En voyant les images du projet London Offshore Living d'Anthony Lau pour un Londres noyé sous les eaux (voir post précédent), j'ai été immédiatement frappé par les densités et le look des immeubles imaginés par le jeune architecte. Des immeubles mal foutus, peu larges, très hauts, et surtout littéralement collés les uns sur les autres.
(Cliquez sur les images pour les agrandir)
Et c'est ce matin que j'ai réalisé que ces bâtiments, je les connaissais !!! Et oui, car ils ont existé à ... Hong-Kong. Ils composaient le fameux quartier Walled City, à Kowloon, tout près de l'ancien et non moins fameux aéroport Kai Tak installé au milieu des tours.
Détruit en 1993, ce quartier fut longtemps le plus dense du monde. Sa densité atteignait, en effet, 1 900 000 hab/km² (contre 4 669 hab/km² à Londres, ou 25 849 hab/km² à Manhattan). Devenu totalement insalubre au fil du temps et victime d'un urbanisme sauvage, la notion de rue avait disparu pour laisser place à de simples ruelles entourées de véritables murailles d'immeubles.(voir l'histoire de cette "enclave urbaine" là)
Pour ceux qui voudraient aller plus loin, je vous conseille les pages d'Archidose consacrées à ce quartier, et le très beau City of Darkness.
Je n'aurai jamais imaginé que ce quartier puisse servir de modèle pour Londres.
Mais c'était oublié que H-K exerce depuis une vingtaines d'années, une véritable fascination pour beaucoup d'artistes ou d'architectes asiatiques. J'en veux pour preuve quelques plans du film japonais Ghost in the Shell, censé se passer au Japon mais dont certains plans sont directement inspirés par Hong-Kong (et non par Tokyo) Voir sur ce sujet l'excellente analyse de Wong Kin Yuen, à qui j'emprunte les rapprochements photographiques faits ci-dessous.
Pour aller plus loin sur H-K voir notre Atelier, et les deux très bons bouquins de Laurent Gutierrez et Valerie Portefaix, HK Lab et HK Lab 2, de même que leur site map-office
Architecture, Mobilité, Nomadisme, Urbanisme, Nouveaux Imaginaires urbains, Nouvelles Fictions, Prospective, Nouveaux imaginaires du corps, Nouveaux imaginaires du sport
Monday, March 31, 2008
Sunday, March 30, 2008
LONDON OFFSHORE LIVING
Je vous ai déjà parlé dans un précédent post des inondations qui menacent Londres. Voir là
Je vous ai aussi déjà parlé du retour des plates-formes pétrolières et des portes avions comme supports d'un nouvel urbanisme pour les villes qui pourraient être noyées sous les eaux. Voir là
Restait à faire le lien entre ces deux sujets. Et bien c'est maintenant chose faite avec la proposition d'un jeune architecte, Anthony Lau, qui dans le cadre d'un concours organisé par the Royal Institute of Architects a proposé une vision assez décapante et surprenante d'un Londres sous les flots, et dont une bonne part de l'architecture et l'urbanisme se déploierait sur des plates-formes usagés, des vieux cargos des portes avions hors service. Ce qui en Anglais pourrait se traduit par le concept de "Offshore Living RE-USED MARINE STRUCTURES"
Les images valant tous les longs discours, je vous laisse apprécier.
(Cliquez sur les images pour les agrandir)
L'arrivée de la catastrophe
Le nouveau visage de Londres après
Voir aussi là.
Saturday, March 29, 2008
ET SI ENTRE SAUSALITO BAY ET LA HOLLANDE SE DESSINAIT UNE FUTURE "FLOTATION NATION" ?
Depuis le XIX° siècle la croissance urbaine de San Francisco s'est en partie faite sur des terrains gagnés sur la baie. (carte ci-dessus)
Mais aujourd'hui le réchauffement planétaire et la menace d'une forte montée des eaux pourraient dans les années qui viennent totalement inverser et modifier cette cartographie.
