Tuesday, July 19, 2016

CE SONT QUI LES SUPERHUMANS D'AUJOURD'HUI ?


Quand après la super campagne choc "Meet the superhumans" de 2012 - voir -, Chanel 4 frappe de nouveau un grand coup avec une bande annonce superbe pour les Jeux paralytiques de Rio de Janeiro.

Le film "We're The Superhumans" est visible , et les explications lisibles .


Ce film casse tous les codes sur le handicap et sur la façon de penser le corps et la performance dans le futur.

On en reparle très vite, notamment pour évoquer nos chantiers actuels de réflexions sur ce thème des mutations du corps, du sport et des nouvelles prothèses dans la lignée de nos travaux précédents - voir ci-dessous.


.


.

Monday, July 18, 2016

C'EST QUOI ALLER VITE EN KITE ?

Nouvelle posture, nouveau rapport à l'eau, nouveau rapport au vol, à la voile, à la vitesse - .

Comment, dans les années qui viennent, ces nouveaux rapports au corps et à une certaine technique non motorisée vont-il irriguer nos imaginaires mobiles ?

On en reparle très vite. En attendant, voir,  et .

Thursday, July 07, 2016

ET SI UN JOUR, LA VOILE DEVENAIT UN MODÈLE AUTOMOBILE ?

Pour prolonger mes deux derniers posts sur l'émergence de possibles nouveaux rapports entre corps et automobiles - voir et -, je voulais vous proposer ces quatre images faisant un parallèle entre side-cars de compétition et voiliers.

On est avec cette série d'images clairement entre "la performance couchée" et "Hobie Cat comme imaginaire automobile ?", mais pas très loin non plus de "vers des bateaux sans coque ?"

Si on poursuit la réflexion, la question pourrait être de savoir si les imaginaires et les techniques du monde de la voile pourraient venir irriguer de façon concrète la réflexion sur l'objet automobile de demain ?

Les trois images ci-dessous pourraient être un début de réponse.

Sur le projet Viento, plus .

Et de façon plus globale, voir notre Sailing Mobility Lab.

Wednesday, July 06, 2016

ET SI LA VOITURE NOUS OFFRAIT UN JOUR CE GENRE DE SENSATIONS ?

Mon précédent post se concluait par la question « et si le side-car était l’avenir de la voiture disruptive ? »

Pour alimenter la réflexion, je voulais vous proposer ces photos avec ces équipiers cherchant à maintenir la moto le plus possible collé au sol.

On imagine facilement le côté jouissif de l’exercice, le corps au ras du bitume dans une recherche permanente de vitesse et d’équilibre.

La question qui m’est venue tout de suite à l’esprit devant ces images fut « la voiture pourra-t-elle un jour nous offrir ce genre de sensations ? » et si oui sous quelle forme ?

Peut-être avec des projets comme celui de la AirDiv ci-dessous imaginée par le jeune designer coréen Jihwan Jung dans le cadre du Challenge design Michelin - toutes les infos, .

La voiture ne sera plus un habitacle étouffant comme trop souvent aujourd’hui - voir, , mais un tremplin permettant au corps de vivre la vitesse de façon radicalement nouvelle et aérodynamique. 

Tuesday, July 05, 2016

ARABIE SAOUDITE / FAIRE LES CONS

Pour faire un lien entre mon dernier post - "Arabie saoudite / une autre révolte automobile" - et mes précédents posts sur les mobilités déconnantes et les autres façons de penser le bus et la voiture - voir  et  -, je voulais vous proposer ces photos de jeunes saoudiens pratiquant le "tafheet", défi un peu couillon et parfois mortel visant à circuler le plus longtemps possible sur deux roues à plus de 150 km/h - des vidéos,  et .  Une pratique qui est bien entendu très fortement combattue par les autorités locales qui voient dans cette version locale de "Fast and furious" un dangereux pied nez à leur volonté de tout contrôler et régir.

L'idée de ce post n'est évidement pas de faire l'apologie de ce genre de pratiques automobiles en soi assez ridicules, mais d'y déceler d'éventuels nouveaux rapports disruptifs et transgressifs à l'automobiles dans les années qui viennent et ce partout dans le monde

Des rapports qui pourraient être conditionnés par, entre autres,
- une volonté de casser les codes routiers traditionnels en transformant la vie en circuit de course, voir "Hot wheels in Detroit".
- une volonté de transgression qui pourraient être accentuée par l'arrivée des voitures autonomes, voir "Toyota contre Google Car".

Mais ces photos montrent surtout la volonté de mettre son corps en danger, un peu comme dans les courses de side-car moto - voir "tous dehors ? (3)" D'où ma question "et si le side-car devenait demain un modèle automobile ?"

Je reviens plus longuement sur cette hypothèse du side-car comme figure automobile du futur dans mon prochain post.

Monday, July 04, 2016

ARABIE SAOUDITE / UNE AUTRE RÉVOLTE AUTOMOBILE

Pour prolonger mes derniers posts sur la façon dont une certaine contestation sociale peut s’exprimer à travers la mobilité, et la façon d’utiliser la  voiture en particulier, je voulais vous proposer de jeter un coup d’oeil sur les lignes ci-dessus.

Elles sont signées Pascal Menoret, l’auteur de "Royaume d'asphalte" excellent livre enquête sur la façon dont une frange de la jeunesse saoudienne conteste le pouvoir à travers des rodéos automobiles clandestins à Riyad. C’est passionnant car cela dépeint en creux cette société saoudienne complètement étouffée par des principes religieux qui laisse peu de liberté à une jeunesse connectée sur le monde mais qui ne peut vivre la vie qu’elle souhaiterait mener. Les rodéos automobile ne sont que les révélateurs d’un vrai mal être. 

