Thursday, March 31, 2011

RETHINKING COMPETITIVENESS : THE LIMITS TO GROTH



Pour faire suite à mon dernier post, ce très beau tableau (cliquez dessus pour l'agrandir) sur les limites de la croissance au vu de l'empreinte écologique et issu du très stimulant site Visual Assessment.

"This diagram documents the competitive situation of the selected countries and their constraints to growth. Population and ecological debt provide a clear idea of the country's long-term potentiality to improve or maintain its competitiveness level. It has been proved that there is no better solution for poverty alleviation than economic growth. However, infinite economy growth in a finite world is impossible. Sustainable growth needs to be based on the sustainable use of resources. New development pathways are therefore required to reduce the common negative human environmental impacts of a country's development process.

The diagram is a call to rethink competitiveness in a resources-constrained world. National competitiveness analyses still lack clear accounts of biocapacity and resource demands placed by different countries. They fail to consider the fundamental link between economy, human population and environment."

Ce tableau et la démarche qui l'accompagne sont aussi une excellente introduction à notre prochain Atelier du 8 avril prochain organisé sur le thème Et si on utilisait un peu plus les cartes pour penser le futur ?

GROENLAND / CIVILISATION


Ces photos sont extraites de la série Greenland réalisée par le photographe Alban Kakulya.

Elles sont la preuve que la civilisation dite moderne est en marche partout. Comment ne pas s'en réjouir devant de si belles réalisations ? Tout y est, même le réchauffement climatique et les déchets.




Voir aussi, .

Wednesday, March 30, 2011

GATTACA OU LE LORRAIN ?

Pourquoi l'avenir doit-il forcément être plus beau, plus vert et plus proche de Gattaca comme le laisse entendre cette affiche pour l'expo "La Ville fertile" ?

Pourquoi toujours se référer à une esthétique évoluant entre le Magicien d'Oz et une mauvaise publicité de promoteur ?


Pour penser demain, et plus particulièrement les rapports villes/nature, moi, je préfère une photo comme celle ci-dessous. Elle ouvre certainement plus l'imagination que les images aseptisées d'un avenir qui serait déjà tout tracé et forcément fleuri. Voir sur ce sujet, et .


Et puis cette photo renvoie d'une certaine façon aux toiles du Lorrain, visibles actuellement dans la superbe exposition "Nature et Idéal". Elle permet de réfléchir un peu autrement sur le devenir de nos villes notamment sous l'angle du dépérissement et des vestiges imaginaires du futur. Voir, et .


Tuesday, March 29, 2011

Sunday, March 27, 2011

TRÈS SOMBRES RUINES OU LES VESTIGES IMAGINAIRES DU FUTUR

La sidérante et bouleversante photo ci-dessus a été prise à Yamada le 16 mars dernier, soit cinq jours après le tsunami. Elle n'est que ruine et désolation, comme beaucoup d'autres images qui nous viennent du Japon (voir ). Seuls les phares d'une voiture semblent montrer qu'il y a encore - et aussi improbable que cela puisse paraître - un peu de vie.


Cette photo m'a immédiatement renvoyé aux travaux d'Anne et Patrick Poirier, dont je vous avais déjà parlé dans Destroy the tower. Ce couple de plasticiens développe autour de la figure de la ruine toute une réflexion sur le devenir des villes et de ce que l'on pourrait appeler les vestiges imaginaires du futur.


Exotica - installation dont les photos ci-dessous sont extraites - en est une excellente illustration. Cette oeuvre "représente en photos une ville tombée en ruine, puis conservée comme patrimoine et visitée comme nous, les occidentaux, visitons des sites d’autres civilisations disparues. Seulement cette ville ressemble étrangement à nos villes d’aujourd’hui." Nous nous retrouvons, donc, dans "une perspective du « futur antérieur »"

Les installations des Poirier permettent d'explorer sur le mode imaginaire ce que ruines et vestiges évoquent.


Si avec Exotica ci-dessus on pense évidement à Tokyo, on retrouve dans d'autres de leurs oeuvres, comme celle ci-dessus de Thunderstruck Landscape, des paysages qui rappellent, elles, très clairement les images post-apocalyptiques de Nagasaki ou Hiroshima après leur anéantissement nucléaire. On est pas très loin de la photo de Yamada qui débute ce post, ni non plus de ground zero au lendemain du 11 septembre.


