleine cosmique, du genre de celles hantant les romans de science-fiction de T.J. Bass ou Robert Young que Stéphane avait lus dans son insouciante jeunesse, sans se douter qu'un jour il les rejoindrait.
Des filins pendaient du ventre renflé, en toile de carbone, contenant vingt ballons remplis d'hélium, les douze moteurs en lignes à turbine méthanol semblaient autant d'insectes parasites accrochés à sa panse lisse, la vaste cabine aux larges baies aurait pu faire partie du Nautilus.
Le Transatlantic le surplombait. C'était le premier. Le premier, pour la première traversée sans escale jusqu'à New York, depuis 1937. Presque un siècle, qui avait défilé en rond à la vitesse de l'éclair pour revenir se mordre la queue."
extrait de “Dernier appel pour le vol transatlantique 2026” de Jean-Pierre Andrevon - in “Vive le pétrole cher” édité par Libération en 2006
Pour aller plus loin, voir là.
Friday, June 19, 2009
NEW URBAN CAMPING OR NEXT VERTICAL CITY FOR HOMELESS ?
Quarante deux ans après Archigram et son Free Time Node : Trailer Cage, c'est l'agence belge import.export qui propose sa vision d'une nouvelle forme d'Urban Camping. Leur projet est actuellement présenté à Anvers et ira bientôt s'installer à Copenhague.
Question : et si cela préfigurait une future Homelessness City verticale ? Voir là et là.
Et sans oublier, cela
Thursday, June 18, 2009
QUAND TSAHAL S'APPRÊTE A CRÉDIBILISER BLADE RUNNER
Vous avez évidement reconnu les images ci-dessus, elles sont issues du film Blade Runner, qui renouvela sérieusement le genre du film SF au début des années 80. L'action est censée se dérouler en 2019 à Los Angeles, dont le ciel est sillonné par des spinners, espèces de voitures volantes qui chamboulent radicalement les visions et les mobilités de la ville. "They are used extensively by the police to survey the population, and it's clear that despite restrictions wealthy people can acquire spinner licenses."
Et j'imagine que, comme moi, quand vous regardiez ces images, vous étiez persuadés que cela relevait de la pure science fiction, et que nous n'étions pas prêts de voir de tels engins survolés nos villes.
Et bien, vous vous trompiez !!!
En effet, ces machines vont bientôt arriver dans les cieux du Moyen-Orient et très probablement dans un premier temps en Cisjordanie et Gaza.
C'est quoi cette histoire, me direz vous ? Alors voilà les explications.
Du fait de sa situation Israël est engagé depuis une trentaine d'années dans de vastes chantiers de réflexions stratégiques radicalement innovateurs pour assurer sa défense et sa protection. La sécurité, associée aux très hautes technologies, est même aujourd'hui un secteur phare de ses activités d'exportation. (voir : Quand la sécurité est plus rentable que la paix)
C'est notamment dans ce cadre d'innovations militaires, que les Israéliens développèrent à la fin des années 70 les fameux drones qu'ils utilisèrent dès 1982 au Liban, contre les armées syriennes dans le cadre de l'opération Paix en Galilée. (Opération qui - il faut le rappeler - aboutit, entre autres, aux massacres de Sabra et Chatila)
A l'époque l'événement passa relativement inaperçu, mais trente ans plus tard, les vraies stars du salon du Bourget 2009 sont ces fameux drones devenus incontournables dans tous les conflits actuels. A tel point, que l'on parle aujourd'hui de la fin possible, d'ici une trentaine d'années, de l'aviation de chasse traditionnelle (c'est à dire, celle composée d'avions pilotés par des hommes), dont les missions pourraient être entièrement remplies par des drones super armés (voir sur ce sujet : les drones de combat).
Voir aussi sur le débat "avion vs drone", les stimulantes analyses du très bon site Secret Défense
Aujourd'hui, les israéliens sont toujours à la pointe de ces réflexions, comme le montre cet article "Israel Starts Reexamining Military Missions and Technology" de l'incontournable Aviation Week.
Mais cette avance israélienne, est aussi due à un autre type de conflit pour lequel tsahal n'était pas ou peu préparée ; celui de la guerilla urbaine avec le déclenchement de la première et la deuxième intifada. L'armée ne devait plus affronter une autre armée, mais des combattants dissimulés dans les villes. Cela lui imposa de revoir une partie de sa doctrine et de ses outils, et de développer de nouveaux moyens de contrôle et d'interventions en milieu urbain avec toujours pour objectif principal zéro mort et zéro risque de se faire capturer un homme.
Une stratégie dont le fondement et la légitimité fut renforcée par l'observation de la débâcle que connurent les américains en Somalie en 1993, symbolisée par la fameuse chute d'un hélicoptère Black Hacke. Echec que toutes les armées du monde ont analysé, mais dont l'US Army et Tsahal ont tiré d'importants et très concrets enseignements. Voir sur ce sujet ; Et si c'était à Mogadiscio que tout avait commencé ?
L'une des leçons fut, notamment, la nécessité de travailler sur de nouveaux formats de drones, mais aussi de réfléchir sur des engins moins vulnérables et plus souples que les hélicoptères traditionnels.
