Monday, February 07, 2022

ET SI LE BILAN CARBONE DEVENAIT LA NOUVELLE MESURE DE LA PERFORMANCE SPORTIVE ?

Dans le monde sport de haut niveau, il y a deux mondes.

Le premier monde est encore très largement majoritaire. Il regroupe tout ceux pour qui la seule vraie mesure de la performance sportive est celle établie par le nombre de médailles.

L'état de la planète et le réchauffement climatique, ils en ont entendu parler, mais cela ne change rien pour eux.

Le deuxième monde, encore très minoritaire, regroupe ceux qui se disent que l'on ne peut pas continuer comme avant. Ils sont pas très nombreux, mais ils existent

L'état de la planète et le réchauffement climatique, ils en ont entendu parler et cela change tout pour eux.

Ceux là décident qu'il va leur falloir repenser leurs pratiques, leurs déplacements mais aussi, parfois, leur outils de performance.

Non pas que cette outils ne soient pas ou plus performants, mais que le coût carbone de la fabrication de leur outil de performance est insupportablement élevé.

C'est l'attitude notamment de certains voileux, et notamment de certains qui naviguent en IMOCA, la classe qui sert de support notamment au Vendée Globe

Si ces voiliers bénéficient d'une image écolo auprès du grand public, ils sont en fait être de véritables catastrophes écologiques.

« Au cours des dix dernières années, il y a eu des progrès étonnants dans la performance sur l'eau dans notre classe, mais cela a eu un prix élevé. 

Depuis 2010, l'empreinte d'un IMOCA a augmenté de près des deux tiers, passant de 340 à 550 tonnes d'émissions de gaz à effet de serre


Ce montant équivaut à 2,2 millions de kilomètres parcourus par une voiture de tourisme - 55 fois le tour du monde par l'équateur - ou à l'empreinte moyenne de la fabrication de 100 voitures Renault.


C'est une tendance générale que nous constatons dans à peu près n'importe quel secteur. Fascinés et motivés par la performance, nous avons accéléré trop vite et dans la mauvaise direction. Aujourd'hui, nous ne faisons que nous éveiller à la réalité.» - .

Ces quelques lignes sont extraites de l'exceptionnel rapport que l'équipe du 11 Hour Racing Team vient de publier sur la construction de leurs deux voiliers.


Voir le rapport, .


On ne va pas ici faire une analyse détaillée de ce rapport.

On retiendra juste pour la saluer, la démarche visant à "partager des informations détaillées sur la construction, les composants matériels, la chaîne d'approvisionnement et l'impact environnemental du bateau" afin de  "stimuler l'action positive au sein de l'industrie maritime et à fournir une feuille de route pour l'alignement sur les cadres internationaux pour une action positive pour le climat."

Et on posera ici l'hypothèse que peut-être demain, la performance sportive se mesurera aussi à l'aune d'un bilan carbone.

Aujourd'hui, les autorités sportives luttent contre le dopage humain.

Alors pourquoi, demain ne lutteraient-elles pas contre le dopage carbone ?

Oui, ça serait une vraie révolution.

Mais aujourd'hui vu l'état de la planète, a-t-on vraiment d'autres choix que de tout remettre à plat ?