Architecture, Mobilité, Nomadisme, Urbanisme, Nouveaux Imaginaires urbains, Nouvelles Fictions, Prospective, Nouveaux imaginaires du corps, Nouveaux imaginaires du sport
Saturday, October 31, 2009
LA GUERRE DE DEMAIN ? (3)
"What happens when science fiction becomes battlefield reality ?"
C'est toute la question que pose cet excellent livre qu'est "Wired for War: The Robotics Revolution and Conflict in the 21st Century" écrit par Peter Warren Singer.
En deux mots, le contexte c'est cela : "An amazing revolution is taking place on the battlefield, starting to change not just how wars are fought, but also the politics, economics, laws, and ethics that surround war itself. This upheaval is already a foot - remote - controlled drones take out terrorists in Afghanistan, while the number of unmanned systems on the ground in Iraq has gone from zero to 12,000 over the last five years. But it is only the start. Military officers quietly acknowledge that new prototypes will soon make human fighter pilots obsolete, while the Pentagon researches tiny robots the size of flies to carry out reconnaissance work now handled by elite Special Forces troops."
Et en voici un large extrait sur les robots.
"Between 2002 and 2008, the U.S. defense budget rose by 74 percent to $515 billion, not including the several hundred billions more spent on operations in Afghanistan and Iraq. With the defense budget at its highest level in real terms since 1946 (though it is still far lower as a percentage of gross domestic product), spending on military robotics research and development and subsequent procurement has boomed. The amount spent on ground robots, for example, has roughly doubled each year since 2001. “Make ’em as fast as you can” is what one robotics executive says he was told by his Pentagon buyers after 9/11.
The result is that a significant military robotics industry is beginning to emerge. The World War I parallel is again instructive. As a report by the Pentagon’s Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) noted, only 239 Ford Model T cars were sold in 1908. Ten years later, more than a million were.
It’s not hard to see the appeal of robots to the Pentagon. Above all, they save lives. But they also don’t come with some of our human frailties and foibles. “They don’t get hungry,” says Gordon Johnson of the Pentagon’s Joint Forces Command. “They’re not afraid. They don’t forget their orders. They don’t care if the guy next to them has just been shot. Will they do a better job than humans? Yes.”
Robots are particularly attractive for roles dealing with what people in the field call the “Three D’s”—tasks that are dull, dirty, or dangerous. Many military missions can be incredibly boring as well as physically taxing. Humans doing work that requires intense concentration need to take frequent breaks, for example, but robots do not. Using the same mine detection gear as a human, today’s robots can do the same task in about a fifth the time and with greater accuracy."
Pour en savoir plus, voir là et surtout regarder les très impressionnantes vidéos là. On est parfois pas très loin de HALO et Battlefield 2042.
Et pour encore mieux comprendre comment la Defense Advanced Research Projects Agency (Darpa) travaille sur les conflits de demain, voir son plan stratégique 2009 qui est téléchargeable là. C'est une vraie mine d'informations sur nos futurs possibles.
Vous pouvez aussi jeter un coup d'oeil sur le rapport Opportunities in Neuroscience for Future Army Applications réalisé par l'US National Academies of Science.
Enfin, ce post ne serait pas complet si je ne vous renvoyais pas sur Quand Tsahal s'apprête à crédibiliser Blade Runner ...
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Thursday, October 29, 2009
QUAND TATA MOTOR FAIT JUSTE OOPS !
Les planches ci-dessus sont extraites du réjouissant, et parfois très cruel, mais malheureusement désormais introuvable, album "Bonjour les Indes" du trio Dodo, Ben Radis et Jano. Publiée en 1991, cette BD reportage a plutôt très bien vieilli et nombreux sont les passages toujours d'actualité, notamment ceux concernant la circulation locale. La façon de conduire des indiens est, en effet, toujours aussi délirante vue de l'extérieur comme le montre cette fameuse vidéo "India Driving".
On retrouve ce même genre de fluidité routière dans d'autres pays, comme le Vietnam, et notamment à Hanoi là. La seule différence est qu'aujourd'hui en Inde, ce mode de circulation n'est plus le seul fait des motos et des rickshaws, mais aussi des voitures qui ont envahi, en quelques années, tous les espaces urbains.