Le résultat de certaines de ces recherches vient d'aboutir, entre autres, à ce concept de Mule Cargo UAV imaginé par la société israélienne Urban Aeronautics. Soit en gros un engin à tout faire - et notamment la guerre - dans un environnement urbain dense, comme le montre la vue d'artiste et les tests menés actuellement par l'entreprise. (images ci-dessus)
Evidement Urban Aeronautics préfère mettre en avant le côté humanitaire de son appareil X-Hawk (voir ci-dessous), mais personne n'est dupe.
Il s'agit bien là d'un nouveau type d'appareil militaire pour les milieux urbains, au même titre que les spinners des flics dans Blade Runner.
Le début d'une nouvelle histoire ?
Evidement, et comme vous j'imagine, dès que j'ai vu ces images d'engin volant tout jaune, je n'ai pas m'empècher de penser au "Cinquième élément" de Luc Besson, et cette fameuse cité tout en hauteur dont les "rues" sont sillonnées dans tous les sens par des engins volants de tous les genres.
Une idée directement inspirée par la BD "les Cercles du pouvoir" de Christin et Mézières, et à laquelle Bilal a rendu un bel hommage dans son "Sommeil du Monstre".
Et j'imagine que, comme moi, quand vous regardiez ces images, vous étiez persuadés que cela relevait de la pure science fiction, et que nous n'étions pas prêts de voir de tels engins survolés nos villes.
Et bien, vous vous trompiez !!!
En effet, ces machines vont bientôt arriver dans les cieux du Moyen-Orient et très probablement dans un premier temps en Cisjordanie et Gaza.
C'est quoi cette histoire, me direz vous ? Alors voilà les explications.
Du fait de sa situation Israël est engagé depuis une trentaine d'années dans de vastes chantiers de réflexions stratégiques radicalement innovateurs pour assurer sa défense et sa protection. La sécurité, associée aux très hautes technologies, est même aujourd'hui un secteur phare de ses activités d'exportation. (voir : Quand la sécurité est plus rentable que la paix)
C'est notamment dans ce cadre d'innovations militaires, que les Israéliens développèrent à la fin des années 70 les fameux drones qu'ils utilisèrent dès 1982 au Liban, contre les armées syriennes dans le cadre de l'opération Paix en Galilée. (Opération qui - il faut le rappeler - aboutit, entre autres, aux massacres de Sabra et Chatila)
A l'époque l'événement passa relativement inaperçu, mais trente ans plus tard, les vraies stars du salon du Bourget 2009 sont ces fameux drones devenus incontournables dans tous les conflits actuels. A tel point, que l'on parle aujourd'hui de la fin possible, d'ici une trentaine d'années, de l'aviation de chasse traditionnelle (c'est à dire, celle composée d'avions pilotés par des hommes), dont les missions pourraient être entièrement remplies par des drones super armés (voir sur ce sujet : les drones de combat).
Voir aussi sur le débat "avion vs drone", les stimulantes analyses du très bon site Secret Défense
Aujourd'hui, les israéliens sont toujours à la pointe de ces réflexions, comme le montre cet article "Israel Starts Reexamining Military Missions and Technology" de l'incontournable Aviation Week.
Mais cette avance israélienne, est aussi due à un autre type de conflit pour lequel tsahal n'était pas ou peu préparée ; celui de la guerilla urbaine avec le déclenchement de la première et la deuxième intifada. L'armée ne devait plus affronter une autre armée, mais des combattants dissimulés dans les villes. Cela lui imposa de revoir une partie de sa doctrine et de ses outils, et de développer de nouveaux moyens de contrôle et d'interventions en milieu urbain avec toujours pour objectif principal zéro mort et zéro risque de se faire capturer un homme.
Une stratégie dont le fondement et la légitimité fut renforcée par l'observation de la débâcle que connurent les américains en Somalie en 1993, symbolisée par la fameuse chute d'un hélicoptère Black Hacke. Echec que toutes les armées du monde ont analysé, mais dont l'US Army et Tsahal ont tiré d'importants et très concrets enseignements. Voir sur ce sujet ; Et si c'était à Mogadiscio que tout avait commencé ?
L'une des leçons fut, notamment, la nécessité de travailler sur de nouveaux formats de drones, mais aussi de réfléchir sur des engins moins vulnérables et plus souples que les hélicoptères traditionnels.
Le résultat de certaines de ces recherches vient d'aboutir, entre autres, à ce concept de Mule Cargo UAV imaginé par la société israélienne Urban Aeronautics. Soit en gros un engin à tout faire - et notamment la guerre - dans un environnement urbain dense, comme le montre la vue d'artiste et les tests menés actuellement par l'entreprise. (images ci-dessus)
Evidement Urban Aeronautics préfère mettre en avant le côté humanitaire de son appareil X-Hawk (voir ci-dessous), mais personne n'est dupe.
Il s'agit bien là d'un nouveau type d'appareil militaire pour les milieux urbains, au même titre que les spinners des flics dans Blade Runner.
Le début d'une nouvelle histoire ?
