L'hypothèse est a priori assez improbable, et pourtant semble bien réelle : les chinois seraient prêts à louer aux russes une partie de la ville de Vladivostok, et ce pendant 75 ans !!
Tous les détails de cette opération incroyable sont donnés par le Moskovski Komsomolets dans son édition du 29 septembre. (texte in extenso sur le site de Courrier international, là)
"Terminus du Transsibérien, capitale de la région du Primorié, Vladivostok, la plus grande ville de l'Extrême-Orient russe avec 578 000 habitants, attise les convoitises chinoises.
Mi-septembre, on apprenait que la moitié de cette ville qui fut fermée aux étrangers par le régime soviétique pourrait être louée à la Chine pour une durée de soixante-quinze ans. Un groupe de travail s'est réuni pour élaborer le plan de développement stratégique de Vladivostok jusqu'en 2020. Sous la direction du maire, Igor Pouchkarev, et des divers responsables municipaux, le projet, baptisé Hai Shen Wei et soumis par le Centre Leontief, un cercle économique de Saint-Pétersbourg, a été approuvé. L'équipe municipale doit désormais transmettre ses propositions à Moscou, à 6 000 kilomètres de là."
"La suggestion des experts du Centre Leontief consiste à diviser la ville en deux (carte supra).
Le quartier du 1er-Mai et une partie du quartier Lénine reviendraient à la Chine, qui y installerait une administration dirigée par des fonctionnaires de Harbin, ville chinoise voisine.
Pour rejoindre le reste de la ville, il faudrait passer la douane et des postes-frontières.
D'après les concepteurs du projet, les Chinois devraient verser 130 à 150 milliards de roubles de loyer, soit environ 3 milliards d'euros, ce qui représente plusieurs fois le budget de la région russe du Primorié.
Avec cet argent, Moscou pourrait entretenir la flotte du Pacifique stationnée à Vladivostok ainsi que l'armée, mais aussi renforcer le pouvoir localement."
"Pour la plupart des spécialistes, il ne se passera rien de concret cette fois, mais un ballon d'essai aura été lancé.
Surtout que cela ne concerne pas seulement Vladivostok ; c'est l'ensemble de l'Extrême-Orient russe, voire de la Sibérie, qui est visé. Ces derniers temps, plusieurs articles de personnalités chinoises ont été publiés, dont un signé par l'ancien ambassadeur en Russie. Il prétend que la Russie est incapable d'exploiter la Sibérie. Depuis 2008, la Chine a renoué avec un programme destiné à récupérer des terres qui se trouvent sous juridiction russe."
Et même si la Chine a réfuté ces informations, je ne peux pas m'empêcher de penser que cette histoire est trop folle pour être totalement fausse.
Architecture, Mobilité, Nomadisme, Urbanisme, Nouveaux Imaginaires urbains, Nouvelles Fictions, Prospective, Nouveaux imaginaires du corps, Nouveaux imaginaires du sport
Wednesday, September 30, 2009
Monday, September 28, 2009
AROUND THE WORLD
Griffith (Australie)
Riyadh (Arabie Saoudite)
village dans la région du Minqin (Chine)
Kaboul (Afghanistan)
Dérèglement climatique ou pas, ce qui semble certain en tout cas, c'est que notre planète est de plus en plus soumise à de méga-tempêtes de poussière, dont la dernière est tombée sur Sydney et une partie de l'Australie mercredi dernier (voir notre post Red storm). Des tempêtes qui auraient, outre les désagréments qu'elles entraînent lors de leur passage, le terrible défaut de transporter d'un continent à l'autre des maladies, dont certaines mortelles comme la méningite. Voir sur ce sujet l'excellent article "Dust storms spread deadly diseases worldwide" publié ce week-end par le toujours aussi incontournable Guardian. Les photos ci-dessus sont extraites de Dust storms around the world publié sur le site du journal.
Extrait : "Laurence Barrie is chief researcher at the World Meteorological Organisation (WMO) in Geneva, which is working with 40 countries to develop a dust storm warning system. He said: "I think the droughts [and dust storms] in Australia are a harbinger. Dust storms are a natural phenomenon, but are influenced by human activities and are now just as serious as traffic and industrial air pollution. The minute particles act like urban smog or acid rain. They can penetrate deep into the human body."