Le résultat des courses tout le monde le connaît et le subit au quotidien, mega-embouteillages, pollution et, bien entendu, de très nombreux accidents. Car les indiens conduisent très mal, essentiellement au klaxone et surtout tout en rapport de force. Vu côté automobiliste, cela peut donner cela, et côté piétons, cela.
Ici - je vous écrit ce post de Kolkata - le code de la route semble être une option, tout comme le clignotant. Quand les conducteurs respectent les feux, ils s'arrêtent sur le passage piéton voir au delà, et attendent que ceux qui sont derrière - et qui, eux, voient les feux - klaxonnent pour démarrer.
Bref, la circulation en Inde est dangereuse (plus de 100 000 morts, 1,2 millions de blessures graves et 5,6 millions de blessures légères tous les ans) et le développement de l'équipement automobile aggrave les choses. Depuis 1978, le taux de mortalité dû aux accidents de la circulation a augmenté de 85 %..
A Delhi, 57% des tués sont des piétons ou des cyclistes, et 21% des motards !!
Rappelons, aussi, qu'au niveau mondial les accidents de la route sont la quatrième cause de mortalité après la faim, le sida et les maladies pulmonaires.
Voilà, c'est une réalité, tout le monde le sait, le voit ... tout le monde sauf Tata Motor, le constructeur, entre autre, de la Nano.
En effet, pour le lancement de sa petite dernière, Tata, fidèle a tous les codes de la communication automobile, a organisé une campagne totalement irréelle et coupée des réalités indiennes. Voir là notamment. Je ne vais pas m'étendre sur le sujet, il y aurait trop de choses à dire sur cette dernière.
Mais je voudrais juste m'arrêter sur un aspect de la campagne de lancement de la Nano, que fut la mise en ligne du vidéo Tata Nano Games, soit disant destiné à sensibiliser de façon ludique les Indiens aux contraintes de la conduite en ville.
Un rapide coup d'oeil sur l'image ci-dessous, vous permettra de constater que la notion de ville et de rue indienne chez Tata est assez étonnante.
Le jeu compte trois niveaux, avec à chaque fois une circulation de plus en plus dense, mais l'objectif est toujours le même, parcourir le trajet le plus rapidement possible !!!
Le joueur doit respecter un certain nombre de règles de base, notamment rester sur sa voie - ce qui est, c'est vrai, un exploit pour les indiens qui ne cessent de circuler d'une voie sur l'autre pour doubler par la gauche ou par la droite - mais surtout s' arrêter au feu et ce AVANT le passage piétons, et non pas sur ou après comme très souvent dans la réalité !! Cela doit faire partie de ce que le groupe appelle sa corporate social responsibility.
Tout cela pourrait prêter à gentiment ricaner, si ce n'est le commentaire assez terrifiant du jeu quand vous avez écraser deux ou trois piètons (rassurez vous, on ne voit pas de sang et vous n'entendez aucun cri de souffrance !!!) qui se résume à un banal Oops. Et là, en une image tout est dit.
Alors soyons clairs, je n'ai aucun problème avec les jeux vidéo de course de voitures ou ceux beaucoup plus violents comme GTA IV. Au contraire même, j'adore cela et je pense que ce genre de jeux a un vrai rôle à jouer dans notre façon de penser et de pratiquer la ville. (voir là et là)
GTA est un jeu de voyous - c'est clairement affiché - et on y joue pour cela. Mais quand on écrase quelqu'un sur un trottoir, il y a du sang, des cris et vous êtes immédiatement poursuivi par la police. C'est un jeu volontairement hyper-transgressif et pas moralisant pour deux sous.
Bref, c'est tout le contraire du jeu de Tata qui se veut gentiment pseudo éducatif et qui est juste insupportable de bonne conscience déresponsabilisante. Tout ce que je déteste.
PS : On ne peut que regretter que Tata n'est pas fait le premier grand jeu vidéo indien autour de cette idée de la circulation dans les villes indiennes, surtout quand on connaît la qualité des développeurs indiens dans ce secteur (voir là) et quand on voit la créativité de certaines marques pour parler de la rue indienne, comme le montre ce superbe spot de Nike.
