Thursday, September 28, 2017

TRANS-SPORTS ® : ET SI ON PASSAIT DE LA MOBILITÉ À LA MOTRI-CITÉ ® ?

En France, viennent de s'ouvrir "les Assises de la mobilité".

Ces Assises ne sont évidement pas celles de la mobilité.

Ce ne sont que les Assises du transport, c'est à dire les Assises des moyens techniques - du train, de la voiture, du métro et un peu du vélo - et des acteurs traditionnels du transport - industriel, exploitants et gros boites du BTP.

Elles ne sont donc que le reflet d'un certain regard, celui des institutions et des acteurs traditionnels du transport - mais comment s'en étonner quand la ministre en charge du dossier, Élisabeth Borne, est l'ex-patronne de la Ratp, passée par Eiffage et la SNCF ? 

Ces Assises auraient pu avoir une approche originale et profondément contemporaine: celui de la santé et de la sportivité, ces dernières recouvrant aussi bien la lutte contre la pollution que la lutte contre la sédentaritéCes Assises auraient pu être patronnées par la ministre des Sports ou la ministre de la Santé
Mais non ...

On aurait pu rêver d'entendre à ces Assises la vision de la mobilité urbaine imaginée par des marques comme Nike ou Salomon, plutôt que le énième discours du patron de Transdev ou de Eiffage. On aurait donc pu avoir cela ou cela.
Mais non ... 

C'eut été une approche un peu trop neuve et disruptive.

Et pourtant ...

Et pourtant ce souci du corps et de la lutte contre la sédentarité ne va faire que prendre de l'ampleur dans les années qui viennent.

Si les XIX° et les XX° siècle ont été les siècles de la machine, le XXI° va être celui du corps !!

On en a déjà beaucoup parlé dans ce blog - voir, notamment 

Déjà un certain nombre d'études montrent que la mobilité sportive au quotidien ne cesse de progresser, le problème étant que les infrastructures ne sont pas adaptées à ces nouvelles pratiques sportives urbaines.

Voir à ce sujet - Et si la course à pied devait enfin avoir ses escales urbaines ?


La bonne nouvelle est que si les pouvoirs publics et les acteurs du transports ne comprennent pas cette mutation des imaginaires et des pratiques, d'autres le font pour eux.

A ce titre, on peut citer la toute nouvelle démarche d'Active Commuting qui propose des bâtiments modulaires pour les commuters sportifs, coureurs ou cyclistes - plus,


Ce n'est qu'une première et petite étape de la mutation des transport vers ce que nous appelons les "trans-sports".

C'est pour prolonger ces réflexions et surtout imaginer de nouvelles réponses à cette mutation des pratiques et des imaginaires de la mobilité autour des questions de motricité et de sportivité, que nous lançons au sein de Transit-City le chantier "TRANS-SPORTS ® : Et si on passait de la mobilité à la motricité".

Nous constituons actuellement un nouveau groupe de travail avec différent partenaires, et notamment Patrick Roult de l'Insep avec lequel nous travaillons depuis plusieurs mois sur cette question.

On en reparle très vite.

Ce chantier s'inscrit dans le prolongement et l'enrichissement de "Et si le sport dévorait le monde ?" et de "Les 6 temps du sport, du corps ... et de la performance".

Wednesday, September 27, 2017

"ON AURA ENVIE DE SORTIR À POIL"

"Je suis persuadé qu'étant devenus, au XXI° siècle, des hyperurbains, on va retourner vers des sports d'endurance, parce qu'on a pas envie de perdre ce statut d'être humain. 
Tout s'est tellement virtualisé que les gens ont besoin de se retrouver, de savoir quelles sont leurs capacités, est-ce qu'ils vont pouvoir dépasser leurs limites ? 
J'étais un grand fan des montres GPS connectées parce que j'avais peur de me paumer et j'avais ma fréquence cardio. Un jour, sur une étape du Tour de France, je demande à Bernard Hinault s'ils avaient la fréquence quand ils montaient le Galibier. Il me dit "Hein, tu parles ! Au pouce, là, boom sur l'artère, tu comptes et tu vois à combien t'es." Je crois qu'on va revenir à ça. Qu'on aura envie de sortir à poil."
Thierry Marx - "The Running heroes society".