Saharan storms are thought to be responsible for spreading lethal meningitis spores throughout semi-arid central Africa, where up to 250,000 people, particularly children, contract the disease each year and 25,000 die. "There is evidence that the dust can mobilise meningitis in the bloodstream," said Barrie.
Higher temperatures and more intense storms are also linked to "valley fever", a disease contracted from a fungus in the soil of the central valley of California. The American Academy of Microbiology estimates that about 200,000 Americans go down with valley fever each year, 200 of whom die. The number of cases in Arizona and California almost quadrupled in the decade to 2006.
Scientists who had thought diseases were mostly transmitted by people or animals now see dust clouds as possible transmitters of influenza, Sars and foot-and-mouth, and increasingly responsible for respiratory diseases. A rise in the number of cases of asthma in children on Caribbean islands has been linked to an increase in the dust blown across the Atlantic from Africa. The asthma rate in Barbados is 17 times greater than it was in 1973, when a major African drought began, according to one major study. Researchers have also documented more hospital admissions when the dust storms are at their worst.
"We are just beginning to accumulate the evidence of airborne dust implications on health," said William Sprigg, a climate expert at Arizona University." Ou quand catastrophes naturelles et nouvelles menaces sanitaires se rejoignent. Sur Sydney après la tempête, voir "Sydney wises up to saving water".
Riyadh (Arabie Saoudite)
village dans la région du Minqin (Chine)
Kaboul (Afghanistan)
Dérèglement climatique ou pas, ce qui semble certain en tout cas, c'est que notre planète est de plus en plus soumise à de méga-tempêtes de poussière, dont la dernière est tombée sur Sydney et une partie de l'Australie mercredi dernier (voir notre post Red storm). Des tempêtes qui auraient, outre les désagréments qu'elles entraînent lors de leur passage, le terrible défaut de transporter d'un continent à l'autre des maladies, dont certaines mortelles comme la méningite. Voir sur ce sujet l'excellent article "Dust storms spread deadly diseases worldwide" publié ce week-end par le toujours aussi incontournable Guardian. Les photos ci-dessus sont extraites de Dust storms around the world publié sur le site du journal.
Extrait : "Laurence Barrie is chief researcher at the World Meteorological Organisation (WMO) in Geneva, which is working with 40 countries to develop a dust storm warning system. He said: "I think the droughts [and dust storms] in Australia are a harbinger. Dust storms are a natural phenomenon, but are influenced by human activities and are now just as serious as traffic and industrial air pollution. The minute particles act like urban smog or acid rain. They can penetrate deep into the human body."
Saharan storms are thought to be responsible for spreading lethal meningitis spores throughout semi-arid central Africa, where up to 250,000 people, particularly children, contract the disease each year and 25,000 die. "There is evidence that the dust can mobilise meningitis in the bloodstream," said Barrie.
Higher temperatures and more intense storms are also linked to "valley fever", a disease contracted from a fungus in the soil of the central valley of California. The American Academy of Microbiology estimates that about 200,000 Americans go down with valley fever each year, 200 of whom die. The number of cases in Arizona and California almost quadrupled in the decade to 2006.
Scientists who had thought diseases were mostly transmitted by people or animals now see dust clouds as possible transmitters of influenza, Sars and foot-and-mouth, and increasingly responsible for respiratory diseases. A rise in the number of cases of asthma in children on Caribbean islands has been linked to an increase in the dust blown across the Atlantic from Africa. The asthma rate in Barbados is 17 times greater than it was in 1973, when a major African drought began, according to one major study. Researchers have also documented more hospital admissions when the dust storms are at their worst.
"We are just beginning to accumulate the evidence of airborne dust implications on health," said William Sprigg, a climate expert at Arizona University." Ou quand catastrophes naturelles et nouvelles menaces sanitaires se rejoignent. Sur Sydney après la tempête, voir "Sydney wises up to saving water".
Sunday, September 27, 2009
CE SONT QUI LES MIEUX PRÉPARÉS ?
Les Philippines ont été touchée ce week-end par une très violente tempête tropicale ayant entraîné la mort d'une centaine de personnes.
Dans une dépêche, l'AFP rappelle que si "une moyenne de 20 tempêtes tropicales frappent les Philippines chaque année, ces inondations sont les pires qu'ait connu Manille depuis 40 ans. Le responsable de la météorologie nationale, Gener Quitlong, a déclaré à la presse que l'équivalent d'un mois de précipitations était tombé sur la capitale en moins d'une journée."
