Rapidité, propreté, sécurité ... voilà comment au milieu des années 70 le métro de Tokyo sensibilisait ses millions de passagers quotidien à la bonne tenue et à la bonne marche du réseau, en faisant appel à Superman.
Quelques années plus tard, ce sont les robots, dont la montée en puissance se faisait sentir dans la pop culture japonaise, qui étaient appelés à lutter contre les passagers sans savoir vivre représentés, eux, en Godzilla.
Pour mieux comprendre ces affiches, vous pouvez jeter un coup d'oeil là.
Et pour voir, d'autres affiches vintage du métro de Tokyo, cliquez là.
Architecture, Mobilité, Nomadisme, Urbanisme, Nouveaux Imaginaires urbains, Nouvelles Fictions, Prospective, Nouveaux imaginaires du corps, Nouveaux imaginaires du sport
Monday, August 30, 2010
Friday, August 27, 2010
ET SI INCEPTION DECRIVAIT UN IDÉAL ?
L'affiche tout en haut est tiré du projet " Here & there - a horizonless projection in Manhattan " visant à proposer une nouvelle vision des villes denses, notamment en situation de mobilité, et dont je vous avais déjà parlé là.
Voici comment ses promoteurs présentent leur démarche :
"Imagine a person standing at a street corner. The projection begins with a three-dimensional representation of the immediate environment. Close buildings are represented normally, and the viewer himself is shown in the third person, exactly where she stands.
As the model bends from sideways to top-down in a smooth join, more distant parts of the city are revealed in plan view. The projection connects the viewer's local environment to remote destinations normally out of sight."
"The ability to be in a city and to see through it is a superpower, and it's how maps should work."
Evidement ces explications et sa représentation cartographique ne peut pas ne pas faire penser à l'affiche d'Inception. Je serai même pas loin de parier que Here & there a directement inspiré les affichistes du thriller, même si dans le film l'objet de la ville se déformant n'a rien à voir avec une quelconque ambition d'information. Reste que le parallèle est plus que troublant.
Et dans ces conditions pourquoi ne pas imaginer que demain Google Street View ou EveryScape nous offrent de telles visions radicalement nouvelles, mais terriblement efficaces ? Peut-être que dans cinq ans, nous regarderons les images ci-dessous, comme une énorme banalité.
Sur les nouvelles façons de représenter la rue dans les systèmes de navigation, voir "Browse street-side with Microsoft Street Slide".
ET SI LA VILLE N'ÉTAIT QU'UN PLAT DE SPAGHETTIS VIRTUELLES ?
Comment imaginer et comment représenter la mobilité urbaine de demain ? (En anglais cela donne “How will mobility develop over the next 20 years ?” )
C'est à cette question qu'ont tenté de répondre cinq équipes d'architectes dans le cadre des "Urban Future Award - Building a Vision for 2030" organisé par Audi.
C'est la vison de la mobilité virtuelle A-Way (images ci-dessus) proposée par l'allemand Jurgen Mayer H. qui a été récompensée hier soir à Venise à l'occasion de l'inauguration de l'exposition liée à ce concours (voir là) Pour Mayer, la ville n'est qu'un vaste plat de spaghetti virtuel constitué de toutes les puces, tags et autres réseaux qui parcours l'espace urbain aujourd'hui.
"A driving machine becomes a viewing machine." qui, à la fois, donne de l'info, mais permet aussi d'en recevoir.
Une vision qui permet à Mayer H, de comparer le flux automobile à une rivière numérique et nourricière illustrée de façon très percutante ci-dessous.
Se déplacer en ville serait comme se déplacer comme dans un jeu vidéo ou Google Street (voir là). En un clic je rentre dans le monde de la réalité augmentée, en voyant ce qui m'est caché.
Evidement via le mobile, cette analyse peut aussi s'appliquer au piéton. (voir là)
La banalisation et la miniaturisation des technologies nomades nous a tous transformé en individus appareillés. Jusque-là, nous habitions des lieux riches en machines communicantes. Désormais, le mobile ne nous quitte plus, et ce sont les machines qui nous habillent via les oreillettes ou les mini écrans des smart phones et autres consoles multimédias. Nous devenons des noeuds de communication, des systèmes habités et mobiles. Nous sommes devenus des hub humains que Mayer H illustre sous forme de gouttes d'eau.
