Wednesday, July 27, 2022

ET SI À PARTIR DE MAINTENANT, LE SPORT RÉCLAMAIT LA TERRE ?

Actuellement le Palais de Tokyo accueille une exposition intitulée "Réclamer la terre"

Si on en croit ses promoteurs, l'expo a vocation à “penser le monde au-delà de la division entre nature et culture” en suivant “la trace d’artistes qui travaillent autrement les éléments (terre, eau, feu, air, végétaux, minéraux…) dans un contexte d’urgence écologique”.

N'ayant pas vu l'expo, on ne jugera pas de la justesse des oeuvres présentées par rapport à l'ambition affichée.

Par contre, on retiendra de "Réclamer la terre" les exigences que les commissaires de l'expo se sont imposées pour inciter à repenser le monde autrement.

Des exigences très fortes et qui incitent à s'interroger.

Qu'est-ce que "Réclamer la terrepourrait, par exemple, bien vouloir dire pour penser le sport ?

Et plus particulièrement, qu'est-ce que cela pourrait vouloir dire pour penser le sport en ville ?

On ne va évidement pas répondre à cette ambitieuse question dans ce post.

Mais on peut au moins réfléchir sur les conséquences que cela pourrait avoir pour penser la ville et penser les stades dans les années qui viennent.

Pour y réfléchir, nous vous proposons quelques pistes de réflexions déjà abordées dans ce blog, mais qui méritent probablement que l'on s'y penche encore un peu plus au vue de la révolution climatique en cours.

Voir :

Une fois ces réalisations ou hypothèses de travail posées, il est tentant de l'appliquer sur une ville, et ce dans le prolongement du précédent post qui montrait combien les stades parisiens sont aujourd'hui de véritables puits de chaleur aux pourtours de la capitale 

Et si le sport réclamait la terre ?

Et si les ambitions et les installations sportives se mettaient - enfin ! - au service des ambitions écologiques et climatiques des villes ?

Monday, July 25, 2022

C'EST QUOI DEMAIN, DESSINER LA CARTE DU SPORT EN VILLE ?

Quand on travaille sur la future histoire climatique du sport, il faut à un moment ou à un autre se poser la question des outils d’analyses de cette nouvelle histoire à écrire.


Des outils d’analyses qui auront vocation à penser le sport autrement, et notamment autour de la chaleur.


C'est une question sur laquelle nous travaillons depuis plusieurs années dans le cadre de nos réflexions sur “les nouveaux imaginaires climatiques”.


Aujourd’hui, il faut passer à une nouvelle étape et imaginer une nouvelle cartographie du sport sous le prisme du climat qui arrive.


Une démarche d’autant plus urgente, que certaines cartes montrent que les stades sont parmi les principaux puits de chaleur en ville - voir l’image ci-dessous sur Paris, .


Cette carte de Paris avec ses stades fournaises montre combien il va falloir redéfinir ce que seront demain les nouveaux territoires du sport.

Des territoires qui seraient définis non plus seulement par la qualité de leurs infrastructures, mais par la fraicheur qu'ils offriraient pour la pratique sportive.

Et c'est là que l'initiative lancée récemment à Londres apparait très interessante.

La mairie de Londres vient, en effet, de mettre en place une application Cool Spaces qui permet de détecter selon un certain nombre de critères, des lieux et des équipements offrant de la fraicheur - .

Cette carte n'a pas été pensée autour du sport, mais on comprend aisément qu'elle ne peut qu'intéresser les sportifs.

On peut même faire l'hypothèse que cette carte devienne la future carte du sport pendant les périodes chaudes de l'année en situant précisément là où il fait frais.

Ça veut dire quoi ?

Ça veut dire que très vite, les temps et les lieux du sport urbain vont être totalement bouleversés et réinterrogés.

Et ça veut dire qu'il va falloir très vite imaginer une cartographie sportive déterminée non plus par les équipements traditionnels, mais par le climat.

Aujourd'hui, tout cela est encore très balbutiant.

Mais demain, cette question va devenir un enjeu essentiel.

Voir sur cette question.

Thursday, July 21, 2022

C'EST QUOI LA FUTURE HISTOIRE CLIMATIQUE DU SPORT ?

Plusieurs étapes du Tour de France se déroulant dans la canicule - .

Un Japon/France de rugby interrompu toutes les 10 minutes pour des water breacks - .

Un championnat du monde d'Athlétisme aux Etats-Unis touché par une vague de chaleur - .

Et on aurait pu allonger la liste ...

Alors, on se dit que forcément, d'une façon ou d'un autre, le climat va devenir le grand sujet du sport demain.

Mais non ...

