Heureux hasard du calendrier.
Le jour où nous organisions notre Atelier Transit-City autour de la question "Et si on passait du transport aux trans-sports ® ?", la presse révélait ce que tout les décideurs savaient mais faisaient semblant d'ignorer, à savoir que le réseau de transport du Grand Paris ne sera jamais prêt pour les JO de 2024 - voir, là ou là.
Évidement pour tous les acteurs institutionnels de la métropole et des Jeux cela ressemble à une catastrophe car va se poser la question très concrète de savoir comment on va transporter athlètes et spectateurs vers et entre les différents lieux.
Avoir imaginé un "Olympic Park" à l'échelle de la métropole parisienne alors que lors des précédentes éditions des JO, celui-ci était d'ordinaire plutôt compact, est une proposition originale et audacieuse mais la question des transports entre les sites prend alors une toute autre dimension, elle devient un élément critique de la réussite de Paris 2024.
Nous chez Transit-City, on trouve que ce retard est plutôt une très bonne nouvelle.
Cela va obliger à réfléchir autrement et à sortir des réponses techniques du XIX° et du XX° siècle, pour - enfin - penser la mobilité et le transport autrement - là.
C'est à dire arrêter de chercher des solutions dans la mécaniques et plutôt les rechercher dans le corps en mouvement.
Ca pourrait permettre de peut-être d'avoir enfin
- une vraie politique vélo
- une vraie politique pour les run-commuters - là
- une vraie politique innovante du partage de la voirie autour de la notion de santé - là
- une vraie politique du transport collectif pensée autour des nouveaux sports - là
- une vraie politique du transport collectif pensée autour du sport - là
- une vraie politique publique pensée avec les acteurs du sport - là
- une vraie politique autour de nouvelles escales urbaines - là.
Bref, de remettre enfin à plat les approches traditionnelles de la mobilité urbaine afin de les axer autour de nouvelles approche santé et le bien-être - voir, là.
Ou pour le dire autrement, une politique publique qui permettrait
- de passer de la mobilité à la motricité
- de passer de la motri-cité à la motri-cité ®
et donc, en toute logique,
- du transport aux trans-sports ®
Cela supposerait en amont une vraie vision innovante de la mobilité, mais qui est totalement absente aujourd'hui dans les instances publiques.
Cela supposerait aussi de nouvelles façons d'analyser les territoires et les nouveaux imaginaires qui pourraient y être associés, comme la recherche du silence par exemple - voir, là.
Cela supposerait de s'intéresser notamment un peu plus aux nouvelles cartographies de la mobilité urbaines, comme celles proposées par Strava - voir, là.
Quand on confronte les cartes du Grand Paris Express et celle révélée par Strava sur la mobilité sportive - que nous avons estampillé Grand Paris Trans-sports ® - on comprend clairement qu'il y a largement de la place pour imaginer et developper un nouveau maillage du territoire autour d'équipements publiques offrant une véritable nouvelle offre de trans-sports.
Dans ce contexte, on était en droit d'espérer que les JO de 2024 serait l'occasion de repenser la mobilité de cette zone avec des équipements publics de mobilité plus tournés vers la motricité et donc la Motricité-Cité ®.
Quand on constate sur la carte ci-dessous, que les pratiques sportives entre Paris et Saint Denis se résument à celle pratiquées dans les stades près du périphérique et de l'autoroute (les anneaux rouges), on se dit qu'il y a de l'espace et de la marge pour inventer de nouveaux parcours de mobilités sportives.
On en reparle dès demain, et on y reviendra lors de notre prochain Atelier Transit-City prévu le 8 juin 2018 autour de la question "Et si les mutations du sport devaient entraînaient de véritables mutations urbaines ?"