PS 2 : Accessoirement sur les rapports entre les constructeurs automobiles et les jeux vidéo, voir les cas de Peugeot, Nike et Nissan.
PS 3 : Et ci-dessous une photo prise hier matin dans le centre de Kolkata, juste pour réaliser ce que recouvre la notion de rue dans certaines grandes villes du sous-continent.
On retrouve ce même genre de fluidité routière dans d'autres pays, comme le Vietnam, et notamment à Hanoi là. La seule différence est qu'aujourd'hui en Inde, ce mode de circulation n'est plus le seul fait des motos et des rickshaws, mais aussi des voitures qui ont envahi, en quelques années, tous les espaces urbains.
Le résultat des courses tout le monde le connaît et le subit au quotidien, mega-embouteillages, pollution et, bien entendu, de très nombreux accidents. Car les indiens conduisent très mal, essentiellement au klaxone et surtout tout en rapport de force. Vu côté automobiliste, cela peut donner cela, et côté piétons, cela.
Ici - je vous écrit ce post de Kolkata - le code de la route semble être une option, tout comme le clignotant. Quand les conducteurs respectent les feux, ils s'arrêtent sur le passage piéton voir au delà, et attendent que ceux qui sont derrière - et qui, eux, voient les feux - klaxonnent pour démarrer.
Bref, la circulation en Inde est dangereuse (plus de 100 000 morts, 1,2 millions de blessures graves et 5,6 millions de blessures légères tous les ans) et le développement de l'équipement automobile aggrave les choses. Depuis 1978, le taux de mortalité dû aux accidents de la circulation a augmenté de 85 %..
A Delhi, 57% des tués sont des piétons ou des cyclistes, et 21% des motards !!
Rappelons, aussi, qu'au niveau mondial les accidents de la route sont la quatrième cause de mortalité après la faim, le sida et les maladies pulmonaires.
Voilà, c'est une réalité, tout le monde le sait, le voit ... tout le monde sauf Tata Motor, le constructeur, entre autre, de la Nano.
En effet, pour le lancement de sa petite dernière, Tata, fidèle a tous les codes de la communication automobile, a organisé une campagne totalement irréelle et coupée des réalités indiennes. Voir là notamment. Je ne vais pas m'étendre sur le sujet, il y aurait trop de choses à dire sur cette dernière.
Mais je voudrais juste m'arrêter sur un aspect de la campagne de lancement de la Nano, que fut la mise en ligne du vidéo Tata Nano Games, soit disant destiné à sensibiliser de façon ludique les Indiens aux contraintes de la conduite en ville.
Un rapide coup d'oeil sur l'image ci-dessous, vous permettra de constater que la notion de ville et de rue indienne chez Tata est assez étonnante.
Le jeu compte trois niveaux, avec à chaque fois une circulation de plus en plus dense, mais l'objectif est toujours le même, parcourir le trajet le plus rapidement possible !!!
Le joueur doit respecter un certain nombre de règles de base, notamment rester sur sa voie - ce qui est, c'est vrai, un exploit pour les indiens qui ne cessent de circuler d'une voie sur l'autre pour doubler par la gauche ou par la droite - mais surtout s' arrêter au feu et ce AVANT le passage piétons, et non pas sur ou après comme très souvent dans la réalité !! Cela doit faire partie de ce que le groupe appelle sa corporate social responsibility.
Tout cela pourrait prêter à gentiment ricaner, si ce n'est le commentaire assez terrifiant du jeu quand vous avez écraser deux ou trois piètons (rassurez vous, on ne voit pas de sang et vous n'entendez aucun cri de souffrance !!!) qui se résume à un banal Oops. Et là, en une image tout est dit.
Alors soyons clairs, je n'ai aucun problème avec les jeux vidéo de course de voitures ou ceux beaucoup plus violents comme GTA IV. Au contraire même, j'adore cela et je pense que ce genre de jeux a un vrai rôle à jouer dans notre façon de penser et de pratiquer la ville. (voir là et là)
GTA est un jeu de voyous - c'est clairement affiché - et on y joue pour cela. Mais quand on écrase quelqu'un sur un trottoir, il y a du sang, des cris et vous êtes immédiatement poursuivi par la police. C'est un jeu volontairement hyper-transgressif et pas moralisant pour deux sous.