Il n'y a là rien de très nouveau sur l'analyse des liens entre villes, nouvelles techno mobiles et le rôle possible de la voiture dans le futur (voir, entre autres, là), mais le rendu graphique est intéressant. Il incite à voir la ville autrement et c'est pour cela que je vous propose ces images.
PS / La limite de ce genre de vision technophile est de tenter de nous faire croire que grâce aux nouvelles technologies, tous les problèmes de congestions ou de pollutions automobiles pourraient être réglés par la magie des puces et de l'information. C'est toute la démarche d'une société comme IBM actuellement avec Smarter Traffic. On peut évidement être plus que dubitatif sur ce genre de discours. Et ce n'est pas par hasard que les images ci-dessus soient issues d'un concours d'idées initié par un constructeur automobile. Le message sous-jacent est clair : "Ne faîtes rien contre l'automobile, les nouvelles technos vont nous sauver." Bien sur, c'est totalement faux. C'est à la fois l'urbanisme et nos modes de transports actuels qu'il faut entièrement repenser. Les puces peuvent - à la marge - aider, mais elles ne régleront rien à elles seules.
Thursday, August 26, 2010
LES NOUVEAUX TERRITOIRES DU CAPITALISME
Vous en avez peut-être entendu parler : le Terre se réchauffe. (Rire.) (A l'écran, gravures d'apocalypse : diables, monstres marins.) On nous prédit rien de moins que la fin du monde : la mer montera, les fleuves sortiront de leur lit, l'Europe ne sera plus qu'un désert ... Ce que je vais vous dire ce soir va à rebours de ce catastrophisme convenu : le réchauffement climatique n'est pas une malédiction, c'est une chance. Ceux qui l'auront compris seront aux commandes du monde de demain. (Image suivante : carte marine.) L'élévation de la température fait fondre l'Arctique ; cet été, la superficie de la banquise n'était plus que de 4,3 millions de kilomètres carrés, son plus bas niveau jamais observé. Dans les années 1960, les glaces couvraient le double de cette surface. L'ours blanc n'a plus que quelques années à vivre, et c'est triste. Mais cette débâcle ouvre également les mers polaires au trafic maritime : cargos et tankers pourront bientôt relier la côte est des États-Unis à la Chine en empruntant le passage du Nord-Ouest, gagnant près de 7 500 kilomètres sur l'itinéraire actuel. (Image suivante : projection polaire recouverte de figure géométrique. Chaque forme correspondant à une ressource.) Le pôle Nord est encore plus riche que l'Arabie Saoudite : il regorge de gaz, de pétrole, de diamants et de minerais divers. La banquise empêchait jusqu'ici tout accès à ces richesses. Une fois la glace disparue, plus rien ne s'opposera à l'exploration du sous-solm et des hauts-fonds polaires. (Image suivante : iceberg en coupe, masse diversement bleutées.) Enfin, les glaces marines recèlent également de gigantesques réservoirs d'eau douces gelés : le réchauffement va les rendre accessibles, et ce au moment où l'élévation généralisé de la température aura fait de l'eau une denrée rare. (Pause. Elle fait quelques pas pour installer une tension dramatique, puis se retourne vers l'écran, désormais occupé par des lettres géantes formant le mot ICECAP.) Nous ne sommes pas à la veille d'une apocalypse, mais plutôt d'une ère héroïque comme l'a été, en son temps, la conquête de l'Ouest américain ou celle de l'Afrique équatoriale. Le capitalisme est grippé et a besoin de terres nouvelles : les régions boréales sont cet eldorado. ( Nous avions longuement répété ce passage pour éviter le ridicule : Elle s'en est tiré avec brio.) Ce que je suis venue vous proposer ce soir, c'est d'être aux premières loges de cette révolution. Mon fond, ICECAP, a été créé pour investir dans les sociétés qui bénéficieront de la fonte de l'Arctique. Le ticket d'entrée est de 500 000 dollars. J'ai prévu de lever 500 millions et, une fois cette somme réunis, je fermerai le fond pendant cinq ans. (...) (...) - Quel type de retour offrez-vous ? - ICECAP est un placement spéculatif : les dividendes peuvent être très élevés, mais ne sont pas garantis. La seule chose que je peux vous assurer, c'est que d'ici 5 ans le