Ça peut renvoyer à :
- "La bite à l'air comme idéal de mobilité ?"
- "Le nu comme idéal ?"

Tuesday, September 26, 2017

C'EST QUOI LA QUATRIÈME BIFURCATION ?

La thèse de Pierre Musso dans son passionnant "La Religion Industrielle" est simple et lumineuse "la religion industrielle est l’aboutissement d’un double processus de rationalisation croissante et d’incarnations successives."

Cette histoire s'est construite autour de trois bifurcations 

- La bifurcation fondatrice est la Réforme grégorienne qui "suscite une « première révolution industrielle » qui s’institutionnalise dans les monastères dès les XIIe- XIIIe siècles."

- "La deuxième bifurcation, entre 1600 et 1750, s’opère en deux temps : le premier est marqué par la naissance de la science moderne, vers 1600, associé à un programme rationnel de domination de la Nature dont les « entrailles » deviennent le nouveau lieu de l’Incarnation. Elle donne naissance à la Manufacture. Le second moment se noue vers 1750, dans l’opposition entre deux visions, celle de Rousseau contre celle des Lumières écossaises qui triomphent et ouvrent la voie à la grande « Révolution industrielle » de l’Angleterre."

- "La troisième bifurcation, vers 1800-1950, est celle de la formulation explicite d’une religion industrielle comme foi dans le progrès technoscientifique et culte « terrestre », avec l’industrialisation du XIXe siècle, la naissance de l’Usine et de la « grande industrie » dans laquelle elle s’institutionnalise.(…) Elle s’achève dans l’élaboration du corpus managérial et sa rencontre avec la cybernétique." (…)

"Chacune de ces trois bifurcations fonctionne comme un miroir posé entre une vision du monde qui se modifie ou s’enrichit et une réalité techno-scientifique-industrielle, entre une croyance et une rationalité, entre une Image du monde et une institution qui la représente."

Avec la banalisation du numérique, nous entrons aujourd'hui dans une nouveau monde industriel et technologique dominé par la data (voir à ce sujet le tout récent "Homo deus : une brêve histoire de l'avenir" de Yuval Noah Harari qui met la data au coeur de la vision et de la compréhension du monde de demain)

Dès lors, la question est simple : comment définir cette quatrième bifurcation ?

Comment la qualifier ? C'est quoi sa croyance ? C'est quoi sa promesse ?

C'est tout l'objet du prochain Atelier Transit-City organisé le 6 octobre prochain avec Pierre Musso  autour de la question "Et si la mobilité était le nouvel horizon de la religion industrielle ?"

Monday, September 25, 2017

"JE POURRAIS ME LIBÉRER DE TOUT, SAUF DE LA SOLITUDE"

"Là-haut, j’avais appris à me déplacer, d’abord durement, puis le plus naturellement du monde, comme d’autres enfants apprennent à nager parce qu’un adulte les jette à l’eau: à huit ans, je marchais déjà sur les glaciers, à neuf, j’escaladais les falaises, et à seize, je pouvais enfin courir seul la montagne et étais plus à l’aise par les chemins que dans les rues de ma ville. (…) Mais à trente ans, j’avais presque oublié comment c’était, être seul en forêt, ou plonger nu dans un torrent, ou courir sur le fil d’une crête avec rien d’autre que le ciel tout autour. 
J’avais mis un peu d’argent de côté, de quoi vivre quelques mois sans travailler. Je cherchai une maison loin des centres habités et le plus en hauteur possible.(…) Au printemps, je trouvai l’endroit idéal dans la vallée voisine de celle où j’avais passé les étés de mon enfance: une baita en bois et en pierre à deux mille mètres d’altitude, là où les dernières forêts de conifères cèdent la place aux hauts pâturages. 
J’avais pris de quoi lire et écrire. J’espérais m’y remettre, avec le temps."


Du même auteur, et sur ce même besoin de solitude, lire absolument l'admirable "Les Huit montagnes".

