Avant le vélo, ça servait à se déplacer.
Avant le vélo, c'était la découverte, la liberté, les potes.
Avant le vélo, c'était le plaisir de se faire peur dans une méchante descente.
Avant, le vélo c'était un moyen d'insulter les automobilistes qui passaient trop près.
Avant, c'était cela le vélo, et bien d'autres choses.
Tout cela n'a pas disparu, bien sur - voir les deux précédents posts
là et
là.
Mais tout cela n'est plus qu'une petite partie du vélo.
Le vélo aujourd'hui, c'est aussi un truc fixe.
Un truc qui bouge pas.
Un truc qui bouge pas dans une salle de sport.
Un truc qui bouge pas dans un appartement -
là.
Bref un truc qui bouge pas, et que l'on peut mettre n'importe où.
Le vélo est, ainsi, le seul moyen de déplacement qui est devenu en quelques années un objet à faire du sur-place !!!
C'est l'obsession du corps et du bien-être qui sont en partie responsables de cette mutation.
On va pas se plaindre que les gens fassent du sport.
Mais on va juste constater que, en quelques années, on est passé du transport à la transpi.
Et le phénomène ne devrait que croitre dans les années qui viennent avec le retour du sport à la maison (
là) mais aussi le développement du virtuel qui permet de se raconter beaucoup d'histoires en pédalant devant un écran.
Évidement,
cette mutation des imaginaires et des pratiques sportives et mobiles va nous obliger à repenser la fonction de certains lieux.
C'est quoi un salon demain ?
là.
C'est quoi un parking ou un garage demain ? Ces derniers vont-ils eux aussi devenir des espaces de sports ?
On en reparle
le 8 juin,
là.