Tuesday, April 30, 2019

ET SI C'ÉTAIT, AUSSI, CELA LES NOUVELLES MOBILITÉS AFRICAINES ?

Pour comprendre comment au Sénégal, au Ghana, en Ouganda et au Rwanda, quelques riders inventent des mobilités légères, ludiques et sportives, il faut regarder l'excellente série "Africa Riding". 

Tout cela est évidement très émergent, mais on peut toujours espérer que ce soit les prémices d'une alternative à ce modèle là.

Monday, April 29, 2019

QUAND VOLKSWAGEN DÉMONTRE POURQUOI L'INNOVATION AUTOMOBILE NE RÊGLE RIEN

Quand pour tenter de promouvoir quelques gadgets d'aide à la conduite (traffic jam assist, rear trafic assist, post-collision breaking ... ), Volkswagen démontre de façon magistrale, pourquoi les innovations faites sur les voitures traditionnelles ne résoudront aucun des vrais grands problèmes de la mobilité du futur.

C'est l'illustration parfaite de notre précédent post, "Innover pour ne surtout rien changer".

Ca renvoie aussi directement à "De quelles innovations parle-t-on ?"

Friday, April 26, 2019

INNOVER POUR NE SURTOUT RIEN CHANGER

A chaque époque, le capitalisme et le monde industriel se sont appuyés sur de grands récits pour justifier leur croissance et leur main mise sur le monde.

Des années 50 aux années 80, ce fut le grand récit de la production.

Entre 1980 à 2010, ce fut le grand récit de la communication.

Et depuis 2010, c'est le grand récit de l'innovation.

Aujourd'hui, l'innovation est devenue le nouveau mantra managerial et entreprenarial, même si, dans la réalité, très peu de véritables innovations de ruptures émergent réellement - voir, "De quelles innovations, parle-t-on ?"

Celui qui raconte très bien ce décalage entre innovation et réalité de l'action, c'est notre ami Gabriel Plassat dans son cinglant "Bloqués dans les années 60, les Loopers".

Extraits.
"Nous sommes immobiles, bloqués dans les années 60. Immobiles. 
Tout un symbole. 
Tout reste lourd, centralisé, identique. 
Dire qu’on innove pour surtout ne rien changer.
Chacun reproduit les mêmes choses et nous attendons des résultats différents.
Incapables de penser un système de transport décentralisé, distribué, réticulaire, léger, multi-énergie, résilient.
Incapables d’en sortir tant ce schéma a rigidifié les mentalités, structuré les façons de voir le monde et figé les capacités d’action. 
Que la masse des véhicules principalement urbains ne cesse de croître est devenu normal, 
Que des objets de 2 tonnes monopolisent une grande partie de l’espace public, là où il est le plus rare, est devenu normal,
Que plus de 3.000 personnes soient tuées tous les ans par des objets de 2 tonnes, est devenu normal,
Que plus de 40.000 personnes soient tuées tous les ans par la pollution générée par ces objets de 2 tonnes, est devenu normal,
Que plusieurs millions d’euro sont attribués en aide à “l’innovation” pour continuer à faire des objets de 2 tonnes, est devenu normal,
Que la réduction de la vitesse maximale de quelques km/h à quelques endroits soit un tel cirque, est devenu normal,
Que la mise en œuvre de nouvelle taxe visant à réduire les externalités négatives générées des objets de 2 tonnes soit devenue impossible, est devenu normal." (...)
La suite tout aussi impeccable et implacable, .

Thursday, April 25, 2019

C'EST QUI LA VIEILLE CARCASSE ?

En 1979, Joan Benoit remporte le marathon de Boston.

Quarante ans et 150 000 miles plus tard, elle court toujours ... - .

Ça prolonge aussi "C'est quoi vieillir ?"

Thursday, April 18, 2019

CES INDIENS QUI FONT DE L'ULTRA-TRAIL EN SANDALE

Transit-City s’intéresse à l’évolution des mobilités.

Mais Transit-City s’intéresse aussi beaucoup à l’évolution des sports - .

En général, la reflexion sur ces deux sujets - le sport et la mobilité - est faite de façon dissociée et totalement séparée. 

Nous chez Transit-city, cela fait plusieurs années que nous avons décidé de les associer et de les alimenter l'une et l'autre - .

C'est comme cela que nous en sommes arrivés à créer le concept de trans-sport ® - voir, .

Et c'est pour alimenter cette réflexion que nous avons décidé depuis plusieurs années de nous intéresser aussi aux mobilités frugales, non occidentales et non motorisées.

