Si on fait l'hypothèse que la période post-industrielle dans laquelle nous entrons, va être synonyme d'un retour à la maison de fonctions productives (aujourd'hui l'ordinateur, demain l'imprimante 3 D)
Si on fait le constat qu'aujourd'hui la grande majorité des logements (et surtout des appartements) n'ont pas été et ne sont toujours pas pensés autour du travail (mais seulement de l'habiter au sens purement domestique du mot)
Si on fait le constat, donc, qu'aucune pièce n'est pensée aujourd'hui pour accueillir cette mutation du travail.
Si par ailleurs on fait le constat que dans la maison individuelle, le garage est de plus en plus investi comme une véritable pièce à vivre (et notamment comme pièce de travail)
Si on fait le constat que le garage est devenu le dernier espace de liberté de la maison, car doté d'aucun statut social et donc d'aucune nécessité de représentation sociale.
Si un constructeur automobile comme Nissan fait lui aussi le constat que le garage sert à tout, sauf à ranger sa voiture - voir là.
Si on fait le constat que le garage est associé à la notion d'innovation depuis une trentaine d'années grâce à Steve Jobs et aux geeks - là et là.
Alors ...
Alors on peut se demander si demain le garage ne va pas devenir l'espace idéal et central de l'habitat - non plus pour garer sa voiture mais pour y vivre et y travailler.
Alors on peut se demander si demain le garage ne va pas devenir l'espace idéal et central de l'habitat - non plus pour garer sa voiture mais pour y vivre et y travailler.
Et faire l'hypothèse que c'est la pièce la moins investie de la nation "d'habitat" qui va paradoxalement faire évoluer toute la réflexion sur "l'habiter" de demain.
Bref, on peut se demander si demain on ne va pas passer de cela ...
... à cela ...
... ou cela.
La notion de garage n'est ici évidement pas à prendre au pied de la lettre, mais juste comme un concept capable de refléter les nouvelles pratiques se développant dans l'habitat - dont le travail - et donc la nécessité de repenser les mots et les espaces qui nous servent aujourd'hui pour décrire l'habitat.
J'avais présenté ces réflexions lors du dernier Atelier Transit-City organisé autour du thème "Et si on se racontait une autre histoire de la mobilité du travail ?"
Et c'est pour continuer ces réflexions sur les mutations du travail engagées dans le cadre de Next Factory et les nourrir de celles développées dans le cadre d'Habitat(s), que nous ouvrons un nouveau chantier de réflexions prospectives sur l'habitat à travers le prisme de la révolution post-industrielle que nous vivons aujourd'hui. On y revient très très vite