Bref, c'est tout le contraire du jeu de Tata qui se veut gentiment pseudo éducatif et qui est juste insupportable de bonne conscience déresponsabilisante. Tout ce que je déteste.
PS : On ne peut que regretter que Tata n'est pas fait le premier grand jeu vidéo indien autour de cette idée de la circulation dans les villes indiennes, surtout quand on connaît la qualité des développeurs indiens dans ce secteur (voir là) et quand on voit la créativité de certaines marques pour parler de la rue indienne, comme le montre ce superbe spot de Nike.
PS 2 : Accessoirement sur les rapports entre les constructeurs automobiles et les jeux vidéo, voir les cas de Peugeot, Nike et Nissan.
PS 3 : Et ci-dessous une photo prise hier matin dans le centre de Kolkata, juste pour réaliser ce que recouvre la notion de rue dans certaines grandes villes du sous-continent.
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Sunday, October 25, 2009
OU S'INVENTE L'AVENIR ?
Ci-dessus la couverture du Time de cette semaine avec ce titre "Why is still America's furure"
Une couverture assez étonnante alors que, notamment sur le plan de l'urbanisme et de la mobilité, le modèle californien (c.a.d en gros, la ville hyper-étalée et le régne de la grosse voiture) est le symbole même de ce que les américains savent, eux-même, être un modèle condamné à moyen long-terme. (voir là et là, entre autres). Mais bon ...
Ci-dessous la couverture de The Post-American World, de Fareed Zakaria dont la thèse est que l'avenir ne s'écrit plus seulement aux Etats-Unis. Une thèse évidente depuis une dizaine d'années, mais qui pour nombre d'américains est un véritable choc.
Dans ces conditions, ma question est : si la Californie est toujours l'avenir des USA, mais que les USA ne sont plus l'avenir du monde, alors où s'invente l'avenir ?
Je vous écris ce post de Mumbai, où les références urbaines ont depuis quelques années fortement évolué. J'avais déjà essayé de synthétiser cette mutation il y a deux ans, lors de mon dernier séjour ici, avec le slide ci-dessous. Ces nouvelles références urbaines de Shanghai et Dubaï semblent encore plus fortes aujourd'hui.
Le modèle n'est donc plus lié à une forme urbaine, mais à une croissance débridée, rapide et forcément ostentatoire. A Mumbai ce ne sont pas moins de 25 nouvelles tours qui ont été construites, ou qui sont en cours de l'être en moins de deux ans. Ca pousse de partout et de façon très désordonnée.
On retrouve ici une ambiance et une énergie beaucoup plus proches de celles de Bangkok ou de Singapore, que de celles d'une ville occidentale. Et dans certains coins, comme ci-dessous à Malabar Hill, on est parfois pas très loin de retrouver le profil urbain de Hong-Kong il y a une dizaine d'années.
Ces quelques remarques ne sont évidement que quelques élément de réflexions rapidement noté en vrac, mais il est clair que dans un certain nombre de parties du monde, les références sud/sud ne cessent de se multiplier et se réinventer.
On est très loin de la Californie, même si celle-ci continue à faire rêver beaucoup d'indiens avec sa silicon valley, et beaucoup plus proche de l'Asie, et de villes comme Djakarta ou Bangkok.
Et pour continuer à réfléchir sur ce thème, voir Et si nous étions simplement en train de changer de monde ? et bientôt Et si c'était en Inde que s'inventait une partie de notre avenir urbain ?
Voir aussi sur ce vaste sujet, la thèse très stimulante "Pourquoi l'Inde et la Chine ne domineront pas le monde de demain" développée de façon assez convaincante par l'économiste Diana Hochraich. Le bouquin est austère, mais rempli de passionnantes analyses sur ces deux pays.
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Friday, October 23, 2009
CUBES VOLANTS
Suite à mon précédent post sur les tentatives de certains architectes de faire des bâtiments aériens, juste quelques images pour continuer réfléchir sur cette question.
VISIONS
Cubes volants à New-York.
Cubes volants à Tokyo.
SOLUTIONS TECHNIQUES ?
Via des portiques portuaires comme à Hong-Kong ?