réchauffement sera devenue irréversible et que toute la communauté financière, faisant le raisonnement que j'ai développé devant vous ce soir, voudra investir au pôle Nord. Mais il sera trop tard : ICECAP aura déjà saisi les meilleurs opportunités. - Ne risquez-vous pas d'être assimilée - et vos investisseurs avec - à une opportuniste cherchant à profiter d'un désastre écologique ? - C'est effectivement une possibilité, tout du moins au début, et, pour protéger ceux qui contribueront à mon fonds, je leurs garantis un anonymat total : ICECAP est enregistré dans une juridiction offshore."Ces quelques lignes sont extraites d'un petit bijou sorti hier en librairie, "Journal intime d'une prédatrice" du toujours très bon Philippe Vasset. Rédacteur en chef de la lettre d'information Intelligence online, il poursuit avec ce bouquin la description des nouvelles facettes du capitalisme mondial qu'il avait déjà traité dans Journal intime d'un marchand de canon, mais aussi dans le passionnant Exemplaires de démonstration, dont je vous avez déjà parlé là. Son dernier opus sur la spéculation liée au réchauffement climatique est à la hauteur de ses précédents ouvrages, c'est à dire jubilatoire d'intelligence et de justesse. Certains y verront une fable très bien documentée, moi j'y ai lu et vu une très juste analyse de notre présent, notamment sur le fonctionnement des fonds spéculatifs et leurs manoeuvres vers les régions arctiques. Sur ce même sujet de la course vers les richesses du Grand Nord, voir là, là, là et, bien sur, là. Voir aussi, l'excellente enquête du Wall Street Journal, "Unfreezing Arctic Assets. A bloc of countries above the 45th parallel is poised to dominate the next century. Welcome to the New North." Ci-dessus "Oil rig as Banhamian mega-structure", plus là.
Wednesday, August 25, 2010
ET SI LA MOBILITÉ URBAINE DEVENAIT - ENFIN - PLUS LUDIQUE ?
Cela fait plusieurs années que je me dis que si la mobilité est au coeur de nos modes de vie, elle est rarement ludique et a, en fin de compte, très peu évolué depuis 100 ans.
C'est dans ce cadre que j'avais organisé, entre autres, des Ateliers sur des thèmes, comme, Pourquoi la voiture a-t-elle aussi peu évolué depuis 50 ans ?, ou Pourquoi les transports collectifs évoluent-ils si peu ?.
Ces questions rentraient - et rentrent, toujours - en résonance avec d'autres réflexions développées très régulièrement dans ce blog notamment sur sur les nouveaux imaginaires de la mobilité et, notamment, l'influence des univers du sport et des jeux vidéo (voir là, là là ou, encore, là )
Ces réflexions avaient, notamment, été déclenchées en 2005 par deux spots de pub de Peugeot (visibles là et là ) destinés à montrer que ses modèles n'étaient pas des jouets (photo ci-dessus) et étaient très éloignées du monde ludique et forcément légèrement attardé des jeux vidéo. Des spots d'autant plus choquants qu'ils allaient à contre-courant des imaginaires des nouvelles générations en matières automobiles (voir Peut-on penser la voiture sans les jeux vidéo ? Le cas Peugeot ), mais qui s'expliquaient par le fait que l'âge moyen d'un acheteur de voiture neuve en Europe est de 52 ans.
Sur ce terrain du ludique, les industriels français sont à l'opposé des japonais qui, eux, au contraire, misent énormément sur la culture manga pour faire évoluer leurs produits ( voir là et là )
Quel n'a donc pas été mon grand plaisir en découvrant ce matin le dernier spot de AT&T / BlackBerry intitulé "Rollercoaster" (visuels en haut) qui propose une joyeuse vision de la mobilité urbaine revue et corrigée sous l'angle du parc d'attraction.
Un spot assez jubilatoire et décalé, mais qui de façon paradoxale, n'apparaît pas aussi déconnant qu'il en à l'air.
En effet, pourquoi ne pas imaginer que les futurs taxis soit des micro-cars électrique semblables aux voitures tamponneuses ?
Pourquoi ne pas se demander si le train fantôme ne pourrait pas être une nouvelle figure du métro de demain ?
Le parc d'attraction a depuis un siècle très fortement nourri les imaginaires urbains (voir là et là ), il alimente aujourd'hui ceux de la mobilité (voir là ). Honnêtement, qui s'en plaindra ?