Face à de tels phénomènes, j'ai toujours été très admiratif de la capacité de certains pays, notamment asiatiques, à immédiatement se remettre en marche après une telle catastrophe.
En 2005, après les inondations déclenchées par Katrina à la Nouvelle-Orléans, certains commentateurs indiens, habitués - eux - aux moussons, n'avaient d'ailleurs pas hésité à faire des comparaisons entre la façon dont les américains avaient géré cette catastrophe et l'attitude des indiens lors des terribles inondations dites de Maharashtra qui venaient de toucher Mumbaï.
Je vous soumets le texte. C'est assez cruel pour les Etats-Unis.
"Inches of rain in New Orleans due to hurricane Katrina ... 18.
Inches of rain in Mumbai (July 27th) ... 37.1.
Population of New Orleans ... 484,674.
Population of Mumbai ... 17,500,000.
Deaths in New Orleans within 48 hours of Katrina ...100.
Deaths in Mumbai within 48 hours of rain ... 37.
Number of people to be evacuated in New Orleans ... entire city.
Number of people evacuated in Mumbai ... 10,000.
Cases of shooting and violence in New Orleans ... countless.
Cases of shooting and violence in Mumbai ... none.
Time taken for US army to reach New Orleans... 48 hours.
Time taken for Indian army and navy to reach Mumbai ... 12 hours.
Status 48 hours later... New Orleans is still waiting for relief, army
and electricty.
Status 48 hours later ... Mumbai is back on its feet and is business is as usual.
USA ... world's most developed nation.
India ... ?"
Inches of rain in Mumbai (July 27th) ... 37.1.
Population of New Orleans ... 484,674.
Population of Mumbai ... 17,500,000.
Deaths in New Orleans within 48 hours of Katrina ...100.
Deaths in Mumbai within 48 hours of rain ... 37.
Number of people to be evacuated in New Orleans ... entire city.
Number of people evacuated in Mumbai ... 10,000.
Cases of shooting and violence in New Orleans ... countless.
Cases of shooting and violence in Mumbai ... none.
Time taken for US army to reach New Orleans... 48 hours.
Time taken for Indian army and navy to reach Mumbai ... 12 hours.
Status 48 hours later... New Orleans is still waiting for relief, army
and electricty.
Status 48 hours later ... Mumbai is back on its feet and is business is as usual.
USA ... world's most developed nation.
India ... ?"
Wednesday, September 23, 2009
RED STORM
Cela pourrait ressembler à un mauvais film de science fiction, mais ce sont juste quelques photos prises aujourd'hui à Sydney qui a été noyée pendant plusieurs heures par une tempête de poussière rouge.
Toutes les infos sur le site du Sydney Morning Herald.
Et sur le rôle des catastrophes naturelles dans la pensée urbaine australienne, voir, entre autres, là et là.
Toutes les infos sur le site du Sydney Morning Herald.
Et sur le rôle des catastrophes naturelles dans la pensée urbaine australienne, voir, entre autres, là et là.
Tuesday, September 22, 2009
BAD FUTURES
Des images chocs réunies dans un même trailer titré bad futures to extinction?, et extraites du très efficace The Age of Stupide.
Sur ce sujet, voir là.
Et sur le futur des villes et les imaginaires qui sous-tendent leur développement, voir le passionnant "Trop d'Africains ont comme idéal la ville coloniale".
Saturday, September 19, 2009
TOUTES LES LIMITES DE L'ARCHITECTURE VERTE
Cela fait longtemps que je pense que les architectes sont les pires penseurs urbains. Ils sont tellement obnubilés par le bâti et le fixe, que bien souvent ils ne perçoivent pas ce qui fait vraiment la ville, à savoir le mouvement et la mobilité. La pauvreté des propositions en matière de transport faites par les équipes ayant planché sur le Grand Paris en est un des exemple le plus flagrant (voir, entre autres, là)
S'ajoute à cela une grande difficulté à comprendre certaines mutations pourtant essentielles, notamment celles liées au commerce. Les nouvelles aspirations et les nouveaux modes de vies montrent par exemple un essoufflement du modèle du centre commercial périphérique. Et tout indique que dans les années qui viennent entre le renchérissement du prix de l'essence et une augmentation de la sensibilité environnementale, ce format commercial directement associé à l'automobile va énormément souffrir. Pour info, quand le prix du litre d'essence était à 1, 50 € en juin 2008 en France, bon nombre de supermarché et d'hypermarchés français ont vu leur chiffre d'affaire chutés de - 15%. (Voir sur ce sujet : Et cela ressemblera à quoi la grande distribution ...)