Thursday, September 21, 2017

FRET AND REFUEL

Quand certaines images invitent à repenser autrement le ciel et les formes de mobilités qui peuvent s'y déployer.


Wednesday, September 20, 2017

CECI N'EST PAS UN TRAIN... MAIS UNE CENTRALE ÉLECTRIQUE

Après 
- le train usine, ,
- le train plate-forme de drones, ,
va-t-on voir apparaître l'idée que les trains deviennent des centrales électriques mobiles ?

C'est très possible - voir les explications en vidéo, . 

"It's a wonderfully simple idea, a 19th century solution for a 21st century problem, with some help from the abundant natural resource that is gravity. When the local utility's got surplus electricity, it powers up the electric motors that drag 9,600 tons of rock- and concrete-filled railcars up a 2,000-foot hill. When it's got a deficit, 9,600 tons of railcar rumble down, and those motors - the same way your Prius does. Effectively, all the energy used to move the train up the hill is stored, and recouped when it comes back down." - plus 

C'est le prolongement ferroviaire de "ceci n'est pas un camion ...", et un élément de plus à notre questionnement "Et si la mobilité était le nouvel horizon de la religion industrielle".

Tuesday, September 19, 2017

CECI N'EST PAS UN CAMION... MAIS UNE CENTRALE ÉLECTRIQUE

Pour prolonger mon précédent post sur la façon il faut regarder et penser les camions d'aujourd'hui pour imaginer le monde demain, je voulais vous inciter à regarder la photo ci-dessus.

Vous y voyez quoi ? Sans doute des camions. Et vous avez raison.

Et vous regardez la photo ci-dessous, vous y voyez quoi ? Vous allez me dire "un autre camion". Vous aurez encore raison, mais aussi en partie faux.

Le camion ci-dessous n'est, en effet, pas un simple camion, il va devenir dans les années qui viennent une centrale électrique en puissance.

Ce camion est le Komatsu HD 605-7 qui en passe devenir le plus gros camion à propulsion électrique jamais construit - voir les explications techniques précises, .

Son besoin de puissance à pleine charge est telle, que ses batteries vont produire beaucoup plus d'énergie que son besoin réel - en moyenne 10kWh par trajet, soit à la fin d'une journée un excédent d'énergie de près de 200 kWh.

Dit autrement, ce camion sera donc une véritable centrale électrique. Si on extrapole, on peut donc imaginer que la nuit il se connecte sur un réseau et irrigue les alentours de sa zone d'activité. Ce genre de scénario est delà imaginé pour les voitures électrique qui devraient être capable la nuit d'apporter un surplus d'énergie aux bâtiments qui les abritent. 

Mais avec ce genre d'engin, on change de catégorie en terme de puissance et donc de logique.

Avec ses batteries, le camion change de nature, tout comme il pourrait changer de nature avec une imprimante 3D en devenant une micro-factory mobile (voir, ou avec le drone en devenant un plate-forme logistique mobile (voir, ). Si vous ajouter à ela, l'émergence prochaine des camions autonomes, vous allez immédiatement être tenté de regarder les camions qui circulent aujourd'hui sur nos routes , d'une façon radicalement différente.

Monday, September 18, 2017

FAUT VOIR QUOI ?

En devenant autonomes, les voitures ne seront plus des voitures.

Elles vont devenir des bureaux roulants, des mini usines roulantes - voir,  - des magasins roulants - - des salles de sport -  -, bref des vrais lieux de vie - .

Alors on regarde quoi pour penser à quoi pourrait ressembler le véhicule de demain ?

Et si ces camions bricolés dessinaient une partie de notre futur mobile ? Et si ils préfiguraient ce que pourrait être les bureaux du futurs pour entreprises nomades ? Bref, et si au lieu de regarder du ringard dépassé, on voyait les ce qui pourrait une partie de notre avenir ?


On y reviendra lors du prochain Atelier Transit-City organisé le 6 octobre prochain autour de la question "Et si la mobilité était le nouvel horizon de la religion industrielle ?"

Tuesday, September 12, 2017

FLOATING MOBILE FACTORY 2030 ?