PS / Et pour continuer à réfléchir sur ce sujet du ludique, je ne résiste pas au plaisir de vous proposer ci-dessous une récente pub Land Rover dans laquelle la route est une piste de "circuit 24"
Tuesday, August 24, 2010
L.A. IN AFRICA ?
" L'Afrique est en train de façonner sa géographie.
Or comment le fait-elle ?
En bâtissant les Atlanta et les Los Angeles du XXI° siècle : les mégapoles africaines s'étendent à perte de vue, générant des coûts de transport incompréhensibles, des factures énergétiques insoutenables et des case-tête redoutable d'accès aux réseaux d'eaux d'eau, d'assainissement et d'électricité.
Souvent implantés à proximité des terres les plus fertiles du pays, elles empiètent sur des espaces agricoles, hypothéquant leur sécurité alimentaires à long terme.
Ces choix ne se sont pas fait volontairement mais "par défaut", petit à petit, dans l'anarchie de l'exode rural et au gré de l'excroissance des quartiers périphériques.
Il ne serait pas soutenable pour l'Afrique ni pour le monde que les centaines de millions de nouveaux urbains attendus sur le sous-continents dans les prochaines décennies vivent dans Los Angeles. Le temps est venu de construire les Barcelone, Paris et Tokyo d'Afrique."
C'est quelques lignes sont extraites du "Temps de l'Afrique" de Jean Michel Sévérino et Olivier Ray. Elles ont le mérite de décrire de façon très juste et en peu de mots la situation urbaine africaine actuelle.
A la question de savoir si on peut aujourd'hui imaginer bâtir dans les pays sub sahariens des villes denses comme Tokyo, la réponse semble devoir être plus que mitigée surtout quand on voit les dynamiques urbaines actuelles ( voir là ou là )
Les photos sont elles tirées des travaux de Koolhaas père et fille sur Lagos, la mégapole nigériane ( voir là et là )
Pour aller plus loin, voir Et si notre avenir urbain s'inventait en Afrique ?.
Sunday, August 22, 2010
ET SI C'ÉTAIT EN AFRIQUE QUE S'INVENTAIT NOTRE AVENIR URBAIN ?
Et si nous étions tellement obnubilés par l'Asie, que nous arrivions à en oublier les formidables mutations africaines actuelles ?
Et si demain la dynamique économique de l'Afrique dépassait celle de l'Inde ?
Et si demain le vrai poumon du monde était l'Afrique sub-saharienne et non pas la Chine ?
Et si c'était en Afrique que s'inventaient les nouvelles formes de l'urbanisme pauvre et inégalitaire du XXI° siècle ?
Bref, et si c'était en Afrique que se dessinait une grande partie de notre avenir urbain ?
D'ici 2050, la population de l'Afrique sub-saharienne va doubler pour passer de 800 millions d'habitants à 1,8 milliard d'individus, soit un cinquième de la population mondiale. A cette date, l'Afrique sera donc plus peuplée que la Chine et comptera 25% d'habitants de plus que l'ensemble du sous-continent indien.
Dès 2030, cette population sub-saharienne va devenir majoritairement urbaine.
En 2050 ce sont plus de 60% des Africains qui vivront en ville.
L'Afrique noire qui compte déjà 38 villes de plus d'un million d'habitants, s'oriente donc vers la constitution de vastes megalopoles multi-millionaires à croissance ultra-rapide et souvent très anarchique. Aujourd'hui Luanda gagne 29 nouveaux habitants par heure, Lagos 42 et Kinshasa 50 !! (voir là) Et le phénomène ne devrait que se renforcer dans les années qui viennent.
C'est à un défi urbain totalement inédit dans l'histoire de l'humanité que vont devoir répondre les Africains.
Seuls 40% des logements, des bureaux et des infrastructures dont les grandes villes africaines vont avoir besoin en 2050 sont aujourd'hui construits !!!
Ces villes vont donc être dans l'obligation d'inventer de nouvelles réponses très éloignées des modèles que nous connaissons aujourd'hui en Occident ou en Asie. C'est à ce titre, entre autres, qu'on peut se demander si ce n'est pas en Afrique que s'invente le visage des mégapoles informelles, inégalitaires, violentes et ultra-congestionnées du XXI° siècle ? (voir sur cette dernière question là et là)
Mais cette explosion et urbaine est aussi le reflet de la formidable croissance économique que connaît le continent actuellement et qui va, d'une façon ou d'une autre, se poursuivre. Car, comme l'écrivent Jean Michel Sévérino et Olivier Ray, les deux auteurs du Temps de l'Afrique "ces nouveaux africains devront se nourrir, se loger, se déplacer, communiquer. Formelle ou informelle, locale, nationale ou internationale, une activité économique émergera pour répondre à ces besoins."