Via un nouveau genre de réseau de câbles et de pylônes, comme chez Yona Friedman ?
Les réponses sont ouvertes.
Et pour ceux qui sont intrigués par ces images, sachez que celles-ci n'ont rien à voir avec l'architecture et que c'est sans doute pour cela qu'elles sont si formidablement porteuses de rêves et de réflexions prospectives.
Regardez là pour New-York, là pour Tokyo, là pour les installations portuaires et, enfin, là pour le réseau électrique.
And thank you to Chanel 4.
PS / Et pour ceux qui adorent les cubes volants, mais détestent les pigeons, voir là.
VISIONS
Cubes volants à New-York.
Cubes volants à Tokyo.
SOLUTIONS TECHNIQUES ?
Via des portiques portuaires comme à Hong-Kong ?
Via un nouveau genre de réseau de câbles et de pylônes, comme chez Yona Friedman ?
Les réponses sont ouvertes.
Et pour ceux qui sont intrigués par ces images, sachez que celles-ci n'ont rien à voir avec l'architecture et que c'est sans doute pour cela qu'elles sont si formidablement porteuses de rêves et de réflexions prospectives.
Regardez là pour New-York, là pour Tokyo, là pour les installations portuaires et, enfin, là pour le réseau électrique.
And thank you to Chanel 4.
PS / Et pour ceux qui adorent les cubes volants, mais détestent les pigeons, voir là.
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Wednesday, October 21, 2009
QUAND LES HOLLANDAIS RÊVENT DE NUAGES, MAIS QUE ...
Que ce soit avec les visions du designer Paul Hollingworth dans le cadre de son son projet We love to build™ (les deux photos tout en haut) ou dans le travail de Philip Dujardin, toute une iconographie se développe, depuis plusieurs mois, autour de l'idée que les bâtiments mêmes les plus quelconques et les plus tristes, pourraient devenir aériens.
Avec Shortcut the Brilliant (image ci-dessous), Hollingworth va même jusqu'à développer un imaginaire très proche du Chateau dans le ciel, pouvant déboucher en une espèce de Clouds City très cubique.
Si l'idée est très jolie, elle devrait a priori rester utopique encore longtemps, sauf révolution de la physique terrestre, qui paraît quand même assez improbable.
En tout cas ces images ont visiblement permis à certains, notamment aux Pays-Bas, de renouveler un peu leur imaginaire architectural autour de l'idée de, ce que l'on pourrait appeler, les cubes flottants.
C'est notamment le cas d'OMA et MRDV qui viennent de se voir confier deux projets très directement inspirés de ces images.
Le futur siège de la banque DnB NOR à Oslo par MVRDV
La nouvelle extension de la mairie de Rotterdam par OMA
L'ambition était, peut-être, au départ belle. Mais à l'arrivée, et comme une fois de plus avec ces deux cabinets d'archi, c'est totalement raté, tellement tout cela est lourd et empâté. On est plus dans l'empilement de containers sans idée, que dans l'aérien ou le nuage léger.
On est donc avec ces projets encore très très loin des géniales visions et ambitions de Yona Friedman et de sa ville spatiale, et ce même si Koolhaas y fait référence avec sa maquette ci-dessus (avec en fond des images de nuages, au cas où on aurait pas compris l'idée !!!!)
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Tuesday, October 20, 2009
THE NEXT FLOATING SUBURBIA ?
Pour faire suite à mon précédent post, juste ces trois photos ci-dessus qui mises dans ce sens pourraient dessiner une certaine évolution de l'urbanisme du futur sous l'influence de la montée des eaux dans certaines parties du globe. Ou, du plan d'eau artificiel à la cité flottante.
Voir aussi " l'Atlantide comme modèle urbain du XXI° siècle ?", mais aussi " c'est quoi un chantier en 2100 ?"
Monday, October 19, 2009
ROOFTOP ACCESS
La voile est, juste devant le rugby, le plus beau sport du monde. Un sport qui n'engendre que pur bonheur surtout quand la baston est là ! En tout cas, moi, j'adore cela.