C'est en tout cas l'hypothèse développée par certains scientifiques qui ont récemment présenté des cartes montrant comment la ville serait touchée si l'eau montait ne serait ce que d'un mètre. (cartes ci-dessous)
En regardant ces cartes je n'ai pas pu m'empêcher de faire un lien avec les maisons flottantes de Sausalito Bay. Cette charmante partie de la baie est en générale regardée de façon très anecdotique et très touristique. Mais sous les menaces d'inondation, elle prend aujourd'hui une nouvelle dimension. Celle d'un futur possible pour demain avec des maisons qui ne seraient plus des exceptions, mais au contraire des modèles pour une partie de l'habitat de demain.
Sur ce sujet ce sont les Hollandais qui ont le plus d'avance. Ils ont intégré depuis longtemps les menaces liées à la montée des eaux et s'interrogent aujourd'hui sérieusement sur le visage de leurs pays dans les siècles à venir.
Côté architecture, la maison flottante est devenue aux Pays Bas un vrai marché, et de plus en plus de réalisations sont visibles notamment près d'Amsterdam.
Aujourd'hui, certains imaginent même des villages flottants, et d'autres parlent de "floatation nation", un concept qui - n'en doutons pas - est promis a un bel avenir. On y revient bientôt.
Pour avoir une petite idée des réalisations hollandaises récentes en matière de maison flottante et écolo, vous pouvez toujours jeter un coup d'oeil sur le site de la maison bateau geWoonboot. On y retrouve tout l'esprit de certaines maisons de Sausalito Bay et d'autres floating communities.
Voir aussi sur toutes ces démarches le site d'Ecoboot
Et bien sur là
Friday, March 28, 2008
ET SI VENISE DEVENAIT UN MODÈLE POUR LA CIRCULATION DE LONDRES ?
Et si demain les embouteillages londoniens ressemblaient à cela ?
Si l'hypothèse peut évidement aujourd'hui faire sourire, elle n'en est pas moins totalement stupide.
En effet, tout comme les Américains (voir là), les Anglais réfléchissent aujourd'hui beaucoup au phénomène de montée des eaux et aux conséquences que cela pourrait avoir sur leur villes. Des interrogations qui ont pris une nouvelle acuité après les inondations de l'été 2007 qui ont bloqué toute une partie sud-est de l'Angleterre, et qui pourraient être une préfiguration de ce qui attend le Royaume Unis dans les années qui viennent.
Mais la principale question concerne bien évidement Londres qui en raison de sa situation est particulièrement exposée à une montée soudaine de la Tamise qui pourrait inonder tout son coeur. Un barrage a déjà été construit, mais pour certains de spécialistes celui-ci ne serait pas forcément bien adapté aux menaces de montée des eaux.
Une menace qui aux goûts de certains ne serait pas assez pris au sérieux par les pouvoirs publics. C'est notamment le cas de Richard Doyle qui, a travers son livre Flood et son site internet, tente de sensibiliser les pouvoirs publics et la population et aux conséquences que pourraient avoir une inondation de la capitale.
Ce premier travail de sensibilisation s'est doublé de la réalisation d'un film dont certaines séquences très impressionnantes semblent tout droit sortie des reportages sur la Nouvelle Orléans après Katrina.
Mais à ces images choc, on peut en préférer d'autres plus destinées à faire réfléchir sur les visages possibles d'une ville dont les rues seraient noyées sous les eaux de façon durable.
Et dans ce cadre, je ne résiste pas à vous montrer ces superbes illustrations datant de 1899 d'un Londres sillonné par des gondoles et intitulées If London were like Venice
Cela vaut tous les discours.
A méditer et à compléter ici, pour voir comment notre futur urbain se dessine peut-être entre gondoles et porte-avions.
