Thursday, February 18, 2016

QUAND LA DESTRUCTURATION PERMET DE REPENSER LA CATASTROPHE

Pour poursuivre les précédents posts sur les motivations fonctionnelles ou formelles de la déstructuration architecturale - voir "Risk Theme Park"

Ou quand la déstructuration permet de repenser la catastrophe urbaine.
Et pour continuer à réfléchir à la question des liens entre catastrophe et parc de loisirs, se replonger dans "Le Park"

Tuesday, February 16, 2016

DE L'ÉCLATEMENT DES FAÇADES ET DES VOLUMES

Pour prolonger mon précédent mail sur l'éclatement des modèles d'organisation des immeubles - "C'est quoi demain les étages d'une ville ?" - je voulais vous proposer les visions de ce "Crowd build" imaginé par Périphérique - plus, .

Ou quand la logique de l'empilement volontairement foutrac semble devenir peu à peu un style censé retranscrire les mutations des modes d'habiter.

Voir aussi sur ce thème "Empilement(s)"

Monday, February 15, 2016

ET SI ON TUAIT ENFIN HAUSSMANN ?

Pour prolonger le précédent post sur les nouvelles façons de penser la ville autour du concept des « quatre étages », je voulais élargir la réflexion en vous proposant :

- ci-dessus, le projet "1 000 arbres" imaginé par le très talentueux Sou Fujimoto pour la porte Maillot à Paris.

- ci-dessous, le projet manifeste de XON Studio pour 432 Park Avenue à New-York - plus, .


Ces deux projets ne sont donc pas de même nature et n’ont a priori rien à voir l’un avec l’autre.

Sauf

Sauf de réinterroger tous les deux, les figures traditionnelles de l’organisation verticales des immeubles et des villes et, donc, de poser, de façon implicite, la question de savoir ce que voudra dire la notion d’étage dans les villes denses de demain ?

La question n’est pas nouvelle  (voir "elles sont où les idées neuves ?"), mais chez Transit-City on a eu envie d’y revenir en lançant « Super Floor - C’est quoi demain les étages d’une ville ? »

Ce nouveau chantier viendra prolonger nos réflexions engagées depuis une dizaine d’années sur l’organisation des immeubles.

Voir aussi sur ces sujets :

Friday, February 12, 2016

VILLES EN GUERRE : DES TROIS BLOCS AUX QUATRE ÉTAGES ?

Après son intervention calamiteuse à Mogadiscio en 1993, l’armée américaine avait remis à plat sa stratégie pour repenser le combat dans les villes, et notamment dans ce que certains appelaient les feral cities - voir "et si c'était à Mogadiscio que tout avait commencé ?"

Cela avait abouti, à la fin des années 90, au concept de « Three Block War » « The thrust of the concept is that modern militaries must be trained to operate in all three conditions simultaneously, and that to do so, leadership training at the lowest levels needs to be high. » 

Si ce concept avait rapidement montré ses limites pour aborder les nouvelles complexités urbaines (voir, ), il n'était toujours pas remplacé par un autre concept permettant de mieux comprendre comment l'US Army pensait les villes. Les choses actuellement semblent évoluer.

C’est en tout cas ce que rapporte Jen Judson dans un récent article "US Troops Need Training To Battle in Future Megacitiesqui débute ansi « US land forces will eventually find themselves locked in fights within huge, dense urban environments where skyscrapers tower over enormous shanty towns, and these troops need more realistic training to operate within these future megacities, a US Marine general is warning. »

Pour le général Julian Alford, commandant du Marine Corps Warfighting Laboratory, la stratégie des "three-block" est aujourd’hui dépassée, et il propose de penser en "four-floor war".
We are going to be on the top floor of a skyscraper . . . evacuating civilians and helping people. The middle floor, we might be detaining really bad people that we’ve caught. On the first floor we will be down there killing them. … At the same time they will be getting away through the subway or subterrain. How do we train to fight that? Because it is coming, that fight right there is coming I do believe with all my heart.
Dit autrement, c'est le constat que la guerre de demain se développera surtout dans des grandes villes du monde entier (et pas seulement du tiers-monde) et que celles-ci sont, en général, équipées de métros et de réseaux sous-terrains sophistiqués. Une réalité que les jeux vidéo racontent déjà depuis une décennie - voir "In the aftermath of war" ou "Détruire le métro de Paris".

C'est aussi, semble-t-il, la redécouverte par l'armée américaine que la ville d'aujourd'hui compte de très multiples strates, parfois très difficiles à cartogaphier et donc à appréhender :
- "Seoul / UnderGround City"

C'est aussi le retour de la nécessité de repenser la guerre sous-terre - voir "Tunnel City" mais aussi "La Batcave comme idéal ?"

