ET SI ON S'INTÉRESSAIT UN PEU PLUS AUX ALTERNATIVES RADICALES ?

Le métier de Transit-City, c'est de faire de la prospective.

De faire de la prospective notamment autour de deux grands sujets :

- la mobilité, et entre autres à la façon dont les enjeux écologiques et énergétiques vont nous obliger à tout repenser et plus particulièrement les infrastructures et les engins qui circulent dessus.

- le sport, et à la façon dont celui-ci va venir nourrir les nouveaux imaginaires de la mobilité sous le prisme du concept de trans-sport ®.

On est donc évidement toujours en recherche de nouvelles visions de ruptures surtout sur ces deux sujets sur lesquels émergent rarement des alternatives très novatrices.

C'est pour cela que quand un travail sur une alternative radicale est faite sur un projet autoroutier, on ne peut qu'être forcément intéressés.

Le projet autoroutier en question est la fameuse A 69 entre Toulouse et Castre (aujourd'hui arrêté par la justice).

L'alternative est celle développée par l'urbaniste Karim Lahiani avec son projet de "Véloroute nationale" - voir le dossier, là.

On est pas obligé d'être séduit et d'y croire. 

Mais c'est pas le sujet 

Le sujet pour nous est "d'où émergent aujourd'hui de nouveaux récits routiers ?"

Où naissent aujourd'hui les nouvelles poches d'utopie ?

Voir :

- De Kerouac à Tesson pour penser l'alternative mobile ?

- Et si "Wild" avait remplacé "Sur la route ?"

Et nos posts sur la question de la fin de la route ?

ET SI ON RELISAIT MARX ET DUBY POUR PENSER LE SPORT DEMAIN ?

On en est là aujourd'hui.

Et ça change tout pour penser le sport demain... 

CE MATIN...

Là.

ET SI DEMAIN, LE SPORT NOUS PERMETTAIT DE PAYER DES IMPOTS PLUS LONGTEMPS ?

Les arguments sur les bienfaits du sport sont à la fois très nombreux et très connus.

Mais il faut avouer que parfois en  émergent de nouveaux assez improbables.

Comme celui d'Aron D'Souza, promoteur des Enhanced Games, des jeux autorisant le dopage afin de favoriser la performance, qui explique dans un entretien au Monde que ses jeux ont une vocation beaucoup plus large que celle d'une traditionnelle compétition sportive :

"C’est un projet scientifique, un mouvement pour améliorer l’humanité grâce auquel notre biologie ne sera plus notre limite. 

L’âge est une maladie que nous pouvons soigner et résoudre grâce à la médecine de performance. 

Imaginez, si nous vivions plus longtemps, plus forts et en meilleure santé… 

Nous serions plus nombreux mais aussi plus productifs, et en capacité de payer des impôts plus longtemps, ce qui résoudrait les problèmes de nombreux Etats. » - là. 

On vous y laisse y réfléchir...

ET SI DEMAIN, ON ASSISTAIT À LA DISPARITION DES FÉDÉRATIONS SPORTIVES ?

Quand dans le prolongement de 

- "et si nos institutions sportives étaient devenues étrangères à notre époque ?", 

et de

- "et si demain, les clubs s'émancipaient des fédérations sportives ?"

on se demande et si demain, les fédérations sportives étaient amenées à disparaitre?, on peut avoir ce genre de scénarios.

Scénario 1 : La Révolution des Joueurs et des adhérents

En 2050, les joueurs professionnels de football, de basket-ball et de tennis se sont unis pour former un syndicat qui a exigé des changements radicaux dans la gouvernance du sport. Face à l'inaction des fédérations sportives, les joueurs ont décidé de boycotter les compétitions et de créer leurs propres ligues indépendantes. 

Les fédérations sportives traditionnelles ont été dissoutes et remplacées par des organisations décentralisées gérées par leurs adhérents et leurs joueurs.

Scénario 2 :  La Faillite des Fédérations

En 2035, les fédérations sportives ont été confrontées à une crise financière majeure due à la perte de sponsors et de revenus télévisuels. Incapables de payer leurs dettes, les fédérations ont été déclarées en faillite et ont été dissoutes. 

Les clubs sportifs ont pris leur indépendance et ont créé leurs propres compétitions, tandis que les gouvernements ont dû intervenir pour essayer de réguler le sport professionnel et amateur.

Scénario 3 : La Prise de Contrôle par les Géants de la tech

En 2040, les géants de la technologie ont décidé d'investir massivement dans le sport professionnel. Ils ont racheté les fédérations sportives et les ont transformées en entreprises lucratives. Les compétitions sportives sont devenues des événements de réalité virtuelle et les joueurs sont devenus des employés des tech giants. 

Les fédérations sportives traditionnelles ont disparu, remplacées par des conglomérats technologiques qui contrôlent le sport mondial.

Scénario 4 :  La Révolution des Supporters et des adhérents

En 2030, les pratiquants ont décidé de prendre les choses en main et de créer leurs propres compétitions sportives. Ils ont organisé des ligues amateurs et des tournois qui ont attiré des millions de participants. 

Les fédérations sportives traditionnelles ont perdu leur influence et ont été dissoutes, remplacées par des organisations communautaires gérées par les adhérents des clubs.

On devrait en reparlera, là.

ET SI DEMAIN, LES CLUBS S'ÉMANCIPAIENT DES FÉDÉRATIONS SPORTIVES ?