Les Chinois, les Indiens ou les Brésiliens l'ont très bien intégré et développent de nouvelles relations économiques avec ces pays du sud saharien, contribuant ainsi à faire émerger de nouvelles relations sud-sud et de nouvelles réponses servicielles et industrielles. Sur le plan des transports, voir, par exemple, les implantations des constructeurs automobiles indiens et chinois, ou le succès des rickshaws indiens en Afrique de l'Est ( voir là )
Malgré cela, nous - les Européens - avons - semble-t-il - beaucoup de mal à comprendre ce qui se passe à notre frontière sud. Nous continuons à regarder l'Afrique avec des grilles de lectures dépassées, alors que c'est probablement là-bas que va s'inventer - en partie - les futures solutions pour un monde toujours plus urbain et plus mobile.
C'est pour essayer de mieux comprendre toutes ces mutations en cours, et voir comment celles-ci peuvent nous aider à penser un peu autrement le monde et les villes de demain, que nous avons invité le vendredi 24 septembre pour un Atelier consacré à l'Afrique :
Jean-Michel SEVERINO, ancien directeur général de l'Agence française de développement (AFD) et co-auteur avec Olivier RAY du très stimulant "Le Temps de l'Afrique" (ed. Odile Jacob)
Toutes les infos sur cet Atelier, là.
Friday, August 20, 2010
DÉRÈGLEMENTS ET ADAPTATIONS
Canicule et incendies en Russie.
Moussons violentes et inondations en Asie.
Si aujourd'hui aucune preuve n'est scientifiquement apportée que ces événements soient directement liés au réchauffement climatique, on ne peut que constater que ces catastrophes arrivent au moment même où les relevées du Goddard Institut for Space Studies (Nasa) montrent que les six premiers mois de l'année 2010 ont, été les plus chauds depuis ... 130 ans. Et tout indique que ce phénomène de réchauffement ne va faire que se poursuivre dans la décennie à venir.
La gestion des catastrophes naturelles va donc devenir un enjeu de plus en plus important au cours des années qui viennent. On en a déjà beaucoup parlé ici - voir là mais aussi là.
Ces nouvelles contraintes climatiques vont nous obliger à penser les villes de demain de façon différentes (voir, par exemple, " Et si dans un monde plus chaud et plus sec, la ville arabe devenait un modèle ? " ) et nous obliger à imaginer leur futur d'une manière radicalement différentes avec, notamment, des équipements urbains totalement nouveaux.
C'est dans cette veine d'idée que l'agence hollandaise MVRDV associé à l'University of Technology de Delft et à la fondation The Why Factory viennent de publier un très stimulant ouvrage titré " Green Dream – How Future Cities Can Outsmart Nature ", consacré, entre autres, aux nouveaux rapport ville/nature, notamment sous l'ange des nouveaux défis climatiques.
"The Why Factory and NAi Publishers present the research project Green Dream, a comprehensive analysis of the current state of the debate and practice of sustainability and all related topics.
The Green Dream is a comprehensive publication about the sense and nonsense of a subject which concerns us all and is often abused or misunderstood whilst being put into general practice. In 22 critical observations the book analyses in a broad way the issue and point towards solutions for a new approach."
Parmi les propositions, et pour revenir à notre sujet de départ sur les déréglements climatiques, on retiendra deux idées fortes.
D'abord celle concernant Barcelone avec des food racks, espèces de fermes verticales installées sur les toits, qui seraient destinés à assurer une partie de l'auto-suffisance alimentaire à la ville.. (voir, sur ce sujet, Et si dans un monde qui a faim, les villes devenaient des fermes ? ) Les récent incendies autour de Moscou et la destruction d'une tiers des récoltes de céréales qui vont obliger les Russes a importer du blé cet hivers, montre que ce genre de réflexion est certainement loin d'être inutile.
"The global food industry is the subject of our research. What impact do our eating habits have and what is our role as urban planners in this context?
