Thursday, March 20, 2025

ET SI C'ÉTAIT PLUTÔT L'ÉCOLE QUI DÉGOUTAIT LES JEUNES DU SPORT ?

Deux récents rapports de l'Assemblée nationale et de la Cour des comptes, incitent les pouvoirs publics à accroître la place du sport à l'école afin de développer l'activité des jeunes et lutter contre l'obésité.

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Dans ces deux rapports, l'école est présentée comme un moyen idéal et privilégié de remettre les jeunes au sport.

Et si c'était totalement faux ?

Et si c'était tout le contraire ?

Et si l'école était plutôt le lieu qui dégouttait les gamins peu sportifs de faire du sport ?

Oui je sais, le sujet est tabou et il est très mal vu d'émettre l'idée que des générations de profs de gym ont dégouté des générations de gamins du sport.

Et pourtant...

On peut à ce sujet regarder le très bon rapport "Comment faire pour augmenter le nombre pratiquants d'activités physiques et sportives en France ?" produit par Decathlon avec un certain nombre d'acteurs du sport et de la santé.

Sous le titre "Le traumatisme du sport à l'école", on peut notamment lire ceci :

"Pour ceux qui n'avaient pas de pratique sportive hors du cadre scolaire étant enfant, les seuls souvenirs de sport sont ceux laissés par les cours d'EPS du collège. Et pour la très grande majorité d'entre eux, ce sont de mauvais souvenirs. 

"Le sport à l'école, c'était sans aucun plaisir"

"Faire du sport au collège, c'est faire un sport qu'on aime pas, avec des gens qu'on aime pas". 

Le choix des pratiques, d'abord, qui visiblement ne leur correspondait pas du tout. 

Dans leurs souvenirs, ils nous parlent surtout d'endurance, de montée à la corde pour les plus âgés, et de quelques sports collectifs qui sont tous associés à de mauvais moments. 

Tous ont en tête un ensemble d'exemples qui montrent à quel point la pratique sportive en milieu scolaire était incompatible avec la période de leur enfance qui correspond à la construction de leur identité et de leur confiance en eux. 

"Moi je me faisais dispenser tout le temps".

"J'étais toujours la dernière à être choisie".

"À la piscine, se mettre en maillot de bain... l'horreur". 

Au-delà même du jugement entre pairs, qui, nous l'avons vu, peut être particulièrement difficile pour certains, la notation rajoute encore une dimension de comparaison, de compétition et éloigne plus que jamais le sport d'un quelconque plaisir : 

"Le sport, ça devrait être un plaisir, aller courir pour avoir une bonne note, je voyais pas l'intérêt".

"Cette comparaison avec les autres. Toujours une histoire de compétition que j'aime pas du tout". 

Finalement, pour ces jeunes qui ne faisaient pas de sport, l'école a créé une barrière évidente avec la pratique du sport : ils sont convaincus que le sport n'est pas pour eux."

Oooochhhh


On est très très loin de la belle histoire de l'école comme porte magique vers le sport.


Et d'autres études disent la même chose.


Alors pourquoi continuer à faire de l'école le lieu idéal pour découvrir le sport ?


Et si ce que nous présente de façon un peu primaire et pas très réfléchie l'Assemblée nationale et la Cour des comptes, était à l'opposé de ce qu'il fallait faire ?


Et si l'école n'était pas la solution, mais au contraire le problème ?


Et si c'était plutôt les clubs qui étaient la porte idéale ?


Et si c'était plutôt eux qu'il fallait mettre au centre de la réflexion ?


Ce sont des questions.


On en reparlera, .