Il y a quelques mois, nous nous demandions "et si on s'intéressait un peu plus aux Amishs pour penser demain ?"
Aujourd'hui, le toujours très pertinent Bruno Latour écrit dans Le Monde ceci :
"Le train du progrès a-t-il des aiguillages ? Apparemment, pour notre président, il s’agit d’une voie unique.
Si vous n’allez pas tout droit, vous ne pouvez que « revenir en arrière », ce qui veut dire « régresser », et, comme il l’a récemment affirmé, s’éclairer à “la lampe à huile” [il réagissait à la demande de moratoire sur le déploiement de la 5G de 70 élus de gauche et écologistes].
Que cet argument soit encore considéré comme imparable, au moment même où le monde brûle parce que le « train du progrès » nous a menés au désastre, a quelque chose de désespérant.
Jusqu’à quand va-t-on faire passer pour un mouvement irrésistible les décisions prises par quelques centaines de personnes en lieu et place des millions d’autres directement concernées ?
Le président ferait bien de se renseigner un peu sur « le modèle amish » qu’il a cru bon de ridiculiser, car il a au moins l’avantage de faire discuter la communauté concernée sur l’ajout ou non de telle ou telle innovation."
Lire à ce sujet "Comment aborder la technologie à la manière d'un Amish."
Et rappelons que les émissions de gaz à effet de serre par personne des Amishs sont estimées à moins du quart de celle du reste de la population. Et que les Amishs devraient donc plutôt être pris comme des modèles et non, comme des repoussoirs.
On est dans la lignée de "Et Si Branly nous apprenait à survivre dans le futur ?"