The food industry is one of needless transportation and waste. We transport food from every corner of the world and while we produce more than we can consume, we're still hungry. In our global footprint the food industry is one of the largest industries, dwarfing other industries such as energy production and the building industry. The biggest offender within the food industry is without a doubt the meat sector. Ethical issues aside, the devastating environmental effects of the livestock industry and the sheer amount of land used make us question our western eating habits and look for an alternative.
Project challenges the global food industry and explore the possibilities and impossibilities of a localized food chain. Land use and transportation is minimized in the self-sustaining cities of the totalitarian vegan order."
Concernant les terribles moussons de cet été qui ont noyé par leur violence de nombreuses villes en Inde, au Pakistan, au Bangladesh et en Chine, on ne peut que renvoyer vers le projet de monsoon collectors imaginés pour Douala.
En Australie, et plus particulièrement à Sydney, c'est la montée prévue des océans (voir infra) qui incite à penser le futur de la ville de façon un peu différente avec la construction de nouvelles infrastructures permettant d'habiter la mer (voir à ce sujet Vers de nouvelles relations entre la mer et les villes ?).
Les projets présentés dans le cadre de Sea Change 2030 +, concours d'idées lancé par The Australian Institute of Landscape Architects [AILA], oscillent entre île en creux avec le projet Embassy of the drowned nations (juste ci-dessous), et îles flottantes avec String o' stingers.
"This stunning visual concept brings the boldness back into a vision of Sydney in 2030+. It presents an international response to Sydney as Australia’s only truly global city sitting on the western edge of Oceania and on the southern shores of the Asia-Pacific nations. In the background of the visualisation sits the two previous built environment icons of outstanding global significance and instant recognition. The Sydney Harbour Bridge designed and built in the Great Depression of the 1930s and the Sydney Opera House designed and built in the optimistic years of the post-world war two baby boomers in the 1950s and 1960s. Both of these previous Sydney harbour icons attracted great controversy and defied the conventional engineering and architectural wisdom of the time.
This bold venture, the Embassy of Drowned Nations, extends a hand of connection and friendship as the Harbour Bridge and Opera House did in the last century. By providing a meeting place and forum for adapting to climate change it opens the debate on conceptual engagement with other drivers of global environmental change, particularly around population and resource use. The bold vision of the Embassy of Drowned Nations is much more than a lament for a lost past; it’s an iconic engagement in a brighter future through building a world-class place for welcoming and regenerating the spirit of human adaptation to global change."
Sur un sujet très proche de String o' stingers, mais concernant New-York, voir là.
A ceux qui douteraient de l'intérêt de ce genre d'exercice prospectif, je ne peux que conseiller de lire les lignes ci-dessous.
Ci dessus le projet Subtropical Sydney proposé dans le cadre de Sea Change 2030 +
Moussons violentes et inondations en Asie.
Si aujourd'hui aucune preuve n'est scientifiquement apportée que ces événements soient directement liés au réchauffement climatique, on ne peut que constater que ces catastrophes arrivent au moment même où les relevées du Goddard Institut for Space Studies (Nasa) montrent que les six premiers mois de l'année 2010 ont, été les plus chauds depuis ... 130 ans. Et tout indique que ce phénomène de réchauffement ne va faire que se poursuivre dans la décennie à venir.
La gestion des catastrophes naturelles va donc devenir un enjeu de plus en plus important au cours des années qui viennent. On en a déjà beaucoup parlé ici - voir là mais aussi là.
Ces nouvelles contraintes climatiques vont nous obliger à penser les villes de demain de façon différentes (voir, par exemple, " Et si dans un monde plus chaud et plus sec, la ville arabe devenait un modèle ? " ) et nous obliger à imaginer leur futur d'une manière radicalement différentes avec, notamment, des équipements urbains totalement nouveaux.
C'est dans cette veine d'idée que l'agence hollandaise MVRDV associé à l'University of Technology de Delft et à la fondation The Why Factory viennent de publier un très stimulant ouvrage titré " Green Dream – How Future Cities Can Outsmart Nature ", consacré, entre autres, aux nouveaux rapport ville/nature, notamment sous l'ange des nouveaux défis climatiques.
"The Why Factory and NAi Publishers present the research project Green Dream, a comprehensive analysis of the current state of the debate and practice of sustainability and all related topics.
The Green Dream is a comprehensive publication about the sense and nonsense of a subject which concerns us all and is often abused or misunderstood whilst being put into general practice. In 22 critical observations the book analyses in a broad way the issue and point towards solutions for a new approach."