Alors pourquoi je vous parle cela ? C'est que je viens de découvrir les toutes dernière photos du nouveau centre commercial Vulcano Buono, construit dans la banlieue de Naples par Renzo Piano.
Que voit-on sur ces photos ? Tout simplement toutes les limites de l'architecture verte. C'est à dire une architecture qui se veut plus ou moins écolo avec du gazon partout, mais qui dans la réalité se met au service d'un projet qui est tout sauf écologique, à savoir une centre commercial au coeur d'un échangeur autoroutier et dont 99% des clients viendront en voiture.
Il n'existe honnêtement aucune différence entre un centre commercial américain des années 70 (photo ci-dessus) et le nouveau centre conçu par Piano, si ce n'est le gazon sur les murs et la symbolique un peu lourdingue du volcan, proximité du Vésuve oblige.
Et ce genre de chose risque malheureusement de se multiplier dans les années qui viennent. De jolies photos de bâtiments qui seront présentés comme verts, car on oubliera de parler de la façon dont les gens qui y vivent, y travaillent ou y consomment se déplacent.
Il serait peut-être temps que les architectes s'intéressent un tout petit peu aux transports et à la mobilité, et oublient enfin un peu leur chers bâtiments pour penser la ville dans toutes ses réalités. Ca va pas être facile. Ils n'ont jamais été formé pour cela.
Tuesday, September 15, 2009
URBICIDE
Extraits du communiqué de presse de l'ONU suite à son rapport sur l'offensive israélienne à Gaza cet hiver.
« La mission conclut que le comportement des forces armées israéliennes constitue une grave violation de la quatrième Convention de Genève concernant les meurtres délibérés et la volonté de causer de grandes souffrances à des personnes protégées », souligne le rapport. « Elle a aussi découvert que viser directement et tuer arbitrairement des civils palestiniens est une violation du droit à la vie ».
Le rapport critique « la politique délibérée et systématique des forces armées israéliennes de cibler des sites industriels et des installations d'eau », et l'usage de civils palestiniens comme boucliers humains.
Concernant les objectifs et la stratégie de l'opération militaire israélienne, la mission a conclu que les stratèges militaires ont suivi délibérément une doctrine impliquant « l'usage d'une force disproportionnée et suscitant de gros dégâts et des destructions de biens et d'infrastructures civils, et des souffrances chez les populations civiles ».
(Rapport de l'ONU - voir une synthèse très complète là)
Voir aussi "Israel Treated Gaza Like Its Own Private Death Laboratory", "Israeli limits stymie Gaza rebuilding", "Pots of urine, feces on the walls - how IDF troops vandalized Gaza homes" et "Land of Ruins: A Special Report on Gaza’s Economy"
Et sur la notion d'urbicide ailleurs dans le monde, voir, entre autres, "exemples en ex-Yougoslavie" publié sur l'excellent blog Géographie de la ville en guerre.
Sans oublier là et là.
Saturday, September 12, 2009
A PERMANENT MIGRANT CLASS
Dans son passionnant The Next 100 years, Georges Friedman consacre son chapitre 7 à l'analyse de ce qu'il nomme l'American power and the crisis of 2030.
Un chapitre donc très centré sur les Etats-Unis, et ce contrairement aux autres, et dans lequel il fait un décryptage des différentes phases de l'urbanisation américaine.
Il distingue cinq étapes, dont les quatre premières seraient depuis 1776 :
- The first cycle : from founders to pionneers
- Second cycle : from pioneers to small-town america
- Third cycle : from small-towns to industrial cities
- Fourth cycle : from industrial cities to service suburbs, qui recouvre ces trente dernières années et qui devrait encore se poursuivre pendant une vingtaine d'années.
Son cinquième cycle, appelé from services suburbs to a permanent migrant class est lui purement prospectif et évoque le visage des villes aux alentours de 2030.
