Je ne sais pas comment cette marina construite à l'entrée de la Galveston bay va se sortir du passage de Ike, mais en voyant les images des vagues énormes qui attaquaient déjà la ville vendredi dans la soirée, j'ai immédiatement penser à deux autres images (ci-dessous).
Ces illustrations sont une vision d'artiste de ce qu'aurait put être Atlantide, cette fameuse cité qui aurait été engloutie par les flots, mais dont l'existence et la localisation a toujours suscité beaucoup de fantasmes.
Ce qui m'a frappé dans cette image et ce plan, c'est que l'on retrouve une forme urbaine qui semblait jusque là relever de la pure utopie - car trop parfaite - mais qui curieusement semble revenir furieusement à la mode depuis une petite décennie.
Outre la marina de Galvestone, on ne peut, en effet, s'empêcher de penser aux îles artificielles construites le long des côtes de Dubaï, et qui font partie des grandes images marquantes de ces dernières années en matière d'urbanisme.
D'après tous les ingénieurs et urbanistes, ces îles, leur organisation et leur fondations seraient très fragiles en cas de catastrophes naturelles grave, de type tremblement de terre, tsunami ou tempête très violente. Sans doute ...
Reste que si l'on part du principe que dans les années qui viennent les menaces d'inondations doivent s'accroitre - ce que tout laisse à penser - on peut se demander si le plan de l'Atlantide présenté plus haut, ne pourrait pas apparaître comme un modèle d'urbanisme pour le XXI° siècle ? Alors, oui, j'ai bien conscience que prendre comme modèle une ville qui a disparu sous les eaux pour lutter contre les inondations, peut sembler paradoxal. Mais quand on regarde ces images, on y voit tout un système de canaux assez ingénieux destiné, à la fois, à absorber les montées des eaux, mais aussi conçu comme un véritable réseau de circulations.
Et si demain les villes particulièrement menacées comme Londres ou Mumbaï, devaient repenser leur urbanisme autour d'un réseau de canaux ? Bref, et si au lieu de faire des digues toujours plus hautes, on partait plutôt du principe que l'eau va arriver, et on organise la ville en conséquence. C'est certes aujourd'hui totalement utopique, mais à long terme pas forcément stupide, comme le montrent certaines anciennes réflexions sur la capitale anglaise, où comme le font les hollandais pour l'ensemble de leur pays.
Tout le débat étant de savoir si aujourd'hui il vaut mieux lutter contre le réchauffement ou au contraire le considérer comme acquis et tenter de s'y adapter de la façon la plus intelligente possible. (voir sur ce thème, l'excellent article Adapt or die, paru dans The Economist), certaines visions urbaines aujourd'hui irréalistes commencent à devenir intéressantes.
L'actualité devrait nous donner l'occasion de revenir bientôt sur le sujet, et nourrir ainsi encore un peu plus nos réflexions sur le rôle des catastrophes dans nos façons de penser les villes demain.
Voir là.