Transit-City s’intéresse à l’évolution des mobilités.
Mais Transit-City s’intéresse aussi beaucoup à l’évolution des sports - là.
En général, la reflexion sur ces deux sujets - le sport et la mobilité - est faite de façon dissociée et totalement séparée.
Nous chez Transit-city, cela fait plusieurs années que nous avons décidé de les associer et de les alimenter l'une et l'autre - là.
C'est comme cela que nous en sommes arrivés à créer le concept de trans-sport ® - voir, là.
Et c'est pour alimenter cette réflexion que nous avons décidé depuis plusieurs années de nous intéresser aussi aux mobilités frugales, non occidentales et non motorisées.
C’est aussi pour cela que nous intéressons de plus en plus à toutes les pratiques “sportives” qui n’ont jamais été considéré par leurs pratiquants comme un sport, mais comme une activité consubstantielle à leur mode de vie.
Parmi ces pratiques “sportives” ancestrales, il y a évidement la course à pied notamment chez les Indiens d’Amérique du Nord. "Avant l’arrivée des chevaux, les extraordinaires capacités de vitesse et d’endurance des Apaches étaient utiles aussi bien pour la chasse que pour les communications et la guerre" rappelle Jean Philippe Lefief dans sa passionnante "La Folle histoire du trail".
Voir sur ce sujet, "Vers un retour des Indians runners ?"
Certains peuples continuent à mettre la course à pied au coeur de leur cosmogonie, notamment les Tarahumaras, installés au Mexique et qui ont pour habitude d'organiser des courses de 60 kilomètres et plus auxquelles participent toutes les générations des différents villages. "Les Tarahumaras n’ont pas de dieu à proprement parler, ils vénèrent la nature dans son ensemble et leur fameux rarajipari, ou jeu de course, est une façon d’exprimer leur foi, de perpétuer leurs traditions" explique Jean Philippe Lefief dans son histoire du trail.
"Comme beaucoup d’autres Indiens de l’ère précolombienne, une bonne part de leur identité collective est centrée sur la course, seulement leur renommée en la matière dépasse de loin celle des autres tribus et leurs extraordinaires facultés ont surtout survécu au « progrès », ce qui en fait les derniers vestiges d’une culture vouée à la disparition" explique Jean Philippe Lefief. "L’endurance, qui était déjà un mode de vie, est devenue pour eux une nécessité vitale. Ils l’entretiennent depuis quatre siècles avec d’autant plus de ferveur qu’elle est aussi au centre d’une spiritualité unique."
Pour ceux qui veulent avoir une idée plus précises sur ces courses et le talent des Tarahumaras, voir là, là, là et là.
Alors évidement ceux et celles qui font ces courses ne ressemblent en rien au trailers de l'UTMB ou de la Diagonale du fou.
On est très loin des gros Barnums publicitaires que sont devenues les courses longues distances et les trails dans les pays riches.
Ici, pas de super-chaussures Salomon, mais plutôt des sandales.
Pas de super tenues ultra-techniques de North Face ou Millet, juste des jupons, des pulls et des t-shirt de coton.
On est dans le frugal, le très frugal.
On est avec de la course à pied qui n'est pas conçu comme un sport pour "se faire du bien", mais pour communiquer autrement avec le monde et la nature.
C'est à méditer au prisme des enjeux des mobilités sportive et urbaines que nous allons devoir inventer dans les années à venir.