



Les deux premières photos montrent le très sélect Royal Nairobi Gulf Club, situé dans l'est de la capitale kenyane. Dans celle du haut, on y voit une résidence privée jouxtant le parcours, comme on en voit souvent aux Etats-Unis. Dans celle juste en dessous, on voit ce même parcours de golf, mais cette fois-ci entouré d'un tissus urbain totalement différent, puisqu'il s'agit d'un des plus grands bidonvilles d'Afrique, celui de Kibera. Un bidonville terrible de pauvreté et de violence qui abrite près d'un million d'habitants (soit plus d'un tiers de la population de Nairobi !!! ), et dont je vous avais déjà parlé là à propos du bouleversant "I Want to Be a Pilot".
La pire des pauvreté côtoie d'à peine quelques mètres la plus grande des richesses.
Aujourd'hui plus de 50% des Kenyans vivent sous le seuil de pauvreté et 25 % avec moins d'un dollar par jour.
La situation économique et sociale du Kenya, est donc très très loin d'être comparable à celle des pays développés, notamment européens. Difficile dans ce contexte d'imaginer penser le futur de Nairobi avec des codes urbains et des références de pays riches.
Et pourtant cette évidence n'est visiblement pas partagée par tout le monde.
Preuves en sont les images ci-dessous. Elles sont tirées de "Nairobi Vision", un document d'urbanisme réalisé par le cabinet danois Henning Larsen Architects dans le cadre d'un concours organisé par la Nairobi Greater Metropolitan Region sur l'avenir de l'agglomération. Rassurez-vous, ce cabinet n'a pas gagné !




Certains architectes ont toujours autant de mal à comprendre que les nouvelles logiques du capitalisme font que la croissance ne profite qu'à une minorité, et que les grandes métropoles de demain ressembleront plus à Lagos ou Rio qu'à Stockolm ou Genève.
Il suffit de regarder ce qui se passe à Mumbai, Sao Paulo ou Caracas. C'est triste à dire, mais c'est plutôt là que s'écrit une bonne part du futur urbain dans de nombreux pays en voie de développement.
Aujourd'hui un milliard de personnes vivent dans des bidonvilles, il seront deux milliards en 2030.