Et c'est toujours pour alimenter cette réflexion que nous organisons le 13 septembre prochain un Atelier sur le thème “Et si c'était à Branly que s'inventaient nos futures mobilités ?"

C’est aussi pour cela que nous intéressons de plus en plus à toutes les pratiques “sportives” qui n’ont jamais été considéré par leurs pratiquants comme un sport, mais comme une activité consubstantielle à leur mode de vie.

Parmi ces pratiques “sportives” ancestrales, il y a évidement la course à pied notamment chez les Indiens d’Amérique du Nord. "Avant l’arrivée des chevaux, les extraordinaires capacités de vitesse et d’endurance des Apaches étaient utiles aussi bien pour la chasse que pour les communications et la guerre" rappelle Jean Philippe Lefief dans sa passionnante "La Folle histoire du trail".

Voir sur ce sujet, "Vers un retour des Indians runners ?"

Certains peuples continuent à mettre la course à pied au coeur de leur cosmogonie, notamment les Tarahumaras, installés au Mexique et qui ont pour habitude d'organiser des courses de 60 kilomètres et plus auxquelles participent toutes les générations des différents villages. "Les Tarahumaras n’ont pas de dieu à proprement parler, ils vénèrent la nature dans son ensemble et leur fameux rarajipari, ou jeu de course, est une façon d’exprimer leur foi, de perpétuer leurs traditions" explique Jean Philippe Lefief dans son histoire du trail.

"Comme beaucoup d’autres Indiens de l’ère précolombienne, une bonne part de leur identité collective est centrée sur la course, seulement leur renommée en la matière dépasse de loin celle des autres tribus et leurs extraordinaires facultés ont surtout survécu au « progrès », ce qui en fait les derniers vestiges d’une culture vouée à la disparition" explique Jean Philippe Lefief. "L’endurance, qui était déjà un mode de vie, est devenue pour eux une nécessité vitale. Ils l’entretiennent depuis quatre siècles avec d’autant plus de ferveur qu’elle est aussi au centre d’une spiritualité unique."

Pour ceux qui veulent avoir une idée plus précises sur ces courses et le talent des Tarahumaras, voir  et .

Alors évidement ceux et celles qui font ces courses ne ressemblent en rien au trailers de l'UTMB ou de la Diagonale du fou.

On est très loin des gros Barnums publicitaires que sont devenues les courses longues distances et les trails dans les pays riches. 

Ici, pas de super-chaussures Salomon, mais plutôt des sandales.

Pas de super tenues ultra-techniques de North Face ou Millet, juste des jupons, des pulls et des t-shirt de coton.

C'est tout le contraire de ce que nous décrivions dans "Vers des coureurs de plus en plus lourds ?"

On est dans le frugal, le très frugal.

On est avec de la course à pied qui n'est pas conçu comme un sport pour "se faire du bien", mais pour communiquer autrement avec le monde et la nature.

C'est à méditer au prisme des enjeux des mobilités sportive et urbaines que nous allons devoir inventer dans les années à venir.

On en reparle beaucoup plus longuement le 13 septembre prochain notre Atelier sur le thème “Et si c'était à Branly que s'inventaient nos futures mobilités ?"

Tuesday, April 16, 2019

CES BOLIVIENNES QUI FONT DES 6 000 EN JUPON

Il est toujours bon de démystifier certains exploits sportifs occidentaux notamment en haute mer ou en haute montagne. 

Il est toujours bon de regarder comment certains peuples ont toujours affrontés ces mondes jugés hostiles depuis des milliers d'années, sans en faire des exploits et sans toutes la technologies dont nous disposons aujourd'hui - voir "Peut-être sommes nous encore convaincus que la navigation ..."

C'est, à une autre échelle, ce que viennent aussi nous rappeler ces seize Cholitas boliviennes qui, après avoir été cuisinières dans les camps de base des expéditions andines, ont décidé, elles aussi, d'aller escalader les montagnes ... et de le faire dans leur jupe traditionnelle, la pollera.  

Parmi leur dernière conquête, l'Aconcagua qui culmine à 6 972 mètres.

C'est généreux, joyeux et ... ça nous incite à penser au sport de façon un peu différente.

C'est pour parler  de cette nécessité de multiplier les regards non occidentaux sur les mobilités légères et les pratiques sportives, que nous organisonscle 13 septembre prochain un Atelier sur le thème "Et si c'était à Branly que s'inventaient nos futures mobilités ?"

