La carte des échanges aériens.
La carte des échanges entre scientifiques.
La carte de l'urbanisation en 2020.
La carte de la population mondiale en 2030.
La carte de l'urbanisation en 2050.
Les cartes ci-dessus valent ce qu'elles valent, mais associées comme cela, elles ont le grand mérite de nous montrer une chose toute simple : le basculement du monde. (Sur les cartes, voir là)
Et c'est pour mieux comprendre ce basculement, que depuis plusieurs années Transit-City conduit des Ateliers de réflexions prospectives pour comprendre où s'invente demain ?
Si nous avons toujours un regard très vigilants sur les nouvelles technologies (internet, mobile, jeux vidéo ...) et les nouveaux services et imaginaires qui y sont associés (comme en Corée du sud, par exemple), nous sommes loin de penser que l'avenir des villes va s'inventer dans internet, comme certains essaient de le faire croire depuis quelques années.
Pour nous, les facteurs de rareté, de pauvreté et de dérèglements climatiques - et les conflits qu'ils risquent d'entrainer - vont avoir des impacts beaucoup plus importants sur l'évolution des villes que bien des technologies liées au net.
C'est dans le cadre de ce chantier sur les menaces du futur, que nous avions lancé en 2008, notre programme Catastrophic Cities, notamment autour de la question "Et si nous n'avions pas assez peur ?" Nous avons dans ce cadre abordé la question des émeutes urbaines, mais aussi la façon dont l'armée et le spécialistes de la sécurité pensaient la ville. (voir là et là, entre autres)
Nous avons parallèlement envisagé les nouveaux rapports possibles des villes avec leur environnement naturel, notamment sous l'angle de l'agriculture ("Et si dans un monde qui a faim, les villes devenaient des fermes ?") ou de la montée des océans (là).
C'est toujours avec cette même préoccupation d'essayer de comprendre où pouvait s'inventer notre avenir que nous avons interrogé un certain nombre de modèles a priori peu désirables, mais qui pourraient pourtant nous aider à trouver des solutions viables et frugale pour demain.
Nous avons ainsi questionné le modèle des villes indiennes (mais aussi du Bengladesh et du Pakistan), des villes africaines et des villes arabes.
Lors de la saison 2010/2011, nous avons élargi notre focal en mixant dans nos réflexions la frugalité, la montée en puissance de modèles alternatifs liés au net et au mouvement du do it your self et aux nouvelles logiques économiques sud/sud. La question étant de savoir si s'inventaient des modèles alternatifs à eux développés par l'Occident depuis deux siècles.
Là.
Là.
Là.
L'Atelier du 15 juin prochain sur la ville frugale a vocation à faire un lien entre ces réflexions et ce qu'il est possible ou imaginable de faire dans les pays riches, et notamment en France, quand on met la frugalité au coeur de la réflexion de la prospective urbaine.
Cette démarche commence à payer : regarder les pays pauvres comme modèles possibles pour demain, n'est plus totalement considéré comme une aberration.
La preuve cet article titré "Bonjour Paris or Salam Bombay ?" publié il y a quelques jours à peine sur le site arch-peace et qui évoque les voyages de fin d'années des étudiants américains. Des voyages qui ont lieu très très majoritairement en Europe et qui oublient régulièrement le reste du monde ... et donc les vrais défis de demain.Je vous en propose ci-dessous quelques lignes. Elles résument on ne peut mieux une partie de notre démarche au sein de Transit-City.
" As we mention more and more that 21st century will be the century of rising sea levels, depletion of energy resources and century of urban nature, we still think the solution to these problems are once again will be produced by our far superior technological society as if we know these things better.
We don't.
Recently in a well attended conference on hydrology, I witnessed how terrified the attendees were when thinking about the possibility of losing backyard greenery due to scarcity of irrigation water. As someone who grew up with municipal water rationing and revolving cut offs and ad-hoc ways of storing water for daily use, I was stunned by the helplessness of the scholars who talked about water rationing as if it was the end of the world and in denial. The conversation quickly turned into an all optimistic gaze into the future and miraculously our luxurious western lifestyles were saved and even more improved by reducing our tens of gallons per day water usage only by few!
Conveniently the doomsday scenarios were attributed to the pessimistic cynical thinkers.
Do gooding and optimism won, people clapped and there was a race to the wine bar and imported cheese.
It showed me why we were resistant to look into know-how of less than wealthy and “unimproved” geographies and travel to their cities to learn their ways of dealing with diminished and scarce resources.
We don't believe in the urgency. We don't think we have things to learn from poverty. We don't see architecture in it and we don't send our students to learn from them. We still think the solutions to dire problems will be produced by making handmade sketches of Parthenon, visiting and photographing Maxxi Museum in Italy, knowing the floor plan of a Swiss mountain town and trekking in Norway during the summer.
Irrelevant. (...)
Living with less requires know how which we desperately need to know better."