Pour prolonger la réflexion sur ce sujet, je ne peux que vous inciter à jeter un coup d'oeil sur Danger Zone , ouvrage conçu par les Poirier avec des artistes, des anthropologues et des spécialistes de l'urbanisme, et dont je vous propose ces quelques lignes qui pourraient servir de légende à toutes les photos qui nous arrivent actuellement quotidiennement du Japon.


" Nos villes modernes sont-elles des villes imaginaires, les cités actuelles sont-elles des idées détournées, des projets avortés, des objets périmés - ou l'inverse ? L'utopie est-elle atopie, entropie, philanthropie ?


Qu'est-ce qu'une ville, qu'est-ce qu'une rue, quels sont leurs centres, leurs bords, leurs limites, ceux qui les font, ceux qui les habitent ? "


Saturday, March 26, 2011

LAGOS GARBAGE


En complément de mes différents posts sur Lagos (voir , et ), et de ceux sur l'envahissement des ordures dans les villes africaines (voir, et ), je voulais vous proposer ces quelques photos réalisées par Samantha Appleton et tirées de sa superbe série Devastation Inhabited.

Thursday, March 24, 2011

THE END OF THE WORLD ... ON THE ROAD

Ci-dessus deux visuels de la dernière campagne d'Eaton, entreprise qui se présente comme "a global technology leader in diversified power management solutions that make electrical, hydraulic and mechanical power operate more efficiently, effectively, safely and sustainably."

N'étant ni camioneur, ni routier, je me garderai bien de porter un jugement sur la pertinence du message et de la promesse.

Par contre, ce dont je suis à peu près certain, c'est qu'en cette période trouble de menace de grosse catastrophe nucléaire, ces visuels apocalyptiques prennent un sens un peu particulier.

Moi j'y ai vu une illustration du superbe livre de Cormac McCarthy, "The Road", dont je vous propose une photo du film ci-dessous.


Dans le même esprit, voir "Mad Max comme futur ?"

Tuesday, March 22, 2011

LE STRING ET LES HAVAIANAS COMME NOUVEL IMAGINAIRE DE LA MOBILITÉ ?

Certains pays suscitent par leur créativité et leurs modes de vie plus de réflexions que d'autres.

C'est le cas notamment du Brésil qui, à travers ses deux produits emblématiques que sont le string et les Havaianas, a su véhiculer depuis un certain nombre d'années, un certain rapport au corps totalement décomplexé fondé sur le bien être et la décontraction.

On retrouve en trainant sur les plages brésiliennes les codes qui ont fait le succès et la modernité de la Californie dans les années 70', notamment sous l'influence du flower power. De cette époque, on a aujourd'hui gardé les valeurs de glisse et de fluidité que portaient des sports alors émergents comme le surf et le skate board.

Sur le plan automobile cela se concrétisa notamment par l'apparition et la diffusion du fameux buggy qui cassait totalement les codes de l'automobile traditionnelle, pour s'inspirer de la jeep des militaires mais aussi de celle utilisée par les astronautes sur la Lune (voir ).

Toute une génération de jeunes occidentaux abandonnait alors délibérément la dimension statutaire de la voiture et s'achetait, selon les pays, des 2 CV, des Coccinelles ou les fameux combis VW et rêvait de buggies. En France, la géniale Méharie de Citroën ( ma voiture préférée !!! ) est née de cette mouvance.

C'est donc fort de cette histoire entre nouveaux rapports au corps et réativité automobile que l'on peut se demander si, aujourd'hui, le string et les Havaïnas brésiliens ne sont pas devenus l'équivalents de ce que furent le surf et le skate bord californiens durant les seventies ?

Il suffit pour cela de regarder les récentes créations publicitaires de la marque brésilienne, dans lesquelles les fameuses tongs sont présentées comme des alternatives aux traditionnelles chaussures et voitures, le tout dans des codes très flower power venant directement de la côté ouest américaine.

On retrouve là tout un esprit brésilien que la marque se fait fort de véhiculer dans ses créations et qui sont en total résonance avec un certain mode de vie carrioca (le sport, la décontraction, la plage, la fête ... ) dont le carnaval est, d'une certaine façon, la quintessence.

On est évidement pas très loin non plus de la démarche conduite brillamment par Nike depuis plusieurs années sur la mobilité urbaine (voir ) avec, peut-être, à terme les mêmes conséquences sur les imaginaires automobiles (voir ).

