Si on pose comme principe que nous entrons dans une nouvelle civilisation fondée sur la mobilité et la fin du fixe - voir notre
précédent post -, encore faut-il régulièrement ré-interroger cette hypothèse afin d'en montrer la pertinence pour penser le monde de demain.
C'est ce que nous avons tenté de faire avec nos réflexions sur l'évolution récente
- du travail -
là,
- de l'industrie -
là,
- de l'habitat -
là,
- de l'urbanisme -
là.
Ces réflexions ont, en autres, été nourries par l'évolution de la façon de penser le monde des militaires américains depuis une quinzaine d'années -
là - et les possibilité de ce que nous avons appelé un
VUCA Urbanisme.
Nous avons aussi alimenter nos réflexions sur la façon dont les pratiques sportives ont peu à peu changé la nature des lieux - voir
là, là ou
là.
Aujourd'hui il s'agit d'aller plus loin en posant une autre question que l'on pourrait formuler comme cela :
et si le sportif de haut niveau était un éclaireur des modes de vies nomades ?
La réponse pourrait être évident oui, tant le monde mode de vie des athlète professionnels et de passer leur temps à se déplacer ... en essayant de le faire dans les meilleurs conditions possibles de conforts et de récupération. Ce n'est pas totalement par hasard si il y a quelques mois
Nike a présenté un projet d'aménagement d'avion permettant aux athlètes de récupérer plus facilement - voir
là.
Si on se concentre sur un sport comme le cyclisme, un coup d'oeil sur le bus et les camions d'assistance technique de l'équipe
Sky montre combien tout est pensé sous l'angle de l'autonomie.
Ce soucis d'autonomie a même poussé l'équipe Sky a imaginer utiliser un motor home (image ci-dessus) afin d'éviter à certains de ses coureurs de rejoindre un hôtel
Cette "innovation" n'a pas été sans ébranler le milieu très ringard et traditionnel du cyclisme professionnel à tel point que l'Union Cycliste Internationale en a interdit l'utilisation cet été sur le Tour de France ... au nom de l'équité sportive (ce qui ne manque de piquant de la part d'une instance qui couvre depuis des décennies toutes les pratiques de dopages les plus flagrantes)
Si on dépasse les soupçons plus que justifiés vis à vis de cette équipe et de ses coureurs hors-normes, reste le terrain ouvert par Sky visant à construire une caravane permettant de s'autonomiser totalement des structures et des équipement fixes proposés lors des étapes. L'objectif est clairement de pouvoir tout gérer soit-même sans dépendre de l'extérieur.
C'est une logique que l'on connaissait depuis longtemps dans la
Formule 1 - voir
là, mais qui commence à s'appliquer dans d'autres sports a priori très éloignés des enjeux techniques et technologiques de l'automobile.
L'un des pionniers de cette démarche que je qualifie "d'autonomie totale par rapport au fixe", est le champion norvégien de biathlon
Ole-Einar Bjoerndalen qui s'est récemment offert un "
motorhome trainer"
comprenant, outre six lits, une cuisine et une salle de bain, une salle de musculation, un tapis roulant pour la pratique du vélo et du ski à roulettes et un pas de tir tir laser ... - voir la vidéo,
là.
C'est donc avec ce nouveau concept, la salle d'entrainement du sportif qui devient mobile et pas seulement son logement ou son matériel.
Nous avons probablement là, ce que nous appelons chez Transit-City, un
super-lieu mobile ®,
c'est à dire un lieux multi-fonctionnel et mobile. Bref un de ces lieux qui va nous obliger à repenser la ville un peu autrement.
Une des hypothèses que l'on peut faire avec ce "motorhome trainer" est que, à l'image des militaires, les sportifs de haut niveau sont les éclaireurs de ces nouveaux modes de vie fondées sur la mobilité et le principe devenu la norme avec la téléphonie mobile du "ce que je veux, quand je veux, comme je veux".