Thursday, April 11, 2019

QUAND PATAGONIA FAIT LE TRAVAIL DES POLITIQUES À CHAMONIX

La vallée de Chamonix étouffe sous la pics de pollution de l'air depuis plus d'une décennie.En cause, le trafic automobile qui atteint les 600 000 camions et 1,6 million de voitures par an.

Les pouvoirs publics connaissent la situation, mais ne font rien (ou presque)

Alors qui s'empare aujourd'hui de cette lutte pour un air pur en montagne ? Patagonia.

Patagoniaune fois de plus serions nous tentés de dire, tant le combat écologique semble être devenu le coeur d'action de la marque. Mais on va pas s'en plaindre.

On a en déjà parlé plusieurs fois.

A Chamonix, la marque lance "Running Up For Air-Chamonix", un trail qui se déroulera le 4 mai prochain dans la vallée de l'Arve.

Cette course s'inspire directement du mouvement RUFA lancé depuis quelques mois aux Etats-Unis, et qui vise à monter des compétitions sportives pour lutter contre la pollution atmosphérique.

"Running Up For Airva donic être ouvertement une course politique car elle va faire le travail de ceux qui auraient dû agir depuis longtemps, on parle évidement des politiques de tout bord toujours aussi terrifiés à l'idée de s'attaquer au traffic automobile.

"Running Up For Air" va aussi réaliser le travail que n'a jamais voulu engager l'Ultra Trail du Mont Blanc, c'est à dire d'utiliser une course à pied grand public pour penser autrement les mobilités montagnardes - voir "Et s'il était urgent de réinventer l'UTMB ?"

"Running Up For Air" rejoint deux de nos grands questionnements actuels : 

Wednesday, April 10, 2019

ET SI ON VALORISAIT PLUTÔT LA TRADITION LOW-TECH ?

Pour prolonger les deux précédents posts sur le sens du mot "innovation" au prisme du low-tech  - voir et -, je voulais vous inciter à lire "Shaper de Chine : l'artisan du ski de l'Altaï".
"La Chine est un lieu d’une richesse inépuisable pour le voyageur contemporain. Les montagnes du Xin Jiang cachent des artisans du ski d’un autre âge. À moins qu’ils ne soient les plus modernes d’entre nous, à fabriquer eux-même l’objet de leur glisse, pour le travail mais aussi pour le plaisir.
Que demander de plus ?

C'est tout le contraire de l'innovation, mais c'est efficace, performant, écolo et low-tech.

On en reparle plus longuement le 13 septembre prochain lors de l'Atelier "Et si c'était à Branly que s'inventaient nos futures mobilités ?"

Tuesday, April 09, 2019

ET SI ON S'INTÉRESSAIT PLUS AUX INNOVATIONS LOW-TECH ?

Si on part du principe :

-  que l'innovation, c'est la capacité d'inventer des choses en rupture avec les anciens modèles

- que l'innovation ne se réduit pas au numérique,

- que l'innovation c'est aussi le low tech,

Alors ...

Alors quand, avec ces convictions, on découvre le WindSled Domeb, un mega traineau tracté par un kite géant et destiné à traverser l'Antartique, on est forcément admiratif.

Admiratif, car voilà une innovation low-tech, écolo et véritablement en rupture par rapport aux modèles dominants de mobilité et de transport.

Évidement ce traineau à voile n'est pas applicable partout (loin de là, même), mais il montre comment aujourd'hui on peut innover low-tech pour répondre au défis écologiques et énergétiques auxquels nous devons faire face.

Pour avoir tous les détails sur ce traineau, voir  et .

On est dans la lignée de notre questionnement "et si le sport pouvait renouveler le combat écologique ?"



De façon plus stratégique et prospective, ça renvoie surtout à notre Atelier Transit-City du le 13 septembre prochain organisé autour de la question "Et si c'était à Branly que s'inventait notre avenir mobile ?

Monday, April 08, 2019

DE QUELLE INNOVATION PARLE-T-ON ?

La Une des Echos, il y a quelques jours.

Ou quand "l'innovation" est réduite à l'industrie, aux hautes technologies, à la voiture, à l'aviation, au nucléaire ...

Ou quand les imaginaires d'innovation sont captés et monopolisés par de vieux modèles économiques et technologiques qui montrent pourtant aujourd'hui toutes leurs limites sociales et écologiques.