Et quand on commence à analyser à la fois les valeurs mais aussi les codes esthétiques des tongs et du string (une ficelle pour tout faire tenir) tout en les comparant à certains lieux symboliques de Rio, tel le sambodrome et son fameux string en béton dessiné par Niemeyer (photo ci-dessus), on est vite tenté de se demander quelles conséquences pourrait avoir cette esthétique en matière automobile ?

Et la réponse vous l'avez en partie ci-dessous avec ces croquis de la première voiture électrique brésilienne, l'Obvio.



Les codes techniques et esthétiques de cette voiture sont un rappel évident tout à la fois au string, à la tong et à certaines rondeurs féminines et sportives (voir photo tout en haut), le tout s'inscrivant dans les codes d'une contre-culture mélangeant à la fois la course automobile et les codes de la buggy (voir les références culturelles de l'Obvio).

Il y a là, une lignée de références et de codes dont Havaianas est aujourd'hui le porte drapeau, mais qui sera nourri - n'en doutons pas - par beaucoup d'autres marques brésiliennes dans les années qui viennent, et qui contribueront encore un peu plus à bousculer joyeusement les codes et les imaginaires de la mobilité mondiale. La Coupe du Monde de foot 2014 et les JO 2016 devraient - en toute logique - être d'excellentes pistes de lancement pour ce mouvement.

Pour renforcer mon hypothèse, je vous propose ci-dessus la passerelle dessinée par Niemeyer dans la favela de Rocinha ... et un croquis de l'Obvio.
Et pour continuer à réfléchir, je vous propose cette planche.

Sunday, March 20, 2011

NEW CAIRO AND THE NEXT GARBAGE VERTICAL CITY


Les photos ci-dessus sont issues du reportage conduit par Manuel Alvarez Diestro dans ce que les égyptiens appelent le New Cairo.

"Far from the Nile River a new city emerges in the desert. People refer to it as New Cairo. It is devoted for the most affluent Egyptians. Nowadays among global trends, social unrest and massive landscape interventions the metropolis of Cairo is reviving a new conquest of the desert. "

Une croissance du Caire dont j'avais déjà parlé , et qui rejoint celle de nombreuses villes africaines et arabes (voir ou , mais aussi )

C'est une façon d'imaginer l'avenir du développement de la ville même si, de façon évidente, "New Cairo does not meet the demands of the majority, which require a more accessible housing. In the midst of a social revolution the future of New Cairo is uncertain.

La récente révolution égyptienne devrait, en effet, changer certaines priorités urbaines et a priori un peu plus se pencher - tout du moins, peut-on l'espérer - sur la situation des plus défavorisés, et notamment sur celle des Zabbaleen, cette population qui vit dans le quartier des ordures du Caire, et que j'évoquais dans le récent post Nairobi, Le Caire et le figure de la "garbage city".

C'est en tout cas avec cette ambition sociale, qu'a répondu les jeunes égyptiens du Mekano Studio, avec leur projet "Seed of Life", présenté dans le cadre du récent concours Skyscraper organisé par e-Volo.

Voilà comment, ces jeunes archis présentaient leur projet :


"The city of Cairo, in Egypt, has become one of the most polluted cities worldwide.

A city piled high of trash, they call it ‘garbage city’ and it seems unstoppable. People started to get used to the situation which will lead to a huge trash covering the whole city and from another point, garbage can’t be moved outside the city

The problem leads to another, as there is lots of diseases and pollution.

The city is populated by a community of homeless people called Zabbaleen, as they coexist with the trash, so they collect, sort or resell Cairo’s waste.

Environment is dead in this place, the idea of reviving the environment and that will happen when we revive it’s elements (human - plants - animals ) and provide them with the necessary power to live.

The idea behind this proposal is to recycle the city’s waste and use it as building material for large-scale development that could eventually become a city in itself.

Power: Using the garbage as seeds buried undergorund and life comes out of it (bringing the good of the garbage out of it) and it will be used to generate Biogas, electricity and fertilize.

Human: changing the society point of view towards the homeless people by making them helpful and productive to the community and this will happen by rehabilitate their lives and then by giving them the opportunity to be a real humans, make them ready to lots of available jobs and works varing from farming, Animal Husbandry and workers to complete the life elements."

On est évidement pas obligé de croire à ce genre de vison, mais l'ambition mérite d'être soulignée, ne serait-ce que parce qu'elle ouvre d'autres perspectives que celles traditionnellement envisagées.

Et cela me rappelle très directement "Vertical favela", de Léopold Lambert.