Pour Friedman, cette décennie marquera, en effet, un véritable tournant dans l'évolution des villes. Et ce, non pas tant pour des raisons énergétiques ou écologiques, que démographiques et économiques. Les Etats-Unis, mais pas uniquement, devront, en effet, faire appel à une immigration importante pour faire face au rétrécissement de leurs classes laborieuses. "Rapid and dramatic increase in the workforce through immigration will be the real solution" Et d'expliquer "For the foreseeable future, the problem will be that there is simply enough labor to be employed. And this will not be a uniquely American problem. Every advanced industrial country will be facing the same problem. Every advanced indutrial country will be facing the same problem - and most of them will be in much greater trouble. Quite simply, they will be hungry for new workers and taxpayers".
"It is hard to imagine now, in 2009, but by 2030 advanced countries will be competing for immigrants". "The United States will still have advantage. It is easier now to be an immigrant in the United States than it is in France (sic), and that will continue be the case."
La façon dont certains jeunes américains imaginent l'avenir de leur ville sous l'influence de l'arrivée des réfugiés climatiques (voir là), confirme ce point de vue et l'ouverture d'esprits que montre nombre d'américains à l'égard des futurs migrants du XXI° siècle.
Et quelques lignes plus loin, Friedman de prédire : "The very plasticity of American culture is its advantage, and this will be crucial helping it to attract immigrants. We should expect international friction from the process of recruting immigrants as well."
C'est évidement une autre façon de penser l'avenir que celle de certains aujourd'hui en France.
En lisant ces lignes de Friedman, je n'ai pas pu m'empêcher d'essayer d'imaginer à quoi pourraient ressembler les villes de cette nouvelle permanent migrant class.
Alors évidement, on peut regarder dès aujourd'hui du côté de New-York, Toronto, Marseille et quelques autres
Mais j'ai plutôt penser à Blade Runner, premier film hollywoodien qui présentait l'avenir d'une ville américaine, en l'occurrence Los Angeles, avec l'urbanisme d'une ville japonaise (c'était une vraie innovation à l'époque) et un imaginaire 100% métisse et multiculturel. Mon rapprochement vaut ce qu'il vaut. Si vous avez d'autres idées je suis preneur.
L'anti-thèse de cette vision relativement positive du métissage étant à chercher, elle, plutôt du côté du Children of Men, avec, en toile de fond, l'interdiction de toute immigration à destination du Royaume-Uni.
Voir sur ce sujet du métissage, et si nous étions simplement en train de changer de monde ?.
Friday, September 11, 2009
MAD MAX COMME FUTUR ?
Notre futur ressemblera-t-il au monde de Mad Max 2, dont les photos ci-dessus sont extraites, c'est à dire à un monde ou l'absence de pétrole déclenchera une violence extrême et permanente pour le contrôle de quelques litres d'essence ?
C'est en tout cas l'une des hypothèses que fait le sociologue anglais John Urry dans le livre qu'il vient de publier avec Kingsley Dennis et titré, "After the car".
Au delà du cas de la voiture, c'est toute une réflexion autour de la fin du pétrole et des nouvelles mobilités qui pourraient en sortir, que développent les deux auteurs. La vraie originalité du bouquin tient à son chapitre 7 dans laquelle ils développent des scénarios très contrastés de mobilité très loin de ce qui est produit, en général, par les universitaires. (Voir "Mobilité urbaine: cinq scénarios pour un débat", travail auquel j'ai participé, mais dont les résultats m'ont toujours paru beaucoup trop sages).
Parmi les scénarios imaginés il y a celui d'un futur ultra-violent. Urry l'explique dans un interview à Libération comme cela : "Dans le futur «barbare», il y a une pénurie de pétrole, de gaz et d’eau et des guerres intermittentes. Il y a une rupture des connexions entre mobilité, énergie et communication qui permettent aujourd’hui d’enjamber le monde.
Le niveau de vie s’effondre, les déplacements se relocalisent, des seigneurs de la guerre locaux pullulent et contrôlent les nouvelles formes de mobilité et des gouvernements faibles.
Les infrastructures s’effondreront et les régions seront de plus en plus séparées les unes des autres. Les voitures et les camions, les bus et les trains rouilleront dans les déserts ou seront emportés par les inondations. Comme c’était préfiguré dans Mad Max 2."