On reparle de tout cela de façon beaucoup plus détaillée et précise, lors du prochain Atelier Transit-City organisé le 1er avril autour de la question "C'est quoi demain une ville en guerre ?"

Thursday, February 11, 2016

UNE VILLE EN GUERRE, C'EST L'ABSENCE OU LA PRÉSENCE DE MURS ?

Pour prolonger mes précédents posts sur ce que recouvre aujourd'hui la notion de "ville en guerre" , je voulais vous proposer ces six photos de Gaza, de Syrie et de Cisjordanie.

Ou quand, d'un côté, la guerre signifie la fin des murs et de l'autre, au contraire, l'édification d'un super mur.

On en reparle lors de notre Atelier "C'est quoi demain une ville en guerre ?"

Wednesday, February 10, 2016

ET SI MAINTENANT ON DEVAIT PENSER LES BÂTIMENTS SOUS CET ANGLE ?


Pour prolonger le précédent post sur la façon dont la pub peut illustrer nos angoisse face aux menaces (conflits, terrorisme),  je voulais vous proposer ces trois annonces brésiliennes qui décrivent assez bien nos nouvelles manières de penser l'accès aux bâtiments.


On en reparle lors du prochain Atelier Transit-City organisé autour de la question "C'est quoi demain une ville en guerre ?"

Tuesday, February 09, 2016

ET SI ON DEVENAIT TOUS COMME CELA DANS NOS TÊTES ?

Et si cette campagne anti-mine préfigurait notre nouvel état d'esprit face à la menace terroriste ou pandémique ?

On en reparle lors de l'Atelier organisé autour de la question "C'est quoi demain une ville en guerre ?

Thursday, February 04, 2016

ET SI LA COURSE A PIED DEVAIT ENFIN AVOIR SES ESCALES URBAINES ?

Cela fait un certain temps que chez Transit-City on essaie d'expliquer à un certains nombres d'acteurs publics et privés que dans notre société actuelle le sport a dépassé le sport et que, notamment, la course est devenue un moyen de déplacements ordinaires dans des villes devenues stades.

On l'a dit de plein de façons :

Avec des questions comme
- "qui va vite ?"
- "des voitures toujours plus lentes et des piétons toujours plus rapides ?"
- "de la performance technique à la performance physique ?"
- "et si penser la performance sportive permettait de mieux penser la ville de demain ?"
- "et si tout le monde courait ?"

En se focalisant depuis 10 ans sur le rôle de Nike dans cette mutation
- avec le tag Nike et les nombreux posts qui lui sont attachés dont "quand Levi's et Nike inventent la nouvelle mobilité parisienne".

Mais aussi, et surtout, en se demandant quand on allait enfin tirer les conséquences de cette mutation radicale en proposant aux sportifs de nouvelles escales en phase avec ces nouvelles pratiques sportives ?
- "Et si on construisait des douches plutôt que des parkings ?"
- "Mobilité sportive : pourquoi en rester aux symboles ?"

Restait à en tirer les conséquences.

Et on attendait qu'une chose, que certains s'inspirent de ces questions pour les faire leurs et, surtout, proposent de nouvelles escales urbaines.

C'est ce qu'ont fait brillamment les jeunes architectes Benoit Salle et Ronan Thomas avec leurs projet Running City présenté dans le cadre du concours "Transit 2025 : c'est quoi un lieu de transit dans 10 ans ?organisé par Algeco.


"Implanté dans les lieux majeurs d’une ville, Running City crée le maillage de la course comme moyen de transport. Un abonnement permet à chaque coureur d’accéder au vestiaire le plus proche de son lieu de travail. Il y arrive le matin, prend une douche et lave ses vêtements. Son casier réservé lui permet de laisser sécher ses affaires dans la journée. Le soir, en sortant du travail, un nouveau passage au vestiaire et notre coureur est prêt. Il rentre chez lui en évitant les bouchons et en profitant des derniers rayons de soleil, tout en admirant la ville qu’il se réapproprie à la force des jambes. Si les kilomètres matinaux l’ont trop épuisé, il peut simplement rentrer chez lui par un autre moyen de transport et retrouver ses affaires le lendemain."
"L'architecture de ces bains publics du XXIème siècle doit refléter la philosophie du running comme alternative à la voiture : légèreté, souplesse, flexibilité... Autant de notions qui définissent également la force d'Algeco. En ce sens, le running est à la voiture ce que l'architecture modulaire est à la construction traditionnelle. (...)
L'articulation de notre totem se veut donc aussi simple et modeste qu'une course à pied : une circulation verticale centrale, encadrée par deux empilements de modules Algeco Progress de 30m², habillés par une peau composite, semblable à des plis de papier. Par cette écriture en origami, l'architecture fait écho à la légèreté et à la rythmique de la foulée. Enfin, grâce à la logique d'empilement des blocs modulaires, la quantité de vestiaires est facilement adaptable en fonction de la fréquentation."
Reste plus qu'à mettre tout cela en place ...