Dans l’esprit, on est donc plus du côté de "La Fureur de vivre " et son refus des conventions dominantes que de "Fast and furious" et son apologie creuse et vaine de la vitesse.
(…)"Après minuit, Riyad  ennuyeuse et disciplinée pendant la journée, devient un terrain de jeu sauvage. Selon les fans de rodéos, les heures les plus folles sont à l’aurore, entre le départ des patrouilles de nuit et l’arrivée des équipes du matin. Pendant trente à soixante minutes, les dérapages sont à leur maximum, et les accidents de la route sont les plus fréquents : la ville est pour ainsi dire hors de contrôle. Les rodéos urbains révèlent un contraste extrême entre le Riyad très policé, dont je fais l’expérience quotidienne, et une ville nocturne turbulente, affranchie du regard de l’État. 
La présence des mfaḥḥaṭīn signale l’existence d’une autre géographie du pouvoir dans la capitale, une géographie où la police, d’habitude puissante, est dépassée et où l’espace fonctionnaliste de la ville marche sur la tête. L’aspect le plus fascinant des dérapages en voiture est probablement leur subversion des normes corporelles rigoureuses appliquées par l’État, la police, la police religieuse et l’"oeil soupçonneux" (naẓrat al-rība) des membres de la société sur les jeunes. 
Après le boom pétrolier, l’expansion suburbaine de la capitale entraîne de nouveaux usages de l’espace urbain et modifie les pratiques et normes corporelles. Rendu plus riche par le boom et tendant vers un conservatisme moralisant, l’État saoudien impose un contrôle plus étroit des usages du corps." (…) 
(…) "Puisque les moindres écarts sont criminalisés, on assiste à la prolifération de violations en tous genres. "La violence subversive réplique à la violence du pouvoir" et "la normalisation étatique impose la perpétuelle transgression". Riyad n’est pas une exception à cette règle. Des actes aussi manifestement déviants, dans le contexte saoudien, que le flirt en public, les pratiques homosexuelles ou la consommation de drogues et d’alcool deviennent autant de protestations contre les comportements stricts et l’ordre spatial promus par l’État. 
Sur certaines avenues de la ville, les garçons flirtent avec les filles ou avec d’autres garçons. Ils s’interpellent de voiture à voiture, se jettent leur numéro de téléphone sur des bouts de papier ou s’envoient des SMS. Chaque nuit, sur la rue Mūsā bin Nuṣayr, surnommée "Shāre‘ ‘Aqāriyya" ("rue de l’immobilier"), dans le quartier des affaires, une parade automobile tourne lentement autour du terre-plein central et des gars de tous âges et de tous gabarits se reluquent d’une voiture à l’autre. 
Les rues alentour sont transformées en un lupanar de plein air, où les garçons rencontrent des garçons avant de les conduire vers des lieux plus intimes, un parking, une chambre d’hôtel ou un terrain vague en périphérie de la ville. 
En 2010, visitant Riyad quelques années après la fin de mon enquête, je descends à nouveau la rue ‘Aqāriyya. La municipalité a modifié la circulation et on ne peut plus faire demi-tour au carrefour. Il y a des caméras de surveillance, reliées au système de surveillance Sâher ("vigilant "), un logiciel policier introduit en 2010 et critiqué pour ses défauts et ses conséquences inattendues. En rendant la surveillance étatique plus visible et plus prédictible, le système crée, paradoxalement, des zones de «  circulation anarchique  » (fawḍa murūriya) partout où il n’est pas installé
Alcool et drogues sont presque aussi faciles à trouver qu’un partenaire sexuel et peuvent être achetés à plusieurs endroits, pourvu qu’on ait le bon contact et une voiture pour y aller. Le captagon, une amphétamine illégale produite en Europe de l’Est et passée en contrebande à travers la Turquie, la Syrie et la Jordanie, est la drogue la plus répandue. Le haschisch, la cocaïne et l’héroïne, importés par les rives du Golfe et les montagnes du Yémen, sont très demandés aussi. Un alcool de dattes local, surnommé "al-kuḥūl al-waṭanī" ou "alcool national", est stocké et vendu en bouteilles d’eau en plastique, et sa transparence le rend indétectable à l’inspection visuelle. Vous pouvez conduire vers l’est ou le sud de Riyad, rencontrer votre vendeur et transférer quelques bouteilles de sa voiture à la vôtre. De retour à la maison, vous mélangez l’alcool à de la bière sans alcool ou à du soda, et devenez rapidement ivre. Comme on dit, ce qui est interdit est désiré (al-mamnū‘ marghūb) et Riyad est auréolée de l’attrait de l’interdit." (…)  
(…) "Lorsqu’ils écrivent sur les rodéos, les journalistes saoudiens recyclent la notion de fitna (sécession au sein de la communauté des croyants) que l’État saoudien et les experts occidentaux les plus conservateurs utilisent pour dépolitiser l’activisme armé en le réduisant à une pathologie religieuse. Au début de l’année 2006, un journaliste saoudien invente l’expression : fitnat al-tafḥīṭ ou "sécession du dérapage automobile". Plus tard la même année, la télévision publique d’information al-Ikhbāriyya diffuse un documentaire sur les rodéos, al-Jarīma al-murakkaba (le crime composite), dans lequel le réalisateur décrit les dérapages comme une forme de terrorisme de rue (irhāb al-shawāri’). À l’ère d’al-Qā‘ida, être un clodo, un punk ou un dur n’est plus assez désirable ou blâmable. Les mfaḥḥaṭīn se doivent désormais d’être des terroristes (irhābiyūn)." (…)
Plus, .

Et des vidéos et .