En lisant ces quelques lignes, je n'ai pas pu de m'empêcher de me rappeler l'émotion ressenti il y a maintenant deux ans, au cimetière de trains dans le désert d'Uyuni, au sud de la Bolivie. Un lieu extraordinaire qui vous fait comprendre très directement la fragilité de tout les système de transport.
Evidement tous les scénarios ne sont pas aussi sombres, Urry et Dennis imaginant même un monde pacifié autour d'une mobilité de proximité basée sur l'autosuffisance locale.
"Le voyage sera fortement limité. Les modes de vie et de mouvement seront réduits en échelle. On choisira ses amis parmi ses voisins, le travail sera à proximité, l’éducation donnée sur place, les saisons dicteront ce qu’on mangera et la plupart des biens et services seront simplifiés et produits localement.
Le PIB sera plus modeste mais le bien-être sera amélioré pour ceux qui feront partie de ce «small is beautiful» futur.
Ce futur sera peut-être imposé à mesure que le pétrole se raréfiera, que les voitures rouilleront, que les avions seront immobilisés au sol et que les environnementalistes en quête de ce genre d’autosuffisance locale l’emporteront."
Dans ce scénario, si on le pousse jusqu'au bout, on est évidement plus proche du village des Hobbits que de Blade Runner. Mais cette référence à des petites structures urbaine fondées sur la proximité piétonne, n'est pas insignifiante et fait même partie d'un vrai courant de réflexion prospective, notamment en Europe du Nord et chez les anglo-saxons, comme le montre, par exemple, la Clear Village Foundation.
De façon plus large, Urry se demande aussi si la fin du pétrole, ne signifie pas la fin de toute une phase historique : "A présent, 95 % du voyage personnel dépend du pétrole ; avec sa raréfaction, le XXe siècle mobile pourrait en effet s’arrêter et les espoirs d’un mouvement en continuelle augmentation pourraient bien passer la marche arrière.
Pendant un siècle, le monde riche est devenu fou jusqu’à ce que ses contradictions fassent leur effet.
Les vies mobiles pourraient être par conséquent juste un interlude court, quoique remarquable, de l’histoire de l’humain et de ses étonnantes machines mobiles."
On est pas obligé d'être d'accord - la mobilité et le nomadisme des hommes même a très grande échelle est bien antérieure à la découverte du pétrole - mais au moins ce genre d'analyse a le mérite de pousser jusqu'au bout la question des futurs de nos mobilités et du changement radical de modes de vie que cela pourrait nous imposer.
On retrouve donc dans ce livre, les questions que nous nous posons depuis plusieurs années au sein de Transit City, notamment à travers des Ateliers aussi différents que "Pourquoi la voiture a-t-elle aussi peu évolué depuis 50 ans ?", "Et cela ressemblera à quoi la grande distribution avec un litre d'essence à 4 Euros ?", "Et cela ressemblera à quoi le voyage dans 25 ans ?"ou "Et si on n'avait pas assez peur ?"et "Et demain, on réfléchit comment à notre futur urbain ?"
PS / Pour finir ce post sur le retour possible d'anciennes façons de se déplacer, je ne résiste pas à vous proposer cette photo du superbe Carrosse réalisé par Xavier Veillan et présentée actuellement au Château de Versailles dans le cadre de l'expo consacrée au plasticien. Ou quand Louis XIV rencontre Mad Max.
C'est en tout cas l'une des hypothèses que fait le sociologue anglais John Urry dans le livre qu'il vient de publier avec Kingsley Dennis et titré, "After the car".
Au delà du cas de la voiture, c'est toute une réflexion autour de la fin du pétrole et des nouvelles mobilités qui pourraient en sortir, que développent les deux auteurs. La vraie originalité du bouquin tient à son chapitre 7 dans laquelle ils développent des scénarios très contrastés de mobilité très loin de ce qui est produit, en général, par les universitaires. (Voir "Mobilité urbaine: cinq scénarios pour un débat", travail auquel j'ai participé, mais dont les résultats m'ont toujours paru beaucoup trop sages).
Parmi les scénarios imaginés il y a celui d'un futur ultra-violent. Urry l'explique dans un interview à Libération comme cela : "Dans le futur «barbare», il y a une pénurie de pétrole, de gaz et d’eau et des guerres intermittentes. Il y a une rupture des connexions entre mobilité, énergie et communication qui permettent aujourd’hui d’enjamber le monde.
