Friday, April 26, 2019

INNOVER POUR NE SURTOUT RIEN CHANGER

A chaque époque, le capitalisme et le monde industriel se sont appuyés sur de grands récits pour justifier leur croissance et leur main mise sur le monde.

Des années 50 aux années 80, ce fut le grand récit de la production.

Entre 1980 à 2010, ce fut le grand récit de la communication.

Et depuis 2010, c'est le grand récit de l'innovation.

Aujourd'hui, l'innovation est devenue le nouveau mantra managerial et entreprenarial, même si, dans la réalité, très peu de véritables innovations de ruptures émergent réellement - voir, "De quelles innovations, parle-t-on ?"

Celui qui raconte très bien ce décalage entre innovation et réalité de l'action, c'est notre ami Gabriel Plassat dans son cinglant "Bloqués dans les années 60, les Loopers".

Extraits.
"Nous sommes immobiles, bloqués dans les années 60. Immobiles. 
Tout un symbole. 
Tout reste lourd, centralisé, identique. 
Dire qu’on innove pour surtout ne rien changer.
Chacun reproduit les mêmes choses et nous attendons des résultats différents.
Incapables de penser un système de transport décentralisé, distribué, réticulaire, léger, multi-énergie, résilient.
Incapables d’en sortir tant ce schéma a rigidifié les mentalités, structuré les façons de voir le monde et figé les capacités d’action. 
Que la masse des véhicules principalement urbains ne cesse de croître est devenu normal, 
Que des objets de 2 tonnes monopolisent une grande partie de l’espace public, là où il est le plus rare, est devenu normal,
Que plus de 3.000 personnes soient tuées tous les ans par des objets de 2 tonnes, est devenu normal,
Que plus de 40.000 personnes soient tuées tous les ans par la pollution générée par ces objets de 2 tonnes, est devenu normal,
Que plusieurs millions d’euro sont attribués en aide à “l’innovation” pour continuer à faire des objets de 2 tonnes, est devenu normal,
Que la réduction de la vitesse maximale de quelques km/h à quelques endroits soit un tel cirque, est devenu normal,
Que la mise en œuvre de nouvelle taxe visant à réduire les externalités négatives générées des objets de 2 tonnes soit devenue impossible, est devenu normal." (...)
La suite tout aussi impeccable et implacable, .