Sunday, March 16, 2008
DOUGLAS COUPLAND, LES LEGO ET SUPER-CITY
J'ai toujours trouvé Douglas Coupland réjouissant à lire. On sort de ses bouquins en général un peu plus vitaminé qu'avant de les ouvrir. C'est drôle, bien foutu et puis cela permet de se plonger dans cette nouvelle pop culture de nerde qu'il a si bien décrite dans "Generation X : Tales for an Accelerated Culture".
Je viens de lire jPod qui se passe à Vancouver dans le milieu des créateurs de jeux vidéo. (Plus de détails sur l'histoire là) Le bouquin date de 2006, et je pense que s'il devait écrire aujourd'hui, il déroulerait l'action probablement plutôt à Montréal devenu la nouvelle Mecque des gamers d'Amérique du Nord.
Si j'ai acheté ce livre c'est aussi - je l'avoue - pour sa couverture avec ses petits personnages en Lego. Grand légomaniac, j'étais curieux de voir comment l'écrivain canadien allait associer l'univers du virtuel à celui des petites briques. Bon là-dessus j'ai été un peu déçu.
Mais ce bouquin, et surtout cette fameuse couverture, m'a aussi remis en mémoire une expo que le Centre Candien d'Architecture (le CCA, dont je parle dans le précédent post - voir là) avait organisé en 2005 avec Douglas Coupland.
L'expo s'appelait "Super City" et était accompagnée de très belles explications du CCA sur les jeux de construction et l'univers de l'écrivain de Colombie Britannique.
Je viens de lire jPod qui se passe à Vancouver dans le milieu des créateurs de jeux vidéo. (Plus de détails sur l'histoire là) Le bouquin date de 2006, et je pense que s'il devait écrire aujourd'hui, il déroulerait l'action probablement plutôt à Montréal devenu la nouvelle Mecque des gamers d'Amérique du Nord.
Si j'ai acheté ce livre c'est aussi - je l'avoue - pour sa couverture avec ses petits personnages en Lego. Grand légomaniac, j'étais curieux de voir comment l'écrivain canadien allait associer l'univers du virtuel à celui des petites briques. Bon là-dessus j'ai été un peu déçu.
Mais ce bouquin, et surtout cette fameuse couverture, m'a aussi remis en mémoire une expo que le Centre Candien d'Architecture (le CCA, dont je parle dans le précédent post - voir là) avait organisé en 2005 avec Douglas Coupland.
L'expo s'appelait "Super City" et était accompagnée de très belles explications du CCA sur les jeux de construction et l'univers de l'écrivain de Colombie Britannique.
"Étiqueté « Legoolique » avant même d’entrer en maternelle, en 1966, Coupland est demeuré plus fidèle à ce jeu qu’à tous ses autres jeux de construction jusqu’au milieu des années 1970. Toutefois, il a immédiatement saisi les qualités uniques de Super City, un jeu plus raffiné, « moderniste », lorsque celui-ci fut lancé en 1967 : « Tout ce qui était fait avec Super City ressemblait à du Craig Elwood, du Neutra ou du Wallace K. Harrison. » Produit par Ideal Toys pendant un très court laps de temps, Super City a été pour Coupland « le meilleur jeu de construction jamais produit — probablement même supérieur au Lego ». Malheureusement « trop compliqué pour de jeunes mains inexpérimentées », ce jeu a été progressivement retiré du marché dès 1968.Sur les liens architecture et Légo, voir là
Parmi les nombreux jeux de construction qui ont peuplé l’enfance de Coupland et qu’il a collectionnés jusqu’à l’âge adulte, ce sont surtout le Lego et Super City qui ont conquis son imagination — leurs qualités binaires et modulaires aiguisant finement sa façon de comprendre comment le monde est structuré et perçu. Plus sa sensibilité s’accordait aux concepts des pièces interchangeables et des systèmes intégrés propres à ces deux jeux, plus il était mystérieusement attiré par des phénomènes analogues — aussi bien l’architecture et l’infrastructure urbaine que les films catastrophe des années 1970, que l’ikebana (l’art japonais des arrangements floraux) — et par la dynamique de l’assemblage et du désassemblage dans un monde réel où la création est hantée par son contraire, la destruction.
