Et si nos grilles de lecteurs pour comprendre les entreprises et l'économie étaient totalement dépassées ?
Et si nous étions en train de radicalement changer de monde et de système économique ?
Et si la grande valeur de demain était l'éco-efficience ?
C'est pour répondre à ces questions - et à de très nombreuses autres - que nous avons invité
prospectiviste et grand spécialiste de l'impact des nouvelles technologies
dans l'économie mondiale et dans l'organisation des entreprises.
Pour lui, "la numérisation du monde constitue une crise majeure des référentiels socio-économiques et un défi considérable pour nos entreprises"
"Sous la triple influence de l’importance croissante de l’économie immatérielle, de la numérisation des contenus et de la prolifération des réseaux, un cocktail socioéconomique explosif est en train de bouleverser bon nombre de nos référentiels traditionnels, notamment économiques. La crise « aidant » un nouveau cycle « éco-efficient » prend le relais des cycles de croissance traditionnels. Stimulée par la crise actuelle, partout la priorité des économies modernes sera de mieux rentabiliser les ressources et les revenus disponibles. Nos sociétés utilisent les réseaux afin de substituer les déplacements numériques aux déplacements physiques, l’immatériel au matériel, les biens numériques aux biens tangibles. La numérisation permet de consommer moins de matières premières tout en produisant autant de biens et de services. Nous sommes entrés pour de longues années dans un cycle d’éco-efficience rendu possible par la numérisation du monde. Un grand cycle économique prédit par l’économiste russe Nicolaï Kondratieff. Pour lui, notre cycle actuel serait celui d’une période « gestionnaire » qui suit, celle « stratégique », des années 1940-1992. Nos systèmes ne vont pas continuer à croître ou à se relancer vigoureusement, en dehors de situations locales spécifiques, ils vont s’optimiser globalement. Pour le profane, l’analogie est simple. Nous cessons d’utiliser des voitures gloutonnes tout en continuant d’améliorer leurs performances et leur confort. Inscrites dans un cycle du développement durable, ce cycle éco-efficient est caractérisé par d’intenses investissements dans les technologies de l’information et de la communication afin d’optimiser les consommations de ressources. Le capital se concentre sur certaines industries et activités de services (d’usages notamment) plutôt que sur d’autres afin de produire de nouvelles richesses (En grande partie immatérielles, cette fois !), ce qui va déstabiliser les modèles socioéconomiques en place et engendrer de fortes tensions sociales. Nous y sommes ! "
Denis Ettighoffer présentera certains des aspects les plus significatifs des mutations de nos référentiels socio-économiques. En attendant, vous trouverez plus d'information sur son travail et ses analyses, en allant sur Ettighoffer Digital Campus et sur Futur Hebdo.
Cette rencontre sera l'occasion de prolonger les réflexions engagées lors d'autres Ateliers consacrés aux mutation du travail et de l'économie aujourd'hui, et notamment :
Cet Atelier est aussi à inscrire dans la lignée de nos travaux initiés dans le cadre de notre programme Next Factory sur les mutations du travail.
Les Ateliers Transit-City ont lieu au Pavillon de l'Arsenal de 8 h 45 à 11 heures
21 Bd. Morland 75004 PARIS.
Métro : Sully Morland.