Quand dans le prolongement de "et si nos institutions sportives étaient devenues étrangères à notre époque ?", on demande et si demain les clubs sportifs décidaient de s'émanciper des fédérations sportives ?, on peut imaginer différents scénarios.

En voici cinq qui permettent de réfléchir l'évolution du rôle des clubs dans les décennies à venir.

Scénario 1 : La Révolution Numérique

En 2050, les clubs sportifs décident de s'émanciper des fédérations sportives en créant leurs propres plateformes numériques pour gérer les compétitions et les événements sportifs. 

Les clubs deviennent ainsi autonomes et peuvent prendre des décisions plus rapides et plus adaptées à leurs besoins.

Scénario 2 : La Démocratie Sportive

En 2050, les clubs sportifs décident de prendre le contrôle de leur propre gouvernance en créant des assemblées démocratiques pour prendre des décisions sur les règles, les compétitions et les événements sportifs. 

Les fédérations sportives sont réduites à un rôle consultatif.

Scénario 3 : La Liberté Contractuelle

En 2050, les clubs sportifs négocient directement avec les sponsors, les médias et les autres parties prenantes, sans passer par les fédérations sportives. 

Les clubs deviennent des entreprises sportives autonomes mettant en avant leurs propres intérêts.

Scénario 4 : Nouvelles Compétitions

En 2050, les clubs sportifs décident de créer leurs propres compétitions et ligues, en dehors du cadre des fédérations sportives. 

Les clubs créent des événements plus attractifs et surtout plus lucratifs pour eux.

Scénario 5 : La Blockchain Sportive

En 2050, les clubs sportifs utilisent la technologie blockchain pour créer des registres décentralisés et transparents pour les transactions sportives, telles que les adhésions, les transferts de joueurs et les contrats de sponsoring. 

Les fédérations sportives perdent ainsi leur contrôle sur les flux financiers, les données et les transactions sportives.

Les avantages pour les clubs ?

- Autonomie et flexibilité.

- Plus de liberté et de créativité possibles dans l'organisation des compétitions et des événements sportifs

- Meilleure gestion des intérêts des clubs et des adhérents.

Les défis pour l'organisation générale du sport ?

- Perte de standardisation et de cohérence dans les règles et les compétitions

- Risques de conflits et de litiges entre les clubs et les fédérations

- Besoin de nouvelles formes de gouvernance et de régulation pour assurer l'équité et la transparence.

On en reparle, le 14 mai, là.

ET SI NOS INSTITUTIONS SPORTIVES ÉTAIENT DEVENUES ÉTRANGÈRES À NOTRE ÉPOQUE ?

Il y a dix ans, le constitutionnaliste Dominique Rousseau faisait un bilan extrêmement lucide sur le décalage entre nos institutions et nos références politiques actuelles  - là.

Voilà ce qu'il expliquait :

"Toutes les institutions sur lesquelles reposait jusqu’à présent notre société sont remises en cause.   

Le suffrage universel perd sa force légitimante du fait de l’abstention, les partis politiques n’ont plus d’adhérents, les syndicats ne représentent plus grand monde, le Parlement ne délibère plus.   

Mais ce n’est pas seulement une crise de l’Etat, c’est aussi une crise de la justice, de la médecine, de l’éducation, du journalisme, de la famille…   

Toutes ces institutions qui fonctionnaient sur des règles établies, routinières, s’interrogent en même temps. C’est cette coïncidence qui nourrit la crise actuelle.   

Il faut donc repenser toute l’organisation ­sociale.» (...) 

(...) "L'utopie c'est ce qui fait accéder à la réalité qui vient. 

Ce dont on a besoin, c’est de montrer la forme politique qui arrive, même si elle n’existe pas, d’imaginer les mots et les institutions qui vont la faire vivre.  

Une société a besoin d’horizon.  

Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est une société qui contourne ses institutions, créées au XIXe siècle, en inventant d’autres formes du vivre-ensemble." - 

 là.

Une analyse qui dix ans après se révèle plus pertinente que jamais.

D. Rousseau ne parle pas du sport, mais, évidement il aurait pu tant son analyse s'applique à merveille au décalage entre nos institutions sportives et nos pratiques sportives.

Et il ne serait pas forcément inutile aujourd'hui de se poser ce genre de question :

- à quoi sert et à qui s'adresse le ministère des Sports aujourd'hui ?

- à quoi sert et à qui s'adresse une fédération sportive aujourd'hui ?

- à quoi sert et à qui s'adresse le CNOSF aujourd'hui ?

- à quoi sert et à qui s'adresse l'ANS aujourd'hui ?

Liste non limitative...

Quels nouveaux horizons dessinent ces institutions aujourd'hui ?

Et en dessinent-elles ?

Tous les dirigeants sportifs - et surtout ceux et celles qui aspirent à le devenir - devraient donc lire et relire ces trois phrases et y à réfléchir... longuement : 

"Ce dont on a besoin, c’est de montrer la forme politique qui arrive, même si elle n’existe pas, d’imaginer les mots et les institutions qui vont la faire vivre.  

Une société a besoin d’horizon.  

Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est une société qui contourne ses institutions, créées au XIXe siècle, en inventant d’autres formes du vivre-ensemble."

C'est notamment pour alimenter cette réflexion que le 14 mai prochain le Prospective Sport Lab ® organise ses neuvièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® autour de la question "Et si demain, les clubs réinventaient le sport... en se réinventant ?"