Monday, September 29, 2008

JUSTE UN CHANGEMENT D'ÉPOQUE ...

1965

1969

2008

2008

Quasiment les mêmes images, mais avec quarante ans d'écart et des drapeaux différents, ou comment résumer le basculement d'un monde en quatre images. Quand l'Occident va devoir abandonner peu à peu sa domination pour laisser de la place aux autres et à une modernité plus métissée.

C'est tout le sujet de notre Atelier Transit-City du 24 octobre 2008 dont le thème est : Et si nous étions simplement en train de changer de monde ?

Saturday, September 27, 2008

ET SI LE PIRE C'ETAIT L'ABSENCE TOTALE DE VOITURE ?


Vue N° 1. La photo ci-dessus a été prise en 2005 lors de l'évacuation de Houston menacée par l'arrivée du cyclone Rita. C'était quelques jours après le passage de Katrina sur la Nouvelle-Orléans avec tous les ravages qui s'en sont suivis. Par précaution, les autorités avaient donc décidé de faire évacuer la ville. Et afin d'accélérer l'exode, la police avait mis les freeways en sens unique, d'où cette masse incroyable de voiture roulant sur 18 voies de front !


Vue N° 2. L'image ci-dessus est une vue d'artiste réalisée lors de la phase préparatoire du film I am legend, et destinée à donner l'ambiance d'un New-York vidé de ses habitants. On y voit notamment des voitures noyées à l'entrée d'un des tunnels qui relie Manhattan aux autres quartiers de la ville.



Vues N°3. Les deux images ci-dessus sont extraites d'un travail étonnant réalisé par le photographe japonais Masataka Nakano intitulé Tokyo Nobody.

Ces photos ne sont pas des photo-montages, elles sont le résultat de plusieurs années de travail, et surtout de patiente de Nakano qui a cherché à saisir les instants - très rares - ou certains axes de Tokyo sont totalement vides de toute présence humaine, mais aussi de toute voiture même à l'arrêt.

Je les trouve encore plus inquiétantes que les deux premières images directement associées à des catastrophes, mais qui grâce à la présence automobile font comprendre que les humains sont encore là, où l'étaient il y pas très longtemps. Même l'image du film laisse de l'espoir. Celles de Nakano, absolument pas. Un peu comme si l'absence de voiture signifiait la pire des apocalypses.

Je sais pas ce que vous en pensez, mais regardez les images ci-dessous, elles sont justes terrifiantes, car rien n'est détruit, mais il semble manquer l'essentiel ; le mouvement routier. Comme si aujourd'hui, il nous était tout simplement devenu impossible de penser la ville sans la présence d'automobile.




Sur le Tokyo post-catastrophe, voir aussi .

Friday, September 26, 2008

NEW URBAN SPAGHETTI JUNCTION ?


A l'occasion de l'actuelle Biennale d'Architecture de Venise, la talentueuse agence .NL s'est amusée à revisiter quelques grandes figures classiques de la modernité urbaine, pour en proposer des visions décalées. Parmi ces visions, celle ci-dessus d'un échangeur autoroutier doté d'une anneau de bitume semblant sorti tout droit d'un Grand 8 de fête foraine.

En voyant cette image, j'ai immédiatement pensé au photomontage intitulé Ttukseom, réalisé par l'artiste plasticien Simon Boudvin en 2004 (image ci-dessous). On retrouve la même banalité du cadre et le même équipement improbable, mais cette fois-ci sous la forme d'une rocade déconnectée du réseau et ne servant, donc, strictement à rien.

Mais le paradoxe de ces deux images qui se veulent provocantes est curieusement leur extrême banalité et, en fin de compte, leur faible capacité à surprendre. En effet, les échangeurs ont, aujourd'hui, atteint un tel degrés de sophistication et de complexité - ce n'est pas par hasard si on parle de spaghetti junction - que plus rien ne semble pouvoir nous étonner.

La preuve (ci-dessous) avec cet échangeur bien réel de Chongqing et qui semble répondre directement au montage de Boudvin.

La preuve - encore - avec cette superbe photo (ci-dessous) réalisée par Edward Burtynsky de l'échangeur du Nampu Bridge de ShanghaÏ, et qui ressemble à un pure fiction urbaine. Et pourtant cet équipement fut construit il y a déjà plus de quinze ans, en 1992, précisément, sur le modèle des échangeurs japonais très compacts.

On l'oublie, en effet, trop souvent, mais les plus beaux et les plus complexes échangeurs urbains sont aujourd'hui au Japon, comme le montre, notamment, les clichés ci-dessous tirés du très beau travail de Ken Ohyana.

Et en voyant de telles images, on est tenter d'aller plus loin en se posant une question toute simple : et si les spaghetti junction donnaient naissance demain à un nouveau type de bâtiment organisé comme un méga-échangeur ?

Vu de loin sur Google Earth, cela pourrait donner cela :


Vu de beaucoup plus près, cela pourrait donner cela.

Vu de voiture, cela pourrait donner cela.


Bref, un bâtiment qui, sur le pan architectural, pourrait ressembler à cela :


Si ce projet intitulé 10-Mile Spiral imaginé par Chris Lasch et Benjamin Aranda dans le cadre d'un concours d'idées sur Las Vegas, n'a évidement aucune chance de voir le jour, son esprit et son organisation devrait se concrétiser bientôt ... en Chine et avec des vélos à la place des voitures.