Le niveau de vie s’effondre, les déplacements se relocalisent, des seigneurs de la guerre locaux pullulent et contrôlent les nouvelles formes de mobilité et des gouvernements faibles.
Les infrastructures s’effondreront et les régions seront de plus en plus séparées les unes des autres. Les voitures et les camions, les bus et les trains rouilleront dans les déserts ou seront emportés par les inondations. Comme c’était préfiguré dans Mad Max 2."
En lisant ces quelques lignes, je n'ai pas pu de m'empêcher de me rappeler l'émotion ressenti il y a maintenant deux ans, au cimetière de trains dans le désert d'Uyuni, au sud de la Bolivie. Un lieu extraordinaire qui vous fait comprendre très directement la fragilité de tout les système de transport.
Evidement tous les scénarios ne sont pas aussi sombres, Urry et Dennis imaginant même un monde pacifié autour d'une mobilité de proximité basée sur l'autosuffisance locale.
"Le voyage sera fortement limité. Les modes de vie et de mouvement seront réduits en échelle. On choisira ses amis parmi ses voisins, le travail sera à proximité, l’éducation donnée sur place, les saisons dicteront ce qu’on mangera et la plupart des biens et services seront simplifiés et produits localement.
Le PIB sera plus modeste mais le bien-être sera amélioré pour ceux qui feront partie de ce «small is beautiful» futur.
Ce futur sera peut-être imposé à mesure que le pétrole se raréfiera, que les voitures rouilleront, que les avions seront immobilisés au sol et que les environnementalistes en quête de ce genre d’autosuffisance locale l’emporteront."
Dans ce scénario, si on le pousse jusqu'au bout, on est évidement plus proche du village des Hobbits que de Blade Runner. Mais cette référence à des petites structures urbaine fondées sur la proximité piétonne, n'est pas insignifiante et fait même partie d'un vrai courant de réflexion prospective, notamment en Europe du Nord et chez les anglo-saxons, comme le montre, par exemple, la Clear Village Foundation.
De façon plus large, Urry se demande aussi si la fin du pétrole, ne signifie pas la fin de toute une phase historique : "A présent, 95 % du voyage personnel dépend du pétrole ; avec sa raréfaction, le XXe siècle mobile pourrait en effet s’arrêter et les espoirs d’un mouvement en continuelle augmentation pourraient bien passer la marche arrière.
Pendant un siècle, le monde riche est devenu fou jusqu’à ce que ses contradictions fassent leur effet.
Les vies mobiles pourraient être par conséquent juste un interlude court, quoique remarquable, de l’histoire de l’humain et de ses étonnantes machines mobiles."
On est pas obligé d'être d'accord - la mobilité et le nomadisme des hommes même a très grande échelle est bien antérieure à la découverte du pétrole - mais au moins ce genre d'analyse a le mérite de pousser jusqu'au bout la question des futurs de nos mobilités et du changement radical de modes de vie que cela pourrait nous imposer.
On retrouve donc dans ce livre, les questions que nous nous posons depuis plusieurs années au sein de Transit City, notamment à travers des Ateliers aussi différents que "Pourquoi la voiture a-t-elle aussi peu évolué depuis 50 ans ?", "Et cela ressemblera à quoi la grande distribution avec un litre d'essence à 4 Euros ?", "Et cela ressemblera à quoi le voyage dans 25 ans ?"ou "Et si on n'avait pas assez peur ?"et "Et demain, on réfléchit comment à notre futur urbain ?"
PS / Pour finir ce post sur le retour possible d'anciennes façons de se déplacer, je ne résiste pas à vous proposer cette photo du superbe Carrosse réalisé par Xavier Veillan et présentée actuellement au Château de Versailles dans le cadre de l'expo consacrée au plasticien. Ou quand Louis XIV rencontre Mad Max.
Tuesday, September 08, 2009
INTELLIGENT AD STREET
Les images ci-dessus sont extraites du film The Catalogue, court métrage réalisé en 2004 et qui était destiné à nous interpeller sur les risques de la vidéo surveillance si celle-ci était couplée à des bases de données comportementales.
A l'époque The Catalogue avait fait son effet, même si c'est dans Minority Report que le grand public avait, quelques années plus tôt, pu découvrir les menaces potentielles de ce genre de technologies contrôlées par les marques, avec notamment ces fameuses affiches holographiques capables de reconnaître les personnes passant devant elles.
