Sunday, January 18, 2009

THE NEXT TUNNEL CITY ?


Si demain, comme tout le laisse à penser (voir ), la majorité des conflits militaires doivent se dérouler en ville, va-t-on assister à l'apparition d'un urbanisme radicalement nouveau ? Un urbanisme qui viserait, entre autres, à faire des sous-sols de véritables bases militaires et rendrait tout conflit extrêmement difficile à gérer pour l'agresseur, la fusion militaire/civil étant telle qu'il serait quasi impossible de toucher le premier sans être obligé de détruire le second.

C'est en gros ce que tente de nous expliquer les israéliens depuis quinze jours à Gaza pour justifier leurs bombardements. Ils avaient déjà utilisé les mêmes arguments au Liban sud en juin 2006 dont le bilan côté libanais avait été terrible : " plus de 1000 morts civils dont 30 % d'enfants de moins de 12 ans ; une majorité des infrastructures du pays détruites ; de nombreux quartiers résidentiels rasés ; une marée noire en Méditerranée ; des opérations qualifiées de crimes de guerre par Amnesty International dans les villages du Sud, tel celui de Marwahin. Cet organisme dénonce les dégâts excessifs causés aux civils et à l'infrastructure civile" rappelle Wikipedia.

La destruction sans distinction des infrastructures civiles et militaires n'est pas une nouveauté pour Israël de même que de s'en prendre à une population civile sans défense, celle-ci étant toujours supposée cacher des terroristes. Cela a commencé dès 1951 avec le massacre de Quibya et s'est poursuivi, de façon plus atroce, au Liban en 1982 avec les massacres de Sabra et Chatila, certes commis par les troupes phalangistes de Gemayel , mais sous le regard complice des troupes de Tsahal. (Voir sur ce sujet l'extraordinaire film israélien "Valse avec Bachir", et le très bon site israélien Jewish Voice For Peace) Ce qui vient de se passer à Gaza n'est donc que la continuation d'une politique déjà bien établie. (voir )

C'est probablement avec une partie de ces informations en tête sur les nouvelles configurations des guerres actuelles, que Tom Vigar, un jeune étudiant en archi de l'Université de Sheffield, a poussé la provocation jusqu'au bout en proposant, dans le cadre de sa thèse titrée “Subtopian Dreams, que les zones militaires soient dorénavant installées sous les zones pavillonnaires.

Vigar explique "The suburbanite is in a state of constant warfare against their neighbours, nature and terrorism. Luckily at the suburbanites command is a whole host of military developed technologies to help them rid all their work surfaces of 99.99% bacteria & maintain a sterile home whilst inadvertently helping to keep the war industries in business. Somehow we have confused the strict military ordering of things with the act of living !"

Sur le plan visuel cela donne, entre autres, les images ci-dessous, (cliquer dessus pour les agrandir) et toutes les infos .






Et pour ceux qui voudraient aller plus loin sur ces problématiques des nouvelles formes des conflits militaires et leurs conséquences possibles sur les villes, je ne peux que les inciter à se jeter sur "The Scientific Way of Warfare : Order and Chaos on the Battlefields of Modernity " que vient tout juste de publier Antoine Bousquet aux éditions Columbia University Press. Plus d'analyses sur ce livre sur le blog consacré à la défense du magasine Wired.


Vous pouvez aussi jeter un coup d'oeil sur le pertinent No Fear of the Future | Deconstructing Gaza