Quand la mer est pensée non plus seulement comme un espace de transport, mais un espace de production à part entière, ça peut donner un vision comme Drift.
"As we have observed, human lives and fabricates products on lands (30% of the Earth’s surface), while using 70% consists of water for transportation only. (...) 
Every module of DRIFT consists of two parts – Production and Delivery sections. Robot arms on each side of Production section provide corresponding services for procedures. During the production cycle, Delivery sections transfer materials from one module to another, and multiply combine with different Production sections. Products from different countries can be processed at the same time, even they are transferring to different destinations."
Sur ce sujet, voir :

On en reparle le 6 octobre prochain, .

Monday, September 11, 2017

FLYING FACTORY 2030 ?

Flying Factory ou une certaine vision de ce à quoi pourrait ressembler (ou non) une partie du tissus industriel dans les décennies à venir sous l'influence, entre autres, des drones et des robots.
"China is expecting 1 billion people living in cities by 2030. To transform half a billion people from rural villagers to urban residents in the next three decades will require a colossal amount of investment in urban infrastructure and real estate. Meanwhile, with the rapid growth of economy, especially e-commerce, mega packing centers and large manufacture & supplier centers are mushrooming in urban area, grabbing lands resources, and bringing environmental pollutions. Flying Factory is trying to resolve this conflict. 
The factory is lifted by drones, big and small, powered by solar system, with great mobility and zero land coverage. Products are assembled by working robots and delivered by smart drones, through online orders. Entire factory could move to certain locations at different times, such as city center during day time, and suburban residential area at night. People at office or home will get their packages in minutes."
Une vision qui peut nourrir notre réflexion autour de la question "Et si la mobilité était le nouvel horizon de la religion industrielle ?"

Sur la possibilité de voir apparaître à très court terme des micro-usines volantes, il faut regarder les réflexions des militaires  et .

Voir aussi "quand les stations orbitales vont devenir de nouvelles manufactures".

Friday, September 08, 2017

ET SI LA MOBILITÉ ÉTAIT LE NOUVEL HORIZON DE LA RELIGION INDUSTRIELLE ?







"La Religion Industrielle" de Pierre Musso est un livre exceptionnel qu'il faut lire absolument si vous vous intéressez à l'évolution du monde du travail et de l'entreprise. 

Pierre Musso fait la généalogie de la religion industrielle et de l'entreprise à travers trois bifurcations idéologiques et techniques incarnées dans trois lieux symboliques 
- le monastère (XI-XIII e siècles)
- la manufacture (XVII-XVIII e siècles
- l’usine (XIX e siècles)
pour arriver à l'entreprise (XX-XXI e siècles)

Question : avec la révolution digitale, quel est le lieu qui symbolise l'entreprise ? 
Est-ce encore le bureau ? voir, .

Et est-ce encore un lieu ? 
Ou n'est-ce pas plutôt la connexion, c'est à dire, non plus un lieu, mais des outils, un téléphone, un ordinateur et une imprimante 3D ?

Qu'est-ce qui fait "le territoire d'une entreprise" aujourd'hui ?

Avec la révolution digitale, n'est-on pas en train de rentrer dans une nouvelle étape de la religion industrielle dont le symbole serait l'absence de lieu ... symbolique ?

On en reparle le 6 octobre avec Pierre Musso.

En attendant, voir "Next Factory".


Les Ateliers Transit-City ont lieu au Pavillon de l'Arsenal 
de 8h45 à 11h
21 Bd. Morland 75004 PARIS.

Thursday, September 07, 2017

40 ANS D'ÉCART ???

Ci-dessus, deux des engins emblématiques de la conquête spatiale des années 70.

Ci-dessous, deux des engins qui devraient devenir emblématiques de la conquête spatiale des années à venir.

Un peu comme si après avoir tout inventé dans les années 60, la conquête spatiale ne faisait plus que reproduire ses anciens schémas.

Ça peut renvoyer à "Apollo is back".

Mais aussi à "Et si le futur n'existait pas ?"


Les images signées sont Benedict Redgrove.