Sunday, October 28, 2007

POURQUOI LA VOITURE A-T-ELLE AUSSI PEU ÉVOLUÉ DEPUIS 50 ANS ?

Pourquoi les voitures d'aujourd'hui ressemblent-elles encore autant aux voitures des années 60 ?
Et si les voitures actuelles ne correspondaient plus aux nouveaux imaginaires de la mobilité urbaine ?
Et si, face aux contraintes environnementales, énergétiques et urbaines, la voiture devait totalement se réinventer ?
Et si c'était Google ou Apple qui inventaient la voiture de demain ?
Bref, et s'il fallait tout remettre à plat pour penser la voiture de demain ?


Ces questions partent d'un constat : la voiture ayant peu évolué depuis les années 50, elle est aujourd'hui incapable de répondre de façon satisfaisante aux nouvelles contraintes environnementales qui s'imposent à elle, ni aux nouvelles attentes des consommateurs et encore moins aux nouveaux imaginaires de la mobilité urbaine.

Ce constat s'appuie sur nombreux éléments. Citons en deux, mais on aurait pu rallonger largement la liste.

Sur le plan environnemental, d'abord. Même si les constructeurs ont fait de gros efforts en matière de motorisation ces dernières années, les dégâts automobiles en matière d'environnement vont s'accentuer dans les années qui viennent. Car si les voitures sont moins polluantes, elles sont aussi toujours plus nombreuses.

Ensuite sur le plan des nouvelles attentes et des nouveaux imaginaires. Il est clair aujourd'hui que dans les pays riches, la voiture ne fait plus autant rêver, et que les jeunes générations ne se reconnaissent pas dans les modèles proposés. Au Japon, une récente enquête montre que seuls 13 % des 20 à 40 ans habitant la région de Tokyo possèdent une voiture. Ils étaient 23,6 % en 2000. Mais plus significatif encore, cette enquête financée par les constructeurs automobiles montre que l'envie de posséder une voiture a pratiquement diminué de moitié en sept ans : la proportion est aujourd'hui de 25,3 %, contre 48,2 % lors du même sondage réalisé en 2000 !!! Yoshinobu Shigenaga, membre de Association japonaise des concessionnaires automobiles, expliquait récemment "Les jeunes n'aiment pas les voitures. Ils préfèrent consacrer leur argent aux services sur téléphones portables et aux jeux vidéo."
On ne peut mieux résumer la mutation des imaginaires de la mobilité urbaine !!!

Alors face à ces mutations, les constructeurs tentent de renouveler leur approche de l'automobile en proposant régulièrement des concepts car plus ou moins réalistes qui ont le grand mérite de montrer que le modèle de la berline jusque là ultra dominant, n'est pas un modèle inéluctable et qu'il est même, peut-être, en fin de vie.

Mais dans ces conditions comment expliquer que les modèles qui sortent aujourd'hui, ou ceux prévus dans les années 5 à 10 ans qui viennent, soient aussi peu en rupture avec les modèles actuels ?

Comment expliquer que face aux bouleversements économiques, écologiques, culturelles qui s'annoncent, l'industrie automobile ne remette pas totalement en cause ses façons de penser l'objet voiture ?

Des questions qui amènent à se demander si, en fin de compte, la voiture ne se renouvellera réellement que par l'arrivée de nouveaux acteurs jusque là extérieurs au monde de l'automobile ? Alors pourquoi ne pas imaginer une Apple Car ou une Google Car, un peu comme Nike a imaginé son concept-car Nike One ?

Rappelons que ce ne sont pas les constructeurs de calèches qui ont inventé l'automobile !!!

C'est pour aborder toutes ces questions sur le devenir de l'objet "voiture", que nous avons invité le vendredi 30 novembre à notre Atelier

Patrick BERTHOLON, Prospective design Renault
Charles WASSMER, directeur de la Prospective du Groupe PSA

L'Atelier sera animé par François BELLANGER, qui en introduction présentera "AUTO(S) - La fin d'une certaine histoire ? "