Lors de l’avènement des jeux de pièces en plastique fabriquées en série, incarnés par Super City, la flexibilité des éléments modulaires a éclipsé la miniaturisation d’édifices entiers et d’objets caractéristiques des jouets du XIXe et du début du XXe siècles. Par leur nature même, les jeux modulaires évoquent les systèmes binaires et les technologies numériques, maintenant au cœur de la vie moderne, et qui, par la force des choses, « formatent » une grande partie de notre expérience contemporaine. Ambigus sur le plan de la forme, ces jeux largement répandus ont produit des objets probables suggérant des univers improbables et qui ont, dès les années 1960, suscité un vif intérêt pour de « possibles villes futuristes » annonçant une incroyable série d’éléments disparates. Coupland considère que les jeux de construction stimulent la capacité à « modeler le monde que nous fabriquons, notre lecture du monde ainsi que la façon dont nous imaginons les mondes qui pourraient être
Parmi les nombreux jeux de construction qui ont peuplé l’enfance de Coupland et qu’il a collectionnés jusqu’à l’âge adulte, ce sont surtout le Lego et Super City qui ont conquis son imagination — leurs qualités binaires et modulaires aiguisant finement sa façon de comprendre comment le monde est structuré et perçu. Plus sa sensibilité s’accordait aux concepts des pièces interchangeables et des systèmes intégrés propres à ces deux jeux, plus il était mystérieusement attiré par des phénomènes analogues — aussi bien l’architecture et l’infrastructure urbaine que les films catastrophe des années 1970, que l’ikebana (l’art japonais des arrangements floraux) — et par la dynamique de l’assemblage et du désassemblage dans un monde réel où la création est hantée par son contraire, la destruction.
Lors de l’avènement des jeux de pièces en plastique fabriquées en série, incarnés par Super City, la flexibilité des éléments modulaires a éclipsé la miniaturisation d’édifices entiers et d’objets caractéristiques des jouets du XIXe et du début du XXe siècles. Par leur nature même, les jeux modulaires évoquent les systèmes binaires et les technologies numériques, maintenant au cœur de la vie moderne, et qui, par la force des choses, « formatent » une grande partie de notre expérience contemporaine. Ambigus sur le plan de la forme, ces jeux largement répandus ont produit des objets probables suggérant des univers improbables et qui ont, dès les années 1960, suscité un vif intérêt pour de « possibles villes futuristes » annonçant une incroyable série d’éléments disparates. Coupland considère que les jeux de construction stimulent la capacité à « modeler le monde que nous fabriquons, notre lecture du monde ainsi que la façon dont nous imaginons les mondes qui pourraient être »
"DÉSOLÉ, PLUS D'ESSENCE" OU LE BEAU RETOUR DES SEVENTIES
Une fois de plus le Centre Canadien d'Architecture installé à Montréal, nous démontre sa créativité avec une stimulante exposition intitulée "Désolé plus d'essence"
Une expo qui, comme son nom nom le laisse entendre, analyse "l’innovation architecturale à laquelle a donné naissance la crise énergétique de 1973, alors que la valeur du baril de pétrole augmentait de façon exponentielle,entraînant des bouleversements économiques, politiques et sociaux dans de nombreux pays." C'était l'époque où, aux Etats-Unis, l'on faisait la queue devant les stations services et où Jimmy Carter faisait installer les premiers panneaux solaires sur le toit de la Maison Blanche. (voir photos ci-dessous)
L'ambition du CCA est particulièrement intelligente : "La recherche et les innovations d’il y a 30 ans acquièrent une pertinence toute particulière dans le contexte des préoccupations actuelles autour de l’épuisement des ressources. Bien qu’il ait un écho certain à l’époque, le travail novateur des architectes, ingénieurs et activistes finira dans l’oubli une fois que les marchés financiers et les systèmes de distribution auront repris et que l’attention politique se tournera ailleurs. Aujourd’hui, par contre, la détérioration de l’environnement et la raréfaction des combustibles fossiles font naître un nouveau sentiment d’urgence."