Evidement, et comme vous j'imagine, dès que j'ai vu ces images d'engin volant tout jaune, je n'ai pas m'empècher de penser au "Cinquième élément" de Luc Besson, et cette fameuse cité tout en hauteur dont les "rues" sont sillonnées dans tous les sens par des engins volants de tous les genres.
Une idée directement inspirée par la BD "les Cercles du pouvoir" de Christin et Mézières, et à laquelle Bilal a rendu un bel hommage dans son "Sommeil du Monstre".
Wednesday, June 17, 2009
ET SI NOTRE FUTUR URBAIN ÉTAIT DESSINÉ DANS STAR WARS ?
Et si entre les villes jardin, les villes conçues contre les grandes chaleurs les villes imaginées autour la frugalité énergétique et les smart-cities, on avait déjà vu se dessiner notre avenir urbain dans Star Wars ?
Voir l'analyse sur les liens entre architecture et Star Wars dans The Architects' Journal, mais aussi là.
Et pour aller plus loin sur les liens entre les imaginaires urbains développés dans la saga de Lucas et nos nouvelles réalités urbaines, voir le stimulant, bien que très imparfait, "De New-York à Coruscant" d'Alain Musset chercheur au CNRS.
Le pitch, le voilà : "Coruscant, ville-planète, archétype de la cité globale, qui porte toutes les grandes questions de nos mondes urbains : montée du communautarisme et du racisme, perte du lien social, violence… Alain Musset signe la première étude de sciences sociales sur l'univers de Star Wars.
En établissant un parallèle entre Coruscant et les cités globales réelles dont New York est l'archétype, cet essai de géo-fiction permet de comprendre l'univers inventé par Georges Lucas, dont il analyse les diverses sources – Asimov, les concepts de l'École de Chicago, les monades, « unités fermées sur elles-mêmes » de Leibniz –, et rend évidents les liens de notre imaginaire avec les cités mythiques derrière lesquelles se profilent les tours du World Trade Center."
Et très bonne analyse du bouquin sur le site Nuevo Mundo.
Extrait "En lisant cet essai de géofiction, on peut se demander s’il n’y a pas là une porte ouverte vers un véritable champ de recherche interdisciplinaire dans lequel pourraient se glisser, outre les géographes spécialistes de l’urbain, des anthropologues, des historiens et pourquoi pas des juristes et des économistes également férus de science-fiction.
La science-fiction comme science sociale se verrait accompagnée de la science-fiction comme « un nouveau genre de narrativité (non introspectif) vouée à la vulgarisation des connaissances et sous-tendue, lorsqu’elle atteint sa forme la plus achevée, la plus mythologique (voir 2001 L’Odyssée de l’espace), par une réflexion métaphysique ou éthique. » [Moisseeff, (2005)]. La SF nous enjoint bien souvent à nous interroger sur les fondements même de la civilisation qui la produit."
Ci-dessous, l'affiche d'une manifestation sur les liens "forêt/ville" qui a eu lieu à Montréal en septembre 2008 à comparer avec la photo en début de ce post.
Voir l'analyse sur les liens entre architecture et Star Wars dans The Architects' Journal, mais aussi là.
Et pour aller plus loin sur les liens entre les imaginaires urbains développés dans la saga de Lucas et nos nouvelles réalités urbaines, voir le stimulant, bien que très imparfait, "De New-York à Coruscant" d'Alain Musset chercheur au CNRS.
Le pitch, le voilà : "Coruscant, ville-planète, archétype de la cité globale, qui porte toutes les grandes questions de nos mondes urbains : montée du communautarisme et du racisme, perte du lien social, violence… Alain Musset signe la première étude de sciences sociales sur l'univers de Star Wars.
En établissant un parallèle entre Coruscant et les cités globales réelles dont New York est l'archétype, cet essai de géo-fiction permet de comprendre l'univers inventé par Georges Lucas, dont il analyse les diverses sources – Asimov, les concepts de l'École de Chicago, les monades, « unités fermées sur elles-mêmes » de Leibniz –, et rend évidents les liens de notre imaginaire avec les cités mythiques derrière lesquelles se profilent les tours du World Trade Center."
Et très bonne analyse du bouquin sur le site Nuevo Mundo.
Extrait "En lisant cet essai de géofiction, on peut se demander s’il n’y a pas là une porte ouverte vers un véritable champ de recherche interdisciplinaire dans lequel pourraient se glisser, outre les géographes spécialistes de l’urbain, des anthropologues, des historiens et pourquoi pas des juristes et des économistes également férus de science-fiction.
La science-fiction comme science sociale se verrait accompagnée de la science-fiction comme « un nouveau genre de narrativité (non introspectif) vouée à la vulgarisation des connaissances et sous-tendue, lorsqu’elle atteint sa forme la plus achevée, la plus mythologique (voir 2001 L’Odyssée de l’espace), par une réflexion métaphysique ou éthique. » [Moisseeff, (2005)]. La SF nous enjoint bien souvent à nous interroger sur les fondements même de la civilisation qui la produit."
Ci-dessous, l'affiche d'une manifestation sur les liens "forêt/ville" qui a eu lieu à Montréal en septembre 2008 à comparer avec la photo en début de ce post.