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Le bandeau en bas de page, très coloré lui, qui présente une ville moderne, permet de rapidement comprendre la mécanique très basique de l'annonce. On a clairement à faire à une pub d'un promoteur immobilier vantant les mérite d'une nouvelle ville, Lavasa, comme il en émerge tant en Inde aujourd'hui. Sauf que ce promoteur a enrobé, de façon d'ailleurs très intelligente et assez riche, son projet d'un alibi de réflexion de prospective urbaine.
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"India has the 2nd largest
urban system in the world.
310 million people live in
5,161 cities and towns.
That's like cramming
the entire population of America
into a third of the place.
Most Indian cities are
probably operating a their peak levels
of occupancy. Perhaps in some cases,
it's a miracle they still work.
To make matters worse, in the next 30 years
almost 400 million people will migrate to
these cities. That's about 20 Australias for you.
And by 2030, India's urban population is
estimated to reach a staggering 575 million.
It's about time somebody asked the question :
In the years to comme, where will India live ?
How wille India live ?"
Voir le site Lavasa Future Cities qui donne toute l'ampleur de la démarche marketing qui entoure le lancement de cette ville, et dont les bandeaux ci-dessous synthétisent bien l'esprit, fondé sur le noircissement de la situation actuelle.
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Reste que Lavasa est le symbole presque caricatural mais aussi l'excellent reflet de la logique de développement urbain qui a cours actuellement dans le sous-continent.
L'idée n'est pas de tenter de restaurer les centres anciens (trop compliqué, trop de pauvres, et difficile dans une "démocratie" de faire comme en Chine en rasant tout ... ) mais de développer, dans de plus ou moins lointaines périphéries, des villes totalement neuves et déconnectées de leur environnement. C'est, en gros, le summum des gated communities dont l'esprit correspond complètement à l'organisation sociale de la société indienne fondée sur la notion de castes et le refus du mélange.
On a là, clairement, une partie de la réponse à la question que nous nous posions il y a quelques mois, de savoir si les villes privées et fortifiées allaient devenir une banalité ?
Et c'est, notamment, pour aller plus loin sur cette question des nouvelles formes de la croissance urbaine, que nous organisons le 27 novembre prochain un Atelier sur le thème Et si c'était en Inde que s'inventait une partie de notre avenir urbain ?
PS / Et pour prendre le total contre-pied des analyses des promoteurs de Lavasa concernant les limites du peak level of occupancy, voir le stimulant Learning From Dharavi, sur le plus grand bidonville de Mumbai. (voir aussi là et là)