Le ministère des Sports et des JO vient d'organiser un séminaire sur la gouvernance sportive d'ou ressort un document sans que jamais ne soit clairement évoqué autrement qu'une petite ligne perdue en page 21, le réchauffement climatique - .

Alors qu'on était quand même en droit d'attendre de ce séminaire qu'émerge un minimum de vision sur ce que le dérèglement climatique devrait changer dans les pratiques, dans la fréquentation des installations, dans l'organisation des fédés, dans le déroulement des compétitions ... bref dans la gouvernance du sport.

Mais non, là encore, rien ...

Comme si le monde professionnel et les institutions sportives ne voulaient rien voir.

Comme si le monde professionnel et les institutions sportives ne voulaient rien changer.

Comme si le sport pouvait continuer à se penser comme au XX° siècle.

Comme si le sport pouvait continuer à se pratiquer comme au XX° siècle.

Tous les secteurs économiques (transport, construction, agriculture...) se remettent en cause.

Le monde sportif professionnel et les institutions sportives, non.

Et ils se veulent être des modèles pour la jeunesse ????

Le chemin risque d'être long pour eux ...

Il y a clairement urgence à écrire et à inventer un nouveau grand récit du sport autour du dérèglement climatique.

Nous, dans le cadre de notre Prospective Sport Lab ®, on s'y attelle avec notre "future histoire climatique du sport".

Et on reparlera, .

Tuesday, July 19, 2022

ET SI ON REPENSAIT LE SPORT AUTOUR DE LA SOUFFRANCE DES VAINCUS ?

Il y a quelques jours, a ouvert la douzième Biennale d'art contemporain de Berlin - .

Si j'ai bien compris, cette édition a vocation à réinterroger "l’histoire du XXᵉ siècle du point de vue des souffrances infligées aux vaincus".

Les vaincus étant, en l'espèce, les non-occidentaux et plus particulièrement tous les peuples colonisés.

On est donc loin du sport.

Reste que cette démarche a suscité en moi une question toute simple : 

 "Et si on réinterrogeait le sport du point de vue des souffrances infligées aux vaincus ?"

C'est pour l'instant juste une hypothèse de réflexion qui mérite bien évidement d'être retravaillée, précisée et enrichie.

Mais je suis convaincu que cette interrogation peut devenir un angle très stimulant pour penser le sport et ses finalités un peu autrement.

Cette question pourrait, de plus, venir compléter :

Et surtout, cette question pourrait alimenter nos réflexions sur la nécessité pour le sport de "s'inventer de nouveaux grands récits".

On devrait donc en reparler très vite.

PS/ Les photos qui ouvrent ce post sont extraites de la très forte série "Fourth" réalisée par la photographe australienne Tracey Moffat lors des JO de Sydney.

Monday, July 18, 2022

ET LE SPORT DEVAIT REDÉFINIR LA NOTION DE VICTOIRE ?

Et si demain, il fallait redéfinir la notion de victoire dans le sport ?


C'est très directement la question que pose Nike en lançant avec la footballeuse américaine Megan Rapinoe une nouvelle collection appelée Victory Redefined.


Si traditionnellement “la victoire signifie un gagnant et un perdant”, la joueuse ambitionne ni plus ni moins de “changer ce que signifie gagner” avec une approche plus inclusive et dépassant le seul aspect sportif de la compétition.


Elle “veut encourager les autres à se demander : pour qui est-ce que je joue ? Pour quoi est-ce que je joue ?


On peut évidement regarder cette démarche comme un simple nouveau coup marketing de Nike.


Mais on peut aussi regarder cela comme les bases d'un bon questionnement sur la vocation du sport au XXI° siècle.


Le sport s’est construit au XX° siècle sur la notion de compétition et de victoire.


Aujourd’hui, la victoire est devenue anecdotique dans la pratique sportive.


Aujourd'hui, on ne veut plus être winner, juste finisher.


Aujourd'hui, on ne veut plus forcément gagner, mais on veut forcément s'amuser.


Dès lors, est-il encore pertinent et intéressant de réfléchir au sport du XXI° siècle sous le prisme de la victoire ?


Et si oui, comment définir cette victoire si elle n'est plus synonyme de gagner ?


C'est une question.


Et ça sera l’une de celles que nous aborderons lors des quatrièmes Rencontres de la Prospective Sportive organisées en novembre prochain autour de la question "Et si le sport devait s'inventer de nouveaux grands récits ?"

Thursday, July 07, 2022

ET SI ON PRÉCISAIT UN PEU NOS DÉMARCHES ?

Parfois, il faut expliquer.

Parfois, il faut mettre en cohérence.