Aujourd'hui le débat n'est évidement pas clos, et revient régulièrement sur le devant de l'actualité (voir, entre autres là sur ce que les anglo-saxons appellent les facial-recognition ads), mais il s'est fortement atténué.
Aujourd'hui pour des franges entières de la population - et surtout les plus jeunes - la pub n'est plus perçue comme une ennemie (on est loin du No logo), mais comme un moyen d'avoir un service gratuit. Google et son modèle économique avec une pub très discrète, est évidement passée par là.
Et cette mutation n'en est qu'à son balbutiement comme le montre notamment la nouvelle application proposée par Apple pour son I-Phone, qui permet de s'orienter de façon intelligente via un système de réalité augmentée au coeur des villes. Ce système permet, en effet, de voir ce que l'oeil ne voit pas, à savoir un itinéraire pour aller d'un endroit à l'autre, ou trouver des points d'intérêt, dont des magasins, qui sont dans un périmètre proche, mais peu visibles.
Vous en trouverez une excellente démonstration là.
Le système a été lancé à Londres et Paris il y a quelques jours.
C'est évidement pour Apple un nouveau moyen de mettre de la publicité dans une de ses applications, mais le service peut se révéler tellement pratique dans certaines situations, que la présence des marques apparaît plutôt comme un plus, que comme un élément insupportablement intrusif.
Cette nouvelle application est juste la confirmation de deux choses :
- d'abord, que Google et Apple sont certainement deux des plus grands opérateurs de la mobilité de demain - voir sur ce sujet là. (Accessoirement, voir l'intégration de la fonction podomètre dans le dernier iPod Nano)
- ensuite, que la culture des jeux vidéo est en train de totalement bouleverser nos façons de penser la ville et nos mobilités - voir sur ce sujet là
Voir sur ce sujet, les nouveaux imaginaires de la mobilité et How Demand for Digital Experiences Is Transforming Our Physical Spaces.
Et pour trouver un lieu sympa où travailler quand on est un road warrior, voir là.
A l'époque The Catalogue avait fait son effet, même si c'est dans Minority Report que le grand public avait, quelques années plus tôt, pu découvrir les menaces potentielles de ce genre de technologies contrôlées par les marques, avec notamment ces fameuses affiches holographiques capables de reconnaître les personnes passant devant elles.
Aujourd'hui le débat n'est évidement pas clos, et revient régulièrement sur le devant de l'actualité (voir, entre autres là sur ce que les anglo-saxons appellent les facial-recognition ads), mais il s'est fortement atténué.
Aujourd'hui pour des franges entières de la population - et surtout les plus jeunes - la pub n'est plus perçue comme une ennemie (on est loin du No logo), mais comme un moyen d'avoir un service gratuit. Google et son modèle économique avec une pub très discrète, est évidement passée par là.
Et cette mutation n'en est qu'à son balbutiement comme le montre notamment la nouvelle application proposée par Apple pour son I-Phone, qui permet de s'orienter de façon intelligente via un système de réalité augmentée au coeur des villes. Ce système permet, en effet, de voir ce que l'oeil ne voit pas, à savoir un itinéraire pour aller d'un endroit à l'autre, ou trouver des points d'intérêt, dont des magasins, qui sont dans un périmètre proche, mais peu visibles.
Vous en trouverez une excellente démonstration là.
Le système a été lancé à Londres et Paris il y a quelques jours.
C'est évidement pour Apple un nouveau moyen de mettre de la publicité dans une de ses applications, mais le service peut se révéler tellement pratique dans certaines situations, que la présence des marques apparaît plutôt comme un plus, que comme un élément insupportablement intrusif.
Cette nouvelle application est juste la confirmation de deux choses :
- d'abord, que Google et Apple sont certainement deux des plus grands opérateurs de la mobilité de demain - voir sur ce sujet là. (Accessoirement, voir l'intégration de la fonction podomètre dans le dernier iPod Nano)
- ensuite, que la culture des jeux vidéo est en train de totalement bouleverser nos façons de penser la ville et nos mobilités - voir sur ce sujet là
Voir sur ce sujet, les nouveaux imaginaires de la mobilité et How Demand for Digital Experiences Is Transforming Our Physical Spaces.
Et pour trouver un lieu sympa où travailler quand on est un road warrior, voir là.