L'agence danoise BIG vient, en effet, de se voir confier la réalisation du pavillon du Danemark pour l'expo Shanghaï 2010. Un pavillon mi-parking / mi-vélodrome qui ressemble étrangement aux images ci-dessus, mais entièrement consacré aux vélos. Un peu comme le symbole d'un changement d'époque et le déclin annoncé de la voiture en ville.

Et si c'était cela l'échangeur urbain post-pétrole de demain ?

Wednesday, September 24, 2008

Monday, September 22, 2008

ONE BIG ROOF FOR NEW-YORK ?



Cela commence comme cela
... puis peu à peu, c'est une bonne partie de la ville qui est recouverte.






Le film sort bientôt. Ce sera l'occasion de voir un autre New-York.

Et sinon, Synecdoche cela veut dire quoi ?

THE AFTERLIFE OF THE BUILDINGS



Intrigué ? Toutes les infos sont

Sunday, September 21, 2008

QUAND LEGO PERMET DE PENSER AUTREMENT L'ARCHI A NEW-YORK ET AILLEURS ...





Il y a plusieurs façons d'aborder les rapports entre New-york et les Légo.
Il peut y avoir la vision purement artistique, comme celle de Reynald Incident avec son projet Lego City, présenté ci-dessus.

Une autre façon est d'imaginer que d'énormes Lego puissent permettre de reconstruire rapidement New-York au lendemain d'une catastrophe. Ce fut le cas avec l'une des stimulantes réponses (voir l'image ci-dessous) données lors du concours organisé l'hivers dernier sur le thème What if New-York ..., et dont je vous ai déjà parlé .


Si cette image est assez réjouissante par sa capacité à nous faire imaginer d'autres futurs possibles, on pouvait penser que les volumes complètement destructurés imaginés là ne seraient pour longtemps que pure vision de l'esprit, et qu'il avait peu de chance de voir sortir de terre un tel type de building au coeur Manhattan.

Et bien, c'était se tromper lourdement et surtout oublier deux choses.

D'abord que New-York est engagé actuellement dans un vaste mouvement de renouvellement architectural, lié très directement au 11 septembre et à la destruction des deux tours qui symbolisaient sa puissance et son dynamisme. Aujourd'hui le bâtiment le plus haut de la ville est l'Empire State Building qui date des années 30. Une situation difficilement acceptable pour des américains longtemps initiateurs et impulseurs de la modernité urbaine, et qui se trouvent aujourd'hui doublés par le dynamisme et à la créativité des villes asiatiques ou arabes.

C'était ensuite oublier que les architectes actuellement les plus réputés, n'ont plus forcément grand chose à dire sur la ville et qu'ils essaient donc d'exister par des bâtiments les plus chocs possibles afin de nourrir encore un peu plus leur notoriété.

Je vous avais déjà longuement parler du cas de Rem Koolhaas qui, à court d'idées depuis plusieurs années, utilise désormais les Lego pour proposer les bâtiments aux formes les plus gratuitement provocantes. (voir )
C'est dans ce même état d'esprit publicitaire, que notre architecte hollandais a repris sa boite de Lego composée uniquement de briques blanches, pour proposer l'immeuble ci-dessous qui s'élèvera à 107 mètres de haut en 2010, à l'angle de la 23 east et 22 rue.



De leur côté les suisses Herzog de Meuron, ont pris, eux, leur boite de Lego remplie uniquement de briques transparentes, pour proposer l'immeuble de 57 étages ci-dessous, qui devrait voir le jour à l'angle de Leonard Street et de Church Street à Tribeca. (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)


Et voilà comment aujourd'hui l'innovation architecturale new-yorkaise semble tout droit sortir d'une chambre de petit garçon qui aurait décidé d'imaginer des immeubles aux formes qui n'existaient pas encore. Un coup je te fais un truc qui part en travers, un autre coup un truc qui se termine n'importe comment ... et que je te réinvente le gratte-ciel américain dont on croyait les codes figés depuis plusieurs décennies. Moi je trouve cela plutôt joyeux et de bonne augure pour les villes hyper-dense de demain.


A ceux qui pourraient prendre mes commentaires pour une vaste blague, je voudrais juste leur signaler qu'en Asie se développent actuellement de nombreuses réflexions prospectives sur l'architecture, dont une partie sont faîtes autour des Lego. C'est notamment le cas du programme Building Asia Brick by Brick, dont sont issus les projets de buildings présentés ci-dessous. Projets, et plus particulièrement celui de droite, qui montrent qu'en fin de compte Koolhaas et Herzog de Meuron, ont plutôt étaient "petits bras" à New-York.


Enfin à ceux qui chercheraient l'immeuble Lego type, je ne peux que leur conseiller d'aller à Singapour où j'ai pris en photo l'immeuble ci-dessous, il y a deux ou trois ans. Il n'est pas vraiment beau, mais loin d'être inintéressant sur le plan de la gestion des volumes, notamment pour tous ces duplex qui disposent chacun de terrasses et de jardin. On retrouve d'une certaine façon l'esprit d'Habitat 67 à Montréal, mais de façon beaucoup plus dense et vertical.


Pour finir sur les rapports architecture et jeux de construction, vous pouvez toujours jeter un coup d'oeil, .