Wednesday, February 03, 2016

TOUT L'EFFORT DE L'AVENIR SERA ...

"Tout l'effort de l'avenir sera d'inventer le silence, la lenteur et la solitude" 
- Marcel Duchamp.

Et si c'était cela le vrai défi, à rebours de l'idéologie dominante actuelle ?

Tuesday, February 02, 2016

C'EST QUOI LA DIFFÉRENCE ENTRE UN COUREUR AVEUGLE ET UNE VOITURE AUTONOME ?

Et si demain il n'y avait plus de différence entre un coureur aveugle et une voiture autonome ?

Posée comme cela la question peut choquer, mais c'est pourtant bien celle que je me suis posée en voyant "How can data help a blind man run a 100 mile race". Ou comment via un simple téléphone doté de l'application Runkeeper et des infos transmises par écouteur, un athlète peut courir en ville en ne voyant rien.

Quand la data permet de contrôler au centimètre prêt nos parcours

Pour prolonger la réflexion, voir ci-dessous ces quelques lignes extraites de l'excellent « À quoi rêvent les algorithmes ? Nos vies à l’heure des big data » de Dominique Cardon.
"Comme les GPS dans les véhicules, les algorithmes se sont glissés silencieusement dans nos vies. Ils ne nous imposent pas la destination. Ils ne choisissent pas ce qui nous intéresse. 
Nous leur donnons la destination et ils nous demandent de suivre « leur » route. La conduite sous GPS s’est si fortement inscrite dans les pratiques des conducteurs que ceux-ci ont parfois perdu toute idée de la carte, des manières de la lire, de la diversité de ses chemins de traverse et des joies de l’égarement. 
Les algorithmes nous ont libérés des voyages de groupe, des points de vue obligés et des arrêts obligatoires devant des panoramas à souvenirs. Ils procèdent d’un désir d’autonomie et de liberté. Mais ils contribuent aussi à assujettir l’internaute à cette route calculée, efficace, automatique, qui s’adapte à nos désirs en se réglant secrètement sur le trafic des autres. Avec la carte, nous avons perdu le paysage. Le chemin que nous suivons est le « meilleur » pour nous. 
Mais nous ne savons plus bien identifier ce qu’il représente par rapport aux autres trajets possibles, aux routes alternatives et peu empruntées, à la manière dont la carte compose un ensemble. Nous n’allons pas en revenir aux voyages de groupe et à leur guide omniscient. En revanche, nous devons nous méfier du guidage automatique. Nous pouvons le comprendre et soumettre ceux qui le conçoivent à une critique vigilante. Il faut demander aux algorithmes de nous montrer et la route, et le paysage."

Monday, February 01, 2016

ET SI LES BIG DATA SE DÉVELOPPAIENT PARCE QUE LA SOCIÉTÉ NE SE LAISSE PLUS MESURER ?

"Depuis les années 1980, la société « tient » de moins en moins bien dans les catégories à travers lesquelles les institutions prétendent l’enregistrer, la mesurer et agir sur elle. La crise de la représentation politique est, de façon souterraine, solidaire de l’affaiblissement des formes statistiques qui donnaient une ossature au monde social. 
La méfiance que les individus manifestent parfois à l’égard des hommes politiques, des journalistes, des experts ou des syndicalistes a pour soubassement le refus de se laisser enfermer dans des classifications préalablement définies. 
C’est précisément pour faire droit à cette revendication de singularité qu’un vaste processus de réinvention des techniques statistiques s’est mis en branle pour calculer la société sans catégoriser les individus. Les nouveaux calculs numériques partent des traces d’activités des personnes, mais ne cherchent pas à en inférer des caractéristiques relatives à des phénomènes plus vastes permettant à la société tout entière de se représenter et de se comprendre.  
Les catégories statistiques traditionnelles ne déshabillent pas les individus et instaurent des mécanismes de mutualisation des risques pour faire face à l’incertitude des comportements individuels. Désormais, assurent les promoteurs des nouveaux calculs, il va être possible de connaître avec précision les destins individuels et de s’adresser aux individus en s’affranchissant de la solidarité collective. (...) 
Les agrégats de la statistique sociale n’accrochent plus sur nos sociétés : ils ne permettent plus ce va-et-vient des individus vers une totalité qui les représente et à laquelle ils s’identifient. Alors que les statistiques n’ont jamais été aussi présentes, elles sont de plus en plus fréquemment contestées. (...) 
Si les calculs deviennent de plus en plus conquérants, c’est aussi parce que la société ne se laisse plus aussi facilement mesurer."  (...)