Avant d'être captée entièrement par le monde du sport et de l'entreprise, la notion "performance" a eu un sens artistique bien précis et disruptif au cours des années 60/70.
La performance consistait alors à produire une seule fois une oeuvre unique et provocante, souvent sous forme de
happening, afin de casser les codes traditionnels des représentations artistiques - voir
là ou
là.
Et puis le phénomène s'est essoufflé.
Au cours des années 90, la notion de performance a perdu de sa dimension de créativité pour devenir une notion de normativité économique et sportive.
Pour beaucoup, la performance n'a plus vocation à interroger et à déranger, mais juste à produire du chiffre et du résultat.
Sauf que ...
Sauf que tout cela est peut-être en train de changer.
Tout du moins dans le monde du spectacle vivant.
Et ce, sous les coups de boutoirs d'une nouvelle génération de metteurs et metteuses en scène bien décidée à utiliser les espaces du théâtre pour proposer des performances mettant cul par dessus tête les codes de ce même théâtre.
Mais aujourd'hui la performance a une nouvelle vocation.
Il ne s'agit plus de faire une performance unique, mais au contraire de se mettre dans un "état d'esprit performatif".
Elle n'est pas un résultat mesurable à un instant T, mais au contraire une dynamique et un tremplin vers de nouveaux possibles.
C'est à dire un état d'esprit capable d'inventer de nouveaux codes narratifs pour pouvoir raconter de nouvelles histoires.
Aujourd'hui la performance est considérée comme "un ouvroir de liberté".
Question : et si le monde du sport devait un peu plus s'intéresser au théâtre contemporain pour penser ses futurs ?