Cette démarche appelée "Healthy Shopping Card" est toute simple mais particulièrement maligne : il s'agit d'accroire l'idée que dans une société où l'on est tout le temps assis (là), le temps de l'hypermarché devient un moment d'exercice bénéfique pour la santé.
Le moyen de cette mutation est un caddie doté de capteurs et d'un écran et qui devient quasiment l'équivalent d'un stairmasters en mesurant vos pas et en vous donnant des conseils diététiques.
C'est toute l'image du supermarché et des valeurs qui y sont traditionnellement associées qui sont là bousculées et qui peuvent à terme payer face au net qui, dans les années qui viennent, pourrait être associé à l'image d'un obèse devant un écran.
On est là dans le prolongement de cette nouvelle obsession du self quantified aujourd'hui soutenue aussi bien par les équipementiers sportifs - là - que les sociétés d'assurance - là .
On retrouve aussi l'idée qu'à terme la santé et le sport pourraient devenir de nouveaux moyens de consommer - voir "Le nouveau shopping de la sueur ?"
Bref, on est là au croisement des nouveaux rapport aux corps et des nouveaux rapports à la consommation.
Et accessoirement cette démarché répond, en partie, à la question "Pourquoi s'intéresser à la performance sportive quand on réfléchit à la consommation et au shopping de demain ?"
Pour au moins cinq raisons
- parce que le souci du corps, la santé et le sport sont devenus des valeurs centrales de la société - là.
- parce que si les imaginaires de la mobilité et du shopping ont longtemps été nourri par la mécanique, c'est aujourd'hui le corps en mouvement qui les nourrit - là.
- parce que nos rapports aux corps sont en train de changer sous l'influence des nouvelles technologies - là. Voir, à ce sujet, les projets d'Apple Health ou de Google Fit.