Parmi les propositions, et pour revenir à notre sujet de départ sur les déréglements climatiques, on retiendra deux idées fortes.
D'abord celle concernant Barcelone avec des food racks, espèces de fermes verticales installées sur les toits, qui seraient destinés à assurer une partie de l'auto-suffisance alimentaire à la ville.. (voir, sur ce sujet, Et si dans un monde qui a faim, les villes devenaient des fermes ? ) Les récent incendies autour de Moscou et la destruction d'une tiers des récoltes de céréales qui vont obliger les Russes a importer du blé cet hivers, montre que ce genre de réflexion est certainement loin d'être inutile.
"The global food industry is the subject of our research. What impact do our eating habits have and what is our role as urban planners in this context?
The food industry is one of needless transportation and waste. We transport food from every corner of the world and while we produce more than we can consume, we're still hungry. In our global footprint the food industry is one of the largest industries, dwarfing other industries such as energy production and the building industry. The biggest offender within the food industry is without a doubt the meat sector. Ethical issues aside, the devastating environmental effects of the livestock industry and the sheer amount of land used make us question our western eating habits and look for an alternative.
Project challenges the global food industry and explore the possibilities and impossibilities of a localized food chain. Land use and transportation is minimized in the self-sustaining cities of the totalitarian vegan order."
Concernant les terribles moussons de cet été qui ont noyé par leur violence de nombreuses villes en Inde, au Pakistan, au Bangladesh et en Chine, on ne peut que renvoyer vers le projet de monsoon collectors imaginés pour Douala.
En Australie, et plus particulièrement à Sydney, c'est la montée prévue des océans (voir infra) qui incite à penser le futur de la ville de façon un peu différente avec la construction de nouvelles infrastructures permettant d'habiter la mer (voir à ce sujet Vers de nouvelles relations entre la mer et les villes ?).
Les projets présentés dans le cadre de Sea Change 2030 +, concours d'idées lancé par The Australian Institute of Landscape Architects [AILA], oscillent entre île en creux avec le projet Embassy of the drowned nations (juste ci-dessous), et îles flottantes avec String o' stingers.
"This stunning visual concept brings the boldness back into a vision of Sydney in 2030+. It presents an international response to Sydney as Australia’s only truly global city sitting on the western edge of Oceania and on the southern shores of the Asia-Pacific nations. In the background of the visualisation sits the two previous built environment icons of outstanding global significance and instant recognition. The Sydney Harbour Bridge designed and built in the Great Depression of the 1930s and the Sydney Opera House designed and built in the optimistic years of the post-world war two baby boomers in the 1950s and 1960s. Both of these previous Sydney harbour icons attracted great controversy and defied the conventional engineering and architectural wisdom of the time.
This bold venture, the Embassy of Drowned Nations, extends a hand of connection and friendship as the Harbour Bridge and Opera House did in the last century. By providing a meeting place and forum for adapting to climate change it opens the debate on conceptual engagement with other drivers of global environmental change, particularly around population and resource use. The bold vision of the Embassy of Drowned Nations is much more than a lament for a lost past; it’s an iconic engagement in a brighter future through building a world-class place for welcoming and regenerating the spirit of human adaptation to global change."
Sur un sujet très proche de String o' stingers, mais concernant New-York, voir là.
A ceux qui douteraient de l'intérêt de ce genre d'exercice prospectif, je ne peux que conseiller de lire les lignes ci-dessous.
" La hausse du niveau marin global, mesuré par satellite depuis 1992 avec une précision diabolique, se poursuit inexorablement.
En cause ? La dilatation des eaux de surface du fait de leur réchauffement et la fonte des glaciers continentaux (montagnes et calottes polaires).
La banquise arctique va, pour la quatrième année consécutive, passer sous la barre des 4 millions de km2 d’ici quelques jours. Alors qu’elle n’était jamais descendue sous cette limite entre 1978 et 2006, la période où nous disposons d’observations quotidiennes par satellites.
Or, insiste Bernard Legras, chercheur au Laboratoire de météorologie dynamique, «nous ne sommes qu’au tout début du changement climatique provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. Il va s’amplifier de manière considérable».
( in 2010, le monde oppressé par le temps - Libération)
Ci dessus le projet Subtropical Sydney proposé dans le cadre de Sea Change 2030 +