Comme le rappelle Mirko Zardini, directeur du CCA et commissaire de l’exposition, « Il est primordial de prendre connaissance des recherches radicales et souvent peu connues des années 1970, car les architectes sont aujourd’hui aux prises avec des enjeux fort semblables. En nous permettant de mieux comprendre le travail des précurseurs de bien des approches actuelles du développement durable, l’exposition cherche non seulement à sensibiliser le public, mais aussi à stimuler la recherche contemporaine dans le domaine."
Voir là le très bon site de l'exposition.
L'expo du CCA présente, entre autres, une expérience conduite en 1976 dans le Lower East Side de Manhattan par une coopérative de locataires-propriétaires qui avait installé des capteurs solaires et un aérogénérateur sur le toit de leur immeuble. La photo exposée n'est pas sans rappeler l'affiche dessinée par Brice Lalonde pour René Rémond lors de la campagne municipale de 1977 à Paris.
30 ans plus tard l'utopie est toujours là, mais elle apparaît plus réalisable et surtout plus incontournable. On a juste perdu trois décennies.
New-York 1976 / Paris 1977
Une expo qui, comme son nom nom le laisse entendre, analyse "l’innovation architecturale à laquelle a donné naissance la crise énergétique de 1973, alors que la valeur du baril de pétrole augmentait de façon exponentielle,entraînant des bouleversements économiques, politiques et sociaux dans de nombreux pays." C'était l'époque où, aux Etats-Unis, l'on faisait la queue devant les stations services et où Jimmy Carter faisait installer les premiers panneaux solaires sur le toit de la Maison Blanche. (voir photos ci-dessous)
L'ambition du CCA est particulièrement intelligente : "La recherche et les innovations d’il y a 30 ans acquièrent une pertinence toute particulière dans le contexte des préoccupations actuelles autour de l’épuisement des ressources. Bien qu’il ait un écho certain à l’époque, le travail novateur des architectes, ingénieurs et activistes finira dans l’oubli une fois que les marchés financiers et les systèmes de distribution auront repris et que l’attention politique se tournera ailleurs. Aujourd’hui, par contre, la détérioration de l’environnement et la raréfaction des combustibles fossiles font naître un nouveau sentiment d’urgence."
Comme le rappelle Mirko Zardini, directeur du CCA et commissaire de l’exposition, « Il est primordial de prendre connaissance des recherches radicales et souvent peu connues des années 1970, car les architectes sont aujourd’hui aux prises avec des enjeux fort semblables. En nous permettant de mieux comprendre le travail des précurseurs de bien des approches actuelles du développement durable, l’exposition cherche non seulement à sensibiliser le public, mais aussi à stimuler la recherche contemporaine dans le domaine."
Voir là le très bon site de l'exposition.
Et c'est un petit bonheur connoté très revival seventies que de retrouver ces premières réalisations écolos qui nous découvrions via des journaux comme Le Sauvage, premier journal écologiste publié en France, et où se rejoignaient les analyses de René Rémond, André Gorz et les dessins de Reiser sur ce que l'on appelait pas encore "la ville durable".
30 ans plus tard l'utopie est toujours là, mais elle apparaît plus réalisable et surtout plus incontournable. On a juste perdu trois décennies.
New-York 1976 / Paris 1977
Libellés :
architecture,
City 3.0,
Fin du pétrole,
Green Roof,
Nouveaux imaginaires urbains,
solaire,
utopie,
ville jardin,
Ville(s) 3.0,
Work
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