Le problème c'est que lorsque les condition sont extrêmes, comme cela arrive parfois dans le sud Pacifique, les bateaux mêmes les mieux équilibrés et les mieux préparés se retournent et ... restent retournés. La mésaventure est arrivée, notamment, à Thierry Dubois lors du Vendée Globe Challenge de 1997 (photo ci-dessus) mais aussi à d'autres lors de cette même édition.
C'est dans ce contexte qu'il fut décidé que les monocoques de la jauge IMOCA devraient être dotés de "escape hatch" installés dans le tableau arrière du bateau (voir l'image ci-dessous), à l'image des trappes d'évacuation équipant les multicoques depuis de nombreuses années (voir là).
Le seul hic de ce système est que, quand le tableau arrière du bateau est noyé sous l'eau, le navigateur peut être bloqué dans la coque. C'est ce qui est arrivé à Jean Le Cam l'hivers dernier (voir là).
Si je vous parle de cela aujourd'hui, ce n'est évidement pas pour vous faire un exposé sur les conditions de sécurité des 60 pieds, mais pour revenir sur une des conséquences des inondations déclenchées par Katrina en 2005 à la Nouvelle Orléans.
Les photos vous les connaissez tous, mais je voudrais revenir sur certaines d'entre elles, et notamment les deux juste ci-dessus. Deux photos qui montrent une réalité a priori banales lors de grandes inondations - des gens sur des toits - mais qui annoncent une petite révolution architecturale montrant combien les catastrophes naturelles pourraient peu à peu changer nos façons de concevoir les bâtiments dans le futur.
Je m'explique.
S'interroger sur les conséquences urbaines des catastrophes, les américains savent très bien le faire et ils ont même ces dernières années lancé sur ce sujet un certain nombre de concours, dont on a déjà parlé là et là, notamment.
Aujourd'hui, on sort de la prospective et de la fiction pour découvrir de quelle façon ils tentent de réparer les énormes dégâts subis par la Nouvelle-Orléans et sa région et la façon dont ils envisagent de recontruire notamment des centaines de villas.
L'administration Bush ayant été d'une rare incompétence, non seulement dans les secours mais aussi dans l'aide à la reconstruction, ce sont surtout des associations privées qui ont entrepris ce travail. parmi elles, la fondation Make It Right fondée par Brad Pitt et qui s'est donnée pour but de proposer de nouvelles architectures et de nouveaux principes constructifs plus adaptés aux menaces d'ouragans et d'inondations propre à la région.
Après un concours international, huit types de maisons ont été retenus, dont certaines sont déjà construites (voir là)
Et parmi ces maisons, celle ci-dessous, qui comme les autres est supposée être "stronger, safer, and storm-resistant".
Le look, notamment du fait des pilotis, fait plus penser à une réinterprétation des maisons traditionnelles cambodgiennes qu'aux villas de la suburbia américaine, mais ce n'est pas ce qui m'a le plus marqué.
Ce qui m'a le plus marqué c'est, en effet, l'installation sur le toit d'un "rooftop access" à l'image des "escape hatch" des voiliers, et ce pour exactement les mêmes raisons, comme le montrent les explications ci-dessous.
En toute logique, si les maisons commencent à se doter des mêmes systèmes de sécurité que les voiliers de course, l'étape suivante devrait être la construction de maisons flottantes.
Et c'est d'ailleurs ce qu'a commencé à faire la fondation MIR avec son projet de FLOAT House conçue par l'architecte Thom Mayne avec des étudiants de UCLA (voir là). Pour plus de détails sur ce projet, voir "Floating house could ride New Orleans' floods ".
Si ce projet allait jusqu'au bout c'est à dire en étant construit à des dizaines d'exemplaires, et qu'un jour une immense inondation devait frapper de nouveau la Nouvelle Orléans, on retrouverait peut-être en Louisiane les images que l'on peut déjà voir à Sausalito Bay ou à Seattle (photo ci-dessous).
Toutes les explications là et les solutions techniques déjà là.
L'étape encore suivante étant, peut-être, des villes entièrement flottantes comme là ?
Sur ce sujet, voir aussi vers de nouvelles relations entre la mer et les villes ?
PS / Et pour les amateurs de hard science fiction, vous pouvez toujours vous jeter sur les très bons Flood et Ark de Stephen Baxter
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