Parfois, il faut mettre en cohérence des démarches et des réflexions.

Alors, allons-y !

Le métier de Transit-City, c'est de faire de la prospective - .

Parmi les chantiers de prospective, il y a celui du sport.

Un chantier de prospective qui occupe beaucoup de place sur ce blog, et dont les méthodes et les champs de réflexion méritent sans doute d'être mieux expliqués.

C'est l'objet de ce post.

Indépendamment de nos missions sur cette question pour nos clients, nous développons notre réflexion autour de deux démarches.

Les Rencontres de la Prospective Sportive ®.

Les Rencontres que nous organisons deux fois par an avec Patrick Roult de l'Insep, ont vocation à réfléchir sur les nouveaux imaginaires et les nouveaux récits du sport.

La première édition des Rencontres avait pour objet de s'interroger sur la pertinence ou non des valeurs portées par les Jeux Olympiques -

La deuxième édition des Rencontres avait pour objet de réfléchir sur les nouveaux imaginaires des sports outdoor autour de la notion du sauvage - .

La troisième édition des Rencontres avait pour objet de questionner la notion de transgression comme possible moteur de l'innovation sportive - .

La quatrième édition des Rencontres organisée en novembre 2022, aura, elle, pour vocation de travailler sur les possibles éléments constitutifs de nouveaux grands récits sportifs pour le XXI° siècle - .

Les Process prospectifs du Prospective Sport Lab ®.

Les Process ont pour ambition d'aborder de façon longue et sans échéances précises, des grandes questions sur les nouvelles vocations du sport.

C'est ainsi que sont en cours depuis plusieurs mois les Process "C'est quoi les imaginaires de la compétition demain ?" et "Ça sert à quoi le sport demain ?".

Et depuis quelques semaines, nous avons engagé trois nouveaux Process sur des questions qui ne nous paraissent pas assez abordées dans le monde du sport.




Voilà, où l'on en est.

Monday, July 04, 2022

ET S'IL FALLAIT REPENSER LE SPORT À PARTIR DES VULNÉRABILITÉS ?

Parfois, il y a des petits opuscules d’une quarantaine de pages qui vous forcent à tout remettre à plat dans la façon que vous avez d’analyser ou de regarder un phénomène.


Ces petits opuscules ne sont pas nombreux.


Mais quand ils vous tombent dessus, vous comprenez que s’ouvrent à vous de nouvelles lignes d’horizon et de nouveaux chantiers de réflexions.


Parmi ces petits opuscules, il y en a un qui m'est tombé dessus ce week-end.


Son titre ?  Ce qui ne peut être volé”, co-signé de la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury et du designer Antoine Fénoglio.


Cet opuscule parle de la vie, et donc de nos fragilités, de nos vulnérabilités.


Car parler de la vie, c’est parler de tout ce qui l’agresse et de tout ce qui nous fragilise.


Mais c'est aussi parler de tout ce qui nous protège et nous permet de nous construire, comme le silence, l’horizon, le temps long, le deuil, la santé ….


Bref, parler de tout ce qui ne devrait pas pouvoir nous être volé.


C'est à dire de tout ce qui peut nous aider à nous construire une vie bonne en redéfinissant de nouveaux liens aux objets et à nos environnements proches et lointains.


Cet opuscule ne parle pas de sport.


Mais les chemins tracés par les deux auteurs, peuvent nous aider à penser le sport.


Car le sport, c’est le corps.


Car le sport, ce sont des objets.


Car le sport, ce sont des territoires.


Des éléments (le corps, les objets, les territoires) qui dans le sport sont regardés, pensés et conçus sous l’angle de la performance.


Mais si on inversait nos façons de regarder ?


Et si on pensait le sport non plus sous l’angle de la performance, mais sous l’angle de la vulnérabilité ?


Ca serait quoi dorénavant penser le sport à partir 


- de la vulnérabilité du corps ?


- de la vulnérabilité de l’humain face aux exigences de la société ?


de la vulnérabilité des territoires dans lesquels les humains exercent leurs sports ?


C’est à dire 


- ne plus penser le sport pour performer, mais pour se protéger.


- ne plus penser le sport pour performer, mais pour protéger nos environnements.


C'est à dire, dorénavant penser le sport autour de ce qui est vulnérable et donc de ce qui doit être protégé.


Et s’il y avait là, les bases d’un nouveau grand récit sportif pour le XXI° siècle ?


Et s'il y avait là, les bases pour un nouveau grand récit politique et écologique du sport au XXI° siècle ?


Ces quelques lignes sont juste le début d'une réflexion.


On la poursuit.


Et on en reparlera forcément, .