Question :
"Que peut signifier critiquer les techniques aujourd'hui dans un monde façonné par l'innovation ?" - .
On essaiera d'y répondre, le 13 septembre prochain avec notre Atelier, "Et si c'était à Branly que s'inventaient nos futures mobilités ?"

Friday, April 05, 2019

VIEUX GRÉEMENTS ?

Baie de Sydney en 1936 et en 2016.

On regarde cela comment ?

Comme un passé dépassé ?

Ou, plutôt, comme un passé porteur d'innovations pour une future mobilité légère, sportive et élégante ?

Thursday, April 04, 2019

PEUT-ÊTRE SOMMES-NOUS ENCORE CONVAINCUS QUE LA NAVIGATION ...

"Peut-être sommes-nous encore convaincus que la navigation au long cours est née avec les grands capitaines européens"
C'est par cette phrase exceptionnelle que commence le non moins exceptionnel "Le Peuple de l'Océan - L'Art de la navigation en Océanie" d'Emmanuel Desclèves

Phrase exceptionnelle car elle dit en quelques mots tout sur la longue suffisance occidentale face à des cultures qui eurent pourtant beaucoup d'avance sur l'Europe dans bien des domaines.

Ce fut notamment le cas des peuples dits d'Océanie en matière de navigation. Ces peuples ont, en effet, dès le quatrième siècle avent JC, sillonné le Pacifique et une partie de l'océan Indien avec des navires et une science de l'orientation hors du commun.  

En lisant "Le Peuple de l'Océan", on devient modeste, un peu plus cultivé et - surtout - on regarde le monde une peu autrement.

Et en lisant "Le Peuple de l'Océan", on apprécie encore mieux la très belle expo "Océanie" qui se déroule actuellement au musée Branly

On revient sur ce sujet très vite, et beaucoup plus longuement, le 13 septembre prochain dans le cadre de notre Atelier "Et si c'était à Branly que s'inventaient nos futures mobilités ?"

Tuesday, April 02, 2019

C'EST QUOI DEMAIN, LA CAMPAGNE ?

On a tous une image de "la campagne" dans la tête.

On a tous un paysage de campagne idéal dans la tête.

Avant, la campagne c'était la nature, l'agriculture.

Aujourd'hui, c'est plus vrai.

Aujourd'hui, la campagne ce sont des hangars, des lignes à haut tension, des éoliennes des petits morceaux d'urbains, du pavillonnaire, des grandes surfaces, des déchèteries, des pylones téléphoniques ...

Voir nos récents posts sur cette question, , , et .

La campagne, on sait plus très bien comment la regarder, ni forcément très bien la comprendre, ni quoi en attendre.

C'est un paysage déchiré.

C'est un territoire dans lequel, on l'impression qu'aucune règle d'aménagement et de cohérence ne s'applique .

"Le métissage des territoires, l’absence de frontières entre les domaines sont bien une marque du contemporain" écrit Anne Cauquelin dans la préface de son passionnant "L'Invention du paysage".

Et ce métissage n'en est probablement qu'à ses débuts, surtout quand on voit des projets comme celui de construire la plus haute tour d'Europe dans un village de la campagne danoise - voir, .

La question est alors simple : quels sont les outils pour comprendre et analyser  "la campagne" aujourd'hui ?

Pour la ville, on a l'urbanisme - mais pour la campagne, on a quoi ?

Bref, on fait comment pour comprendre les mutations actuelles de "la campagne" ?

C'est pour réfléchir à cette question, que nous lançons aujourd'hui notre chantier "C'est quoi demain, la campagne ?"

Ce chantier viendra compléter et enrichir notre "Rural Mobility Lab" et nos interrogations sur les imaginaires campagnards notamment en terme de mobilité - voir, "Moutons, vaches et tracteurs : les futurs hyper-modernes ?"

On en reparle très vite

Monday, April 01, 2019

LES NOUVEAUX HORIZONS DE TOILE

Pour prolonger nos récentes réflexions sur les nouveaux paysages de ce que l'on continue à appeler "la campagne" - voir  et  -, je voulais juste vous proposer ces quatre photos des serres de fruits et légumes installées dans la région d'Almeria en Andalousie.

Ou quand on ne sait plus très bien ce qu'est l'agriculture aujourd'hui.

On est dans le prolongement de "C'est quoi un paysage agricole demain ?" et "Brouillage des espaces".

Mais ces images peuvent aussi renvoyer à nos questions concernant les nouveaux urbanismes de toile qui émergent actuellement dans différentes parties du monde.
- C'est quoi un paysage agricole demain